Lorsque le médecin est revenu pour apprendre ma décision, il a bien sûr tenté de me dissuader en m'expliquant que sans traitement mon état allait se dégrader rapidement et que je ne pourrai pas vraiment profiter mais il a fini par capituler quand il a compris que je ne changerais pas d'avis. Il a ensuite accepté de me laisser sortir et à valider, avec réticence, mon voyage en Europe à condition que je sois suivis lors de mon escapade avec Magnus. Nous avons donc contacté de nombreux hôpitaux pour les informer de notre venu par précaution parce qu'on n'est jamais assez prudent. Ma mère et ma sœur ont accepté ma décision de ne pas vouloir poursuivre les soins parce qu'elles savent pertinemment que ce n'est pas concevable pour moi d'attendre que la mort vienne me chercher, les bras troués par les perfusions, un tube au fond de la gorge. Mon frère en revanche n'a toujours pas digéré la nouvelle. Il n'a pas voulu écouter ce que j'avais à lui dire et a préféré partir chez sa petite amie en hurlant que j'étais con. Je ne lui en veux pas. Je sais que c'est dur pour lui et qu'il n'a pas envie de me perdre alors il se protège en criant. Là où ma mère a eu du mal à accepter c'est quand je lui ai avoué que je partais en « vacances » avec Magnus parce qu'elle avait peur que je sois trop faible ou qu'elle ne puisse pas me voir avant que je rende l'âme mais elle a fini par céder quand je lui ai promis de rentrer si je devenais trop faible. Une fois rentré de l'hôpital, Magnus et moi avons fait nos valises pour partir en voyage. Nous ne voulions pas attendre et perdre du temps qui s'avère désormais précieux pour moi, pour nous. Il n'a pas baissé les bras quant au fait de me faire aider par les collègues de sa mère, je le sais, mais il ne dit rien. Il attend probablement le moment opportun pour m'en reparler.
-Nous sommes arrivés à l'aéroport ! Dit Magnus, excité comme un enfant. Je vais sortir nos affaires du coffre, ne bouge pas.
Je le fixe un moment pour lui faire comprendre que dans tous les cas je ne peux pas bouger et que son commentaire est maladroit et il s'excuse quand il se rend compte de sa bêtise. Je l'observe, grâce aux rétroviseurs, sortir nos bagages et les empiler sur un chariot mis à disposition par l'aéroport. Nous avons plusieurs valises puisque nous ne savons pas exactement combien de temps nous allons rester en Europe, et un bagage à main avec le strict nécessaire pour qu'on puisse l'avoir avec nous dans l'avion. Ma mère m'a forcé à prendre une trousse avec des centaines de médicaments « au cas où ». Je suis surpris lorsque la portière s'ouvre.
-En route pour une nouvelle aventure ! S'exclame Magnus, en ajustant mon fauteuil pour que je puisse m'asseoir dessus.
La compagnie aérienne a été prévenu que j'étais en fauteuil roulant. Ils vont donc s'assurer que mon vol se passe bien et que je ne manque de rien. Je crois que ma mère les a légèrement briffés, ou menacés, que s'il m'arrivait la moindre chose durant ce vol, ils auraient de gros problèmes. Magnus pousse le chariot avec nos bagages tandis que je roule à ses côtés jusqu'à la borne d'enregistrement. Une fois que nous sommes enregistrés et libérés de nos bagages, nous faisons le tour de l'aéroport pour faire passer le temps et nous acheter, je l'avoue, quelques petites choses à grignotter pendant le vol, qui doit durer 6 heures.
-Les passagers vol 823, à destination de Paris Charles de Gaulle, sont priés de se rendre vers la porte d'embarquement B2.
À l'annonce de notre vol, nous nous précipitons vers la porte d'embarquement afin de ne pas rater notre avion. Dans la file d'attente pour monter à bord de l'avion, j'aperçois un petit garçon me fixer. Je comprends rapidement que ce n'est pas moi mais mon moignon qu'il regarde. Il ne bouge pas pendant quelques secondes avant de tirer la main de sa mère en me pointant du doigt. Elle se retourne avant de me regarder à son tour, un regard désolé.
-Ezra ! On ne montre pas les gens du doigt. Je suis désolée. Avoue-t-elle, un sourire gêné aux lèvres.
-C'est rien. Lancé-je à mon tour.
-Non, c'est maladroit de sa part. Il...
-Il est jeune. Ne vous inquiétez pas ce n'est pas grave.Elle me regarde avant de lui chuchoter quelque chose. Il s'approche de moi et plante ses deux billes vertes dans les miennes.
-Pardon. Lance-t-il.
J'allais lui répondre mais une fois encore son regard se baisse sur mes cuisses.
-Elle est où ta jambe ? Demande-t-il.
-Ezra ! Intervient sa mère en lui attrapant le bras.
-Non, laissez. Dis-je, en regardant Magnus qui assiste à la scène sans rien dire. Je suis très malade et pour aller mieux on a du me prendre ma jambe.
-Mais tu vas la récupérer un jour ?
-Non, mais je pourrai peut-être en avoir une nouvelle. Dis-je, la gorge serrée parce que je sais que je serai probablement mort avant.
-Tu l'auras bientôt ? Demande le petit garçon, avec innocence.
-Je ne sais pas.
-Elle sera comment ?
-Ce sera une fausse jambe.
-Comme un robot ?
-On peut dire ça oui.
-Trop cool, tu auras une jambe robot !Je lui souris avant de jeter un regard à sa mère qui s'excuse encore pour toutes ces questions.
-Allez vient Ezra, laisse les messieurs maintenant, on va monter à bord.
-D'accord. Il attrape la main de sa maman avant de me lancer un regard amusé.
-Sacré bonhomme ! Lance Magnus.
-Ouais.Il me sourit de toutes ses dents puis nous embarquons dans l'avion. Je m'assois du côté du hublot puisque je ne pourrai pas bouger pendant le vol, Magnus à mes côtés. Quelques places plus loin j'aperçois Ezra me fixer en souriant et en me saluant de la main. Je le salue à mon tour sous le regard rieur de Magnus puis j'enfile mon sweat pour ne pas avoir froid. Magnus fait la même chose puis il pose sa tête sur mon épaule pour qu'on puisse regarder un film ensemble sur l'écran mis à disposition.
Le vol s'est bien passé. Il y a eu quelques turbulences mais elles ont vites cessées. Magnus a bavé sur mon épaule tout le long pendant que je regardais par le hublot. Nous avons pu voir le soleil se lever au-dessus de la France, ce qui était magnifique. À notre arrivée à l'aéroport j'ai eu quelques nausées mais elles se sont arrêtées une fois que j'ai pu prendre un petit-déjeuner. Nous avons récupéré nos valises, puis un taxi nous a amené jusqu'à l'hôtel où nous allons rester quelques jours pour profiter de la capitale Française. Dans la voiture j'ai pu apercevoir la Tour Eiffel de loin mais surtout nous sommes passées sur la célèbre avenue des Champs Elysées puisque nous avons demandé à notre chauffeur de nous faire visiter Paris avant de nous déposer à l'hôtel. Une fois arrivé, Magnus s'est occupé de l'enregistrement de notre chambre à la réception puis nous avons pris l'ascenseur pour rejoindre notre chambre. Les couloirs sont tapissés d'un papier peint clair tandis que le sol est recouvert de moquette rouge. Notre chambre est assez simple mais il y a tout ce qu'il faut. Une salle de bain assez spacieuse avec une douche à l'italienne, ainsi qu'un petit tabouret pour que je puisse m'asseoir pendant la douche. Un lit king size trône au milieu de la chambre et je n'ai qu'une envie c'est de me jeter dessus.
-Tu m'aides ? Demandé-je à Magnus.
-Bien sûr.Il m'aide à me relever et je me jette sur le lit sous le regard paniqué de Magnus qui a cru que j'allais tomber.
-Putain t'es con. Jure-t-il en m'envoyant son doigt.
-Bah quoi ? Il faut bien que je regarde si le lit est confortable ou pas. Allez rejoins-moi.Il soupire avant de se jeter dessus à son tour.J'explose de rire lorsque je le vois glisser sur le côté et s'écraser au sol enjurant à nouveau. Le séjour vient de commencer et je sais qu'il va êtremagique. Au fond de moi je suis heureux qu'on soit là tous les deux, àprofiter. Je n'aurai pas supporter de devoir rester chez moi, alité, enattendant de mourir alors que je suis encore capable de vivre et de profiter dupeu de temps qu'il me reste.
Hey !
Je suis vraiment désolée de ne rien avoir posté pendant plusieurs semaines ! Je vous poste ce petit chapitre qui, j'espère, va vous plaire !All the love.Xx
Océ🐾
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Sick of you
FanfictionAlexander vient d'avoir 17ans lorsqu'il apprend une nouvelle qui va changer sa vie et celle de ses proches : il est atteint d'un cancer des os. Cependant, celui-ci continue ses études au sein d'une faculté de lettres afin de faire une licence de fra...