11- Des reponses.

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Cela faisait des minutes depuis que ce portable sonnait. Je ne comprenais pas pourquoi il s'acharnait autant. Je l'avais bloqué mais il avait trouvé un autre moyen de me contacter. Avec un autre numéro. Il m'évernait, j'avais pourtant été clair avec lui. Il n'emmerdait pas l'autre comme cela.

Je fermai mon livre de chimie d'un coup sec. Les matières à chiffre n'avaient jamais été mon point fort. Ce que j'aimais à l'école, c'étaient les sciences sociales. Raison pour laquelle, après mes études secondaires, je ferai des études pour devenir professeure d'histoire plus particulièrement. Je suis une amoureuse des faits historiques; les dates, les révolutions, c'est dans ma tête. Cependant, peu de gens étaient au courant. Au fait, personne ne savait rien de moi. Étant donné que j'étais la fille qui parlait sans arrêt. Ce n'était en rien de ma faute. Je suivais même une thérapie.

La sonnerie retentit encore une fois. Il ne lâcherait donc pas. Je m'avais plus rien à lui dire, le mieux pour moi c'était de l'oublier et de me concentrer sur ce qui en valait la peine. Franchement, qu'est-ce qui m'avait pris de flasher sur lui ? Ok, ce genre de chose n'est pas prévisible encore moins contrôlé. Parfois, Cupidon fait mal son travail, au final, on en paie le prix.

J'attrapai l'appareil et l'étégnis. C'était la première chose à faire. Au lieu de me casser la tête pour essayer de résoudre cet exercice qui parlait de normalité, concentration massique et molaire, je pris mon ordinateur pour regarder des films qu'une fille de la classe m'avait donnés. Il me faudrait penser à trouver un professeur particulier pour m'aider.

Dans notre école, on ne détenait le monopole du choix de notre filière. On nous imposait la SVT alors que moi je devais plutôt faire SES. Enfin, en regardant bien la situation peu d'élève de ma classe la prendrait.

— Charline !

Sans m'en rendre compte, je m'étais endormie devant l'écran et le film était fini. Il était 18 h.

— J'arrive ! répondis-je à ma sœur.

C'était l'heure du dîner. D'habitude mon père était rarement présent et le voir ce soir-là, m'étonnait un peu. Il est le patron d'un bar-resto au centre-ville, il avait l'habitude de rester travailler tard. Ce qui déplaisait à ma mère. C'est la femme la plus généreuse et courageuse que je connais. Elle ne travaillait pas. L'année d'avant, elle avait perdu son boulot dans une entreprise qui avait fait faillite.

— Encore ! se plaignit mon grand frère.

Je ris doucement. Pierre déteste le bouyon, c'était une chose que je n'arrivais pas à saisir. Comment pouvait-il ne pas l'aimer ?

— Je vais rien avaler, bouda-t-il.

— Tu peux me le donner, dis-je comme à chaque fois.

— Pierre n'est plus un gamin, répliqua ma mère. Il faut bien te nourrir, bientôt tu vas passer des heures enfermées dans ta chambre pour préparer ton BAC.

Mon frère devait passer son BAC depuis bien avant. Il avait été malade depuis deux ans, ne pouvait pas aller à l'école. Cette époque était la plus douloureuse pour ma famille. J'avais regardé pleurer mon père, ma mère espérer tous les jours une guérison et ma sœur très inquiète à l'idée de perdre son unique frère.

— Jenny, soupira mon père, tu sais que je dois partir avant 20 h.

La concernée sourit de toutes ses dents. Elle était vraiment belle quand elle le faisait. Tout comne maman. D'ailleurs, elle se ressemblait comme deux gouttes d'eau. Je l'admirais beaucoup, c'était mon modèle. Lorsque papa refusait qu'elle aille faire des études au Canada, elle avait tout fait pour le convaindre. Et la voilà, elle était devenue éditrice. Ce qu'elle voulait toujours.

My [Un]Happy StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant