Les Créations (session 5)

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« De l'épaisse brume grise était sorti des créatures filiformes semblables à des ombres. Alicia lâcha sa tasse de café qui vint se briser sur la terrasse. Alors que la foule s'agitait, elle attrapa la main de son petit frère. Sans plus d'explications elle lui demanda de courir sans jamais regarder derrière lui.

L'épais brouillard porteur des êtres inhumains gagnaient du terrain, se rapprochant dangereusement d'eux. Son cœur s'accéléra, ses poils se hérissèrent et ses mains se firent moites.

- Je veux que tu fermes les yeux, ne les ouvre sous aucun prétexte.

Elle attrapa Max par la taille pour le porter et accéléra la cadence. Malgré les douleurs dans ses jambes, la peur lui conférait la force d'avancer. Les pleurs de son frère et les cris de la foule se mélangeaient.

À bout de souffle elle réussit enfin à atteindre l'intérieur d'une petite maison. Refermant la porte, le brouillard s'abattit sur celle-ci et une ombre s'y cogna. Horrifié, Alicia sut que c'était la fin lorsque la brume commença à s'infiltrer. »

LegendeElion (@LegendeElion)


« Son splendide plumage attirait irrémédiablement le regard de chacun dès la première rencontre. Il m'est arrivé exactement la même chose, je ne pouvais détourner mon regard. Comme hypnotisé, l'impression que ses yeux jaunes et flamboyants me figeaient sur place. La sensation glaçante qu'il me dirigeait telle une stupide et obéissante petite marionnette. Mes membres inférieurs ont commencé les premiers, agités par des spasmes parfaitement irréguliers.Petit à petit, sans pouvoir agir, j'avançais tel un robot mécanique, plein d'effroi.Ma direction m'était inconnue, mes membres supérieurs tentaient de stopper la terrible avancée. Mes doigts se crispaient aux meubles mais ne résistaient pas à la force. Je tentais alors de signaler par des cris les gens autour de moi. Seul un grommellement étouffé, comme si j'étais bâillonné, sortait de ma bouche ouverte. Mes mouvements saccadés entraînaient mon corps vers la chute, mon buste en arrière. Le choc violent résonna dans l'entièreté mon dos et l'arrière de mon crâne.

J'éclatais d'un rire puissant en réalisant mon cauchemar, j'étais tombé de mon lit. »

Mayou82 (@mayou82)


« Le discours acrimonieux des totalitaristes à l'Ego outrancier plongeait la populace en cauchemar.

Le monde est devenu un cactus et c'est sacrément cuisant de s'asseoir dessus. Telles étaient les paroles de la berceuse, réconfort augurant du repos des marmots.

Dans un élan incommensurable d'empathie, les mouches des logis se pendaient au plafond.

Les psychanalystes à la langue de bois avalaient goulûment leur acte de naissance.

Vivaldi émergeait d'outre-tombe pour réorchestrer sa symphonie des quatre saisons, reviviscence mnésique thérapeutique. De la déliquescence des indigents, indulgents, indolents et édulcorants émanaient des effluves putrides et hallucinogènes, mixture émétique saumâtre.

Les voix de la raison étaient bâillonnées par des masques en fer inoxydable.

Le monde en proie à la schizophrénie était gavé de neuroleptiques, ordonnance gouvernementale.

Apathiques, les condamnés victimes des marasmes économique, écologique et physiologique trimaient en nocturne.

Le peuple microscomique se réfugiait trente-six pieds sous terre pour échapper au trépas.

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