Chap 12

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« La pire raclée que je recevrais. Au moins je saurai à quoi m'attendre. » Il avait demandé si j'avais compris. Était-ce le cas?

« Oui, monsieur. »

J'entendis son souffle s'accélérer fortement. Il se pratiquait, me tapotant quelques fois pour de faux. « Il n'a probablement pas fait ça depuis longtemps. »

Sa voix était calme et claire lorsqu'il ordonna : « Remonte tes pantalons, petit. »

« Monsieur? » Il allait le faire à travers mes vêtements? Comment était-ce possible?

Il soupira, et le fit pour moi au lieu de répéter l'ordre. Puis il me retourna, me leva en me prenant sous les bras, puis me déposa sur le lit.

Il me regardait, incrédule, incapable de comprendre la situation. Avais-je fait la bonne chose? J'allais bientôt le savoir.

« Ça, mon enfant, c'était la pire raclée que tu recevras de moi. »

Il me fixa, les yeux dans les yeux, pendant ce qui me sembla une éternité, m'interrogeant. D'énormes larmes perlaient à ses yeux tandis qu'il me demandait :

« C'est vraiment fini, n'est-ce pas, monsieur? Les… les coups? »

Il tremblait violemment; il avait besoin d'entendre ma réponse au même titre qu'il avait besoin de sommeil, d'air et de nourriture. « C'était la bonne chose à faire! »

« Oui, Harry, c'est fini. » C'était tout sauf un murmure. Je m'agenouillai à ses côtés.

« Merci, monsieur, merci, merci » parvint-il à dire avant de se dissoudre en sanglots spasmodiques déchirants qui chantaient la contre-mélodie de son infernale vie d'avant.

Ce n'était pas du tout embarrassant de l'avoir blotti contre moi, de le bercer alors que son petit cœur laissait s'écouler toute la douleur et le chagrin qu'il contenait.

Poppy serait fière.

Je pleurais, serré contre lui, sans avoir peur d'être puni. Était-ce normal ou était-ce le paradis?

Je me crispai à mesure que mes larmes séchaient. Combien de temps sa sympathie durerait-elle? Combien de temps avant qu'il soit fatigué que je fasse le pleurnichard? Et sera-t-il méchant la prochaine fois qu'il aura bu?

Aussitôt que j'en fus capable, je me redressai, tentant d'avoir l'air présentable.

« Es-tu prêt, Harry? » demanda-t-il, comme si je savais pour quoi. « S'il vous plaît, faites que ce soit quelque chose d'agréable! » priai-je.

« Oui, monsieur » répondis-je avec hésitation.

Il me regarda, son petit sourire narquois trahissant moins de frustration qu'à l'habitude.

« Sais-tu pour quoi tu es prêt, mon enfant? » Il fit un demi-sourire, respira et retint son souffle en un reniflement, comme s'il allait rire. « De moi ou avec moi? »

« N…non, monsieur. » Il ricana.

« Pour manger, évidemment. C'est pour ça que je t'ai demandé de retirer ta cape, mon enfant; nous sommes parmi les moldus, tu te souviens.

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