Mon prince

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Je l'attendais, assis comme d'habitude sur le rebord de la fontaine sur la place du village. A cette heure tout le monde devait dormir, mais moi je l'attendais. Il faisait nuit noir et seul la lumière de la lune me permettait de distinguer les formes.

Le visage levé vers le ciel, j'observais la multitude d'étoiles que l'on pouvait apercevoir par cette nuit sans nuage. J'écoutais attentivement les sons autour de moi. L'écoulement de l'eau, les grésillements des insectes, le chant des rares oiseaux encore présents.

Puis un bruit se distingua du reste. Des pas. Des pas rapides et de plus en plus forts. Quelqu'un courrait vers moi. Je souris, sachant parfaitement qui était cette personne. Mes yeux se fermèrent un instant et je la visualisait.

Quand les pas se firent proche je baissai mon visage et ouvri les yeux pour l'observer. Et encore une fois, malgré l'obscurité, je pouvais voir à quel point il était toujours plus beau que ce que j'imaginais.

Arrivé devant moi, il ne ralentit pas. Il sauta dans mes bras, manquant de nous faire tomber dans la fontaine. Il enfouit son visage dans mon cou et je le serrai contre moi, respirant son odeur que j'aime tant.

Quand il recula un peu, je pus l'observer correctement. Il avait les joues encore rouge de sa course effrénée, son souffle erratique ralentissait doucement. Les vêtements outrageusement cher qui lui recouvraient le corps étaient froissés. Ses cheveux en pagaille recouvraient son front. En passant ma main dedans je ne pus m'empêcher de penser une énième fois qu'il était la plus belle chose au monde.

Ses grands yeux couleurs émeraude me scrutaient avec une telle intensité que mon corps fut parcouru d'un frison. Je sentis ses doigts carresser doucement l'arrière rasé de mon crane. Il approcha son visage dans une lenteur insoutenable puis posa ses lèvres sur les miennes.
Je soupirai de bonheur et posai mes mains sur ses hanches pour le sentir encore plus près.

Nos lèvres bougeaient à l'unisson. Ses mains maintenant sur ma mâchoire me brûlaient la peau mais pour rien au monde je n'aurais voulu qu'il les enlève. A ce moment plus rien pour moi ne comptait hormis son corps pressé contre le mien. Toute la ville aurait bien put se réveiller, nous voir et nous dénoncer que je n'aurais pas bougé.

Quand vint le moment de nous séparer pour reprendre un peu d'air il posa son fornt contre le mien, les yeux fermés. Lentement, il descendit de mes genoux et s'assit à mes côtés. Mon bras autour de sa taille nous gardait proche.

- Excuse moi pour mon retard. Il y avait plus de garde que d'habitude à cause de la cérémonie de demain.

- Vous savez bien que vous n'avez pas besoin de vous excusez Altesse.

Cette remarque me value un coup sur la cuisse qui me fit sourire. Il détestait que je lui rappelle son titre. A chaque fois il me rabâchait que-

- Quand je suis avec toi je veux oublier que je suis un prince, que j'ai des obligations et beaucoup trop d'interdictions.

Je soufflai d'amusement et il posa sa tête sur mon épaule.

- Tu m'as manqué.

- Toi aussi tu m'as manqué.

- Ça ne fait qu'une semaine.

- C'est toi qui à commencé à dire ça !

- Je sais mais moi je suis une cause perdue. Un voleur à pris mon cœur et je doute qui me le rende un jour.

Un ricanements s'échappa de ma gorge alors que je posais doucement mes lèvres sur le haut de son crâne.
C'était comme ça, il était mon prince et moi son voleur.

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