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Je suis réveillé brusquement par des tremblements. Je cligne des yeux plusieurs fois avant de comprendre de quoi il s'agit. J'allume rapidement la lumière lorsqu'une odeur nauséabonde s'infiltre dans mes narines. J'aperçois Alec, recroquevillé, tremblotant, du vomi partout. Mon sang ne fait qu'un tour et je me lève rapidement pour aller chercher de quoi nettoyer.

-Merde Alec, tu aurais du me réveiller.
-J..J'ai essayé. J'ai mal Magnus, c'est horrible.

Je me mets à paniquer lorsque je remarque qu'il n'y a pas que du vomi mais aussi du sang. Je touche délicatement son front du dos de ma main et je remarque qu'il est brulant.

-JACE ! Je hurle, tout en épongeant le sol comme je peux.

Des bruits de pas s'approchent de la porte et j'aperçois Jace, debout, les cheveux en bataille.

-Putain. Jure-t-il.

Il s'approche rapidement avant de se ruer vers Alexander. Il monte sur le lit et se colle à lui pour le réchauffer.

-Il faut l'amener à l'hôpital. Dis-je, à genoux par terre.
-Je sais. Je m'en occupe.
-Mon téléphone est sur la table de chevet.

Il hoche la tête et l'attrape rapidement. Je peux voir ses doigts trembler légèrement et ses yeux s'assombrir de panique. Il parle vite dans le combiné et acquiesce de temps à autres. Il raccroche et plante ses yeux dans les miens. Je ne mets pas longtemps à comprendre et il se lève pour prévenir sa mère.

-Je veux pas y aller.
-Alec, il faut te soulager, tu ne peux pas souffrir comme ça.
-Je sais mais c'est la fin et ils vont vouloir tout faire pour me sauver.
-Alec... je t'en supplie laisse les t'aider. Au moins à te soulager.
-Ok.

Je lui embrasse le front, je me redresse et je fonce m'habiller. La mère d'Alec s'est occupé de lui et l'a préparé tandis que Jace a terminé de nettoyer le sol.

-Je vais appeler Izzy pour la prévenir. Lance Jace.
-Attends qu'elle se réveille. Laisse-la dormir un peu.
-Hm, d'accord. Je l'appellerai à 7h.

Elle hoche la tête puis nous montons tous les quatre dans la voiture. Je sers la main d'Alec dans la mienne mais je le sens partir, il ne la tient plus vraiment. Je commence à paniquer et par réflexe je pose mes doigts dans son cou pour voir s'il respire encore. Je souffle lorsque je sens son pouls et que je vois son torse se soulever doucement. Il s'est simplement évanoui, probablement à cause de la douleur. Son visage, qui, il y a encore quelques minutes, était crispé, est désormais complètement détendu. Il a l'air si paisible comme ça. Il a raison. La fin se rapproche. Depuis sa chute la descente aux enfers a commencé. Il dormait la plupart du temps et la douleur était de plus en plus présente. Les médecins ont tout essayé pour qu'il puisse rester à la maison tout en étant sous traitement mais depuis quelques jours ça ne fait plus effet. J'ai vu la lueur de ses yeux s'éteindre petit à petit et j'ai senti mon cœur se briser de jour en jour.

-Je t'aime. Murmure-t-il, les yeux entrouverts.
-Je t'aime aussi. Dis-je, en embrassant sa main.

Lorsque nous sommes arrivés à l'hôpital tout est allé très vite. Il a rapidement été pris en charge puis, comme d'habitude, nous avons attendu pendant des heures avant d'avoir des nouvelles. Au final, un médecin est venu nous voir, la tête basse. Pour la première fois, Jace m'a agrippé la main et je l'ai laissé faire. Nous avons su tous les deux ce qu'il allait dire. Que c'était la fin et qu'il fallait qu'on se prépare au pire. Qu'on devait rester avec lui et que si nous avions des choses à lui dire alors c'était maintenant. J'ai vu la mère de mon petit-ami se décomposer devant moi et les larmes ruisseler le long de ses joues en essayant de rester debout. Jace a lâché ma main et s'est rué dans les bras de sa mère en hurlant à quel point c'était injuste et qu'il méritait pas de mourir. Il a supplié le médecin, encore et encore, de le sauver. Malheureusement les ordres d'Alec étaient clairs et il est désormais majeur, ce qui signifie que personne n'a le droit de prendre cette décision à sa place. Il a choisi de partir, de ne pas être soigné et c'est son droit mais sur le moment j'ai compris Jace. J'ai d'ailleurs moi-même voulu l'aider. Avec l'accord de sa mère, je suis allé le voir. Il était allongé sur le lit, les yeux à moitié ouverts mais il semblait soulagé.

-Hey. Dis-je, en m'approchant de lui. Tu te sens mieux ?
-Un peu. Je suis désolé pour ça.
-Ne le soit pas. Je veux juste savoir si tu es sûr de ta décision. Tu es sur de ne pas vouloir essayer quelque chose ?
-Magnus...
-Je sais, mais ton frère et ta mère sont tellement mal...
-Je ne veux pas vivre comme ça.
-Et s'il y avait une solution ?
-Mais il n'y en a pas.
-Mais s'il y en avait une, tu essayerais ?
-Je sais pas, peut-être.
-Laisse-moi juste quelques minutes, je reviens. Dis-je, en l'embrassant.

Il hoche la tête en me regardant interloqué puis je quitte la chambre. J'informe son frère et sa mère qu'ils peuvent aller le voir puis j'extirpe mon téléphone de ma poche, une fois dehors.

-Magnus, j'espère que tu as une bonne raison de m'appeler à 5 heures du matin.
-Oui, je suis désolée maman mais j'ai besoin de toi.
-Tu vas bien ?
-Ça va mais Alec... son état se dégrade, il est à l'hôpital et c'est la fin et...
-Oh mon chéri, je suis désolée. Dis-moi ce que je peux faire.
-Est-ce que tu penses pouvoir l'opérer ? Est-ce que c'est possible à un stade avancé ?
-J'ai longuement étudié son cas lorsque tu m'as envoyé son dossier. Il y avait peut-être un moyen mais il s'est passé des semaines et tout a pu changer. Il faudrait refaire des scanners pour avoir un nouveau regard. Surtout qu'on ne peut pas vraiment savoir à quoi s'attendre avant d'opérer.
-Il a des métastases quasiment partout mais il a seulement une tumeur au foie, ce serait possible de le sauver d'après toi ?
-Mon chéri... s'il a des métastases partout il ne pourra pas guérir, il aura seulement quelques semaines supplémentaires.
-Mais... c'est impossible. Il y a forcément une solution.
-Ecoutes, je prends le premier avion pour New-York d'accord ? Je vais m'occuper de lui mais je ne peux pas te donner de réponse sans savoir de quoi on parle exactement.
-D'accord !
-Mais je ne veux pas que tu te fasses d'illusion Magnus, alors pour le moment, continue de penser qu'il n'y a pas de solution. Je ne pourrai peut-être rien y faire.
-Oui.
-Viens me chercher à l'aéroport lorsque je serai arrivé. Prends soin de ton petit-ami en attendant. Je te vois tout à l'heure mon chéri.
-Compte sur moi, à tout à l'heure maman.

Au fond de moi et même si je savais pertinemment que je ne devais pas me réjouir, j'en étais incapable. Je sentais l'espoir renaitre et pour la première fois depuis des mois j'avais la conviction qu'elle allait trouver un moyen de le sauver ou au moins de lui laisser plus de temps, avec moi, avec ses proches.



Hey !
J'espère que ce chapitre va vous plaire !
All the love.Xx
Océ🐾

Sick of youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant