Ni fou ni malade

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- Livaï !! Hanji est arrivée !

Je lève la tête de mon livre pour regarder mon réveil. 08h00, pile à l'heure. Je pose L'étranger de Albert Camus sur ma table de nuit, attrape mon sac de cours et descend les escaliers pour rejoindre ma maman et mon amie dans l'entrée. Alors que je tend le bras pour prendre mon manteau comme je le fais tous les matin maman m'arrête.

- Il fait chaud aujourd'hui, tu n'en as pas besoin.

Je regarde un instant mon vêtement puis détourne la tête pour réprimer l'envie de l'enfiler. Je vérifie une dernière fois qu'il ne manque rien dans mon sac et sort de chez moi accompagné d'Hanji.

- Tu es tout de bleu aujourd'hui. Me dit mon amie avec un grand sourire.

J'hoche ma tête pour confirmer. Elle répéte cette phrase tout les matins alors je sais qu'elle ne se moque pas de moi. Elle ne fait que constater, oui je suis habillé en bleu. J'aime cette couleur, elle m'apaise.
Devant le lycée Hanji aperçoit Erwin et elle part en courrant le rejoindre. Moi je la suis calmement derrière.

A ma droite je vois un garçon pointer du doigts quelques chose à ses amis dans ma direction.

- Eh la gonzesse !

Je me retourne pour voir à qui il parle mais il n'y a personne.

- C'est à toi que je parle, avec le bracelet rose.

Je regarde mon poignet. Effectivement j'ai le bracelet que ma cousine Mikasa m'a offert à mon anniversaire. C'est à moi qu'il parle ?

- Les mecs ils mettent pas de rose, t'es une fille alors.

Je fronce les sourcils sans comprendre. J'ouvre la bouche pour leur répondre que non, je suis un garçon, mais la sonnerie retentit. Hanji me tire par le bras pour m'amener en classe.

- Ne fait pas attention à eux, ils se moquent de toi.

En entrant dans la salle la lumière m'agresse et me force à fermer les yeux. Nous avons un TP de Physique-Chime alors la pièce est entièrement carrelée de blanc. Ajoutez ça au bruit ambiant et je me sens vraiment mal à l'aise. Mais je prend sur moi et m'installe à côté de mon amie.

Ce que j'aime dans ce genre d'exercice c'est que toutes les instructions sont détaillées précisément. Avec Hanji nous finissons rapidement les manipulations et les questions. La professeur, madame Ral, s'approche de nous.

- Tiens Livaï, puisque tu as terminé tu peux aller donner ça au proviseur ?

Je ne veux pas y aller. Pourquoi elle me demande ça à moi ? Mais maman m'a demandé de faire des efforts pour être comme tout le monde. Les autres aiment bien sortir pendant l'heure de cours. Alors j'acquièce et prend les feuilles qu'elle me tend.

Dans les couloirs le silence reigne malgré les quelques groupes d'élèves qui y sont. Mon cerveau peut faire une pose, le bruit de la classe commençait à devenir insupportable.

Arrivé devant le bureau du proviseur un problème se montre : il n'est pas là. Qu'est-ce que je dois faire ? Madame Ral ne m'a pas précisé comment ça devait ce passer si cette situation arrivait. Je dois le chercher ? Donner les documents à un surveillant ? Remonter en cours ? L'attendre ?
Je sens les larmes monter, je panique. Et comme toujours quand je panique ma main droite s'ouvre et se ferme frénétiquement.

Je prends la décision de remonter, avec le risque de décevoir Madame Ral.
En entrant dans la salle la professeure rousse semble étonné de me voir avec les feuilles dans les mains.

OS ererirenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant