Chap 6

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Jamais dormi dans un lit? Quelle pitié. Ces horribles moldus tordus! Une liste constamment grandissante de questions me brûlait les lèvres, mais cet enfant avait besoin de se reposer et de manger avant tout.

« Et bien, Harry, voilà ta chance. »

Je tapotai l'oreiller défraîchi, mais il ne bougea pas.

« Viens maintenant, petit. Au lit. Tu as besoin de te reposer. »

Gardant fixés sur moi ses deux yeux émeraude grands ouverts, il grimpa sur le matelat moelleux, en équilibre sur le bord. Il testait la situation. Je commençais à m'impatienter; allais-je devoir dicter chacun de ses mouvements?

« Couche toi, petit. » lui ordonnai-je d'un ton un peu plus brusque que je ne l'aurais souhaité.

Il s'exécuta immédiatement, tendu comme un arc. Laissant mon niveau d'irritation redescendre, je me sermonai intérieurement et me rappelai d'être patient.

« Qu'est-ce que c'est que cette histoire? Sévérus Snape? Patient? »

Je n'avais qu'à faire comme si c'était le cas. Je m'agenouillai près du lit et plongeai mon regard dans les yeux de ma nouvelle charge.

« Relaxe maintenant, petit. Je ne vais pas changer d'avis, je veux que tu reste dans ce lit. Ne serais-tu pas mieux sous les couvertures? »

Il devint très excité, soudainement.

« J'ai droit à une couverture aussi, monsieur? »

Ces foutus moldus!

« Bien sûr, petit. »

Je soulevai les couvertures et le regarda se glisser entre les draps, avec au visage une expression de pur bonheur. Il posa sa tête sur le matelas, et plutôt que de me lancer dans un autre inévitable échange, je lui soulevai tout simplement la tête et glissai l'oreiller de plume en dessous.

« Merci, monsieur! » gazouilla-t-il, comme si un lit était un cadeau luxueux ou exotique.

« Exactement comme je l'aurais fait. »

Le lit était tellement merveilleux! J'étais au chaud et les draps lourds repoussaient tous mes frissons hors de mon corps. Je ne croyais pas en ma propre chance! D'abord l'homme m'avait laissé jouer dehors tout l'après-midi de la veille, puis il avait guéri mes blessures, et maintenant il me mettait au lit… et il avait dit quelque chose à propos du petit-déjeuner aussi, n'est-ce pas? Tout semblait en place pour que ce jour soit le plus beau jour de ma vie! Je savais que je devrais toujours faire face à ma punition, mais pour le moment je ne pouvais me résoudre à y penser. J'étais trop confortable, et je me surpris à me demander :

« Est-ce cela, avoir quelqu'un qui s'occupe de soi? »

Je décidai de rester éveillé; j'essayai vraiment! Je ne me sentais pas de dormir pendant ce jour, encore plus s'il cuisinait. C'était mon travail. Et puis une pensée contradictoire me frappa :

« Pourquoi est-il si gentil avec moi? »

Oui, pourquoi était-il si gentil avec moi? Je n'avais certainement pas fait quoi que ce soit pour le mériter. Au contraire, je n'avais causé que des problèmes ces deux derniers jours. Tout en me questionnant, je sombrai dans un sommeil profond.

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