Chap 14

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Puis il était parti. Pourquoi ne pouvait-il pas m'amener avec lui? « Il est probablement déjà fatigué de toi. » J'allais devoir essayer plus fort de demeurer silencieuse, invisible. Je n'avais besoin de rien de plus de sa part. Ne voyait-il pas qu'il pouvait me laisser seul à faire mes corvées et que je serais un bon garçon? Et tout cet argent qu'il dépensait. La nourriture, et les vêtements – je n'en avais pas besoin non plus. Il valait mieux n'avoir besoin de rien. Ça faisait trop mal d'être déçu.

« Allez, viens, Harry » demanda la dame appelée Minerva. Je devais presque courir pour réussir à suivre son rythme tandis que nous faisions plusieurs détours dans le labyrinthe du premier étage.

Elle me fit pénétrer une salle qui était à mi-chemin entre un parloir et un bureau. Un bureau en bois de cerisier finement sculpté trônait dans un coin de la pièce, jonché de nombreux papiers épais. Un sceau était étampé sur chacun d'eux, et plusieurs étaient pliés, comme s'ils attendaient d'être envoyés.

Il y avait des étagères de livres allant du sol au plafond à ma droite, et une grande cheminée crasseuse à ma gauche. Une chaise longue et des fauteuils étaient installés tout autour du foyer et les meubles semblaient très confortables. Sur une tablette plus basse tout près du feu étaient posés plusieurs petits bibelots poussiéreux qui semblaient me supplier de les nettoyer.

En face des chaises se trouvait une table basse du même bois foncé que l'énorme bureau. Il contenait davantage de papiers, ainsi que de petites bouteilles noires et un pot rempli de plumes. Un plumeau? Tante Pétunia en avait un; il avait brûlé d'un coup dans mes mains et elle s'était élancée pour me frapper. « C'était probablement de la magie accidentelle! »Après j'avais dû utiliser des torchons pour épousseter. Ça prenait beaucoup plus de temps de cette manière.

La dame Minerva indiqua une table de la main et dit :

« Je crois que tu peux te tenir occupé pendant un moment, Harry? Je vais juste me rafraîchir.

- Oui, m'dame. »

Je mis plusieurs minutes à réussir à réunir toutes les petites plumes dans ma main. Ça me paraissait complètement stupide qu'elles ne soient pas attachées ensemble comme celles de tante Pétunia. Je commençais à peine à déplacer les petits contenants sales quand elle revint, sentant la poudre et le parfum de vieille dame.

« Que penses-tu que tu es en train de faire, Harry James Potter? » demanda-t-elle. Si ce n'était pas de son accent particulier, elle aurait pu être la mère de tante Pétunia ou un truc du genre.

Je sursautai et échappa les plumes à son cri. Elle était manifestement très fâché contre moi. Je m'excusai frénétiquement en me penchant pour ramasser les plumes éparpillées.

« Je suis désolé n'est pas une réponse! » Mon Snape l'avait dit aussi. « Il ne m'avait pas battu après. Il ne m'avait pas battu après! »

Je me redressai, déplaçant les plumes sales et recourbées dans le pot.

« Je nettoyais, m'dame. » Je savais qu'il ne fallait pas la regarder.

« C'est visiblement un mensonge, mon garçon. Tu pourrais au moins me regarder dans les yeux en le disant! »

Je commençai à protester. Je ne savais pas ce qui me prenait – ne jamais, jamais répondre! « Méchant Harry, méchant! Tu l'as vraiment cherché, cette fois! »

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