Chap 2

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Le garçon trébucha alors que nous atteignions les premières marches menant à la maison. Je m'arrêtai, m'attendant à des lamentations et des pleurnicheries. Mais il se releva de lui-même et me lança un regard dédaigneux.

« Arrogant Gryffondor trop fier! » pensai-je. Mais je dus admettre que j'étais un peu impressionné. J'avais observé moins de stoïcisme de la part de Crabbe durant les réunions de Mangemorts.

« Suis-je vraiment en train de le comparer à Crabbe? James serait furieux! »

Je ricanai à cette pensée.

J'essuyai le sang sur mes mains pendant que l'homme riait de moi. J'étais certain qu'il me frapperait, mais il s'est contenté de se remettre à marcher. Je m'assurai de bien étaler le rouge sur mon chandail pour ne rien tacher. Il nous fit entrer dans la maison et je ne pus m'empêcher de tousser. C'était tellement sale et poussièreux! Tout était couvert d'une couche de cendre, comme si la cheminée avait explosé. Visiblement, personne n'avait mis les pieds là depuis très très longtemps.

La nuit était tombée, et il alluma quelques chandelles. Il m'envoya un sourire méprisant, puis monta les escaliers. Je refermai la porte du cottage derrière moi et la verrouillai, espérant que ce soit la bonne chose à faire. Quand il redescendit, il semblait presque embarrassé. Peut-être qu'il n'avait pas envie que quiconque voit sa maison en si mauvais état; tante Pétunia serait morte de honte!

Il avait changé de vêtements, et portait quelque chose qui ressemblait à une large robe de femme noire. Et il portait un long manteau, ce que je trouvai vraiment étrange pour cette époque de l'année.

« As-tu faim? » demanda-t-il.

Je savais que c'était une question piège. S'il avait voulu que je mange, il m'aurait donné quelque chose.

« Non, monsieur » croassai-je. Je n'avais pas parlé depuis plusieurs heures, et je constatai que ma voix était enrouée par la poussière.

« Et bien, alors, suis-moi. »

Il remonta les escaliers, grommelant dans sa barbe. Je le suivis jusqu'à une jolie petite chambre qui était miraculeusement propre. Il y avait aussi un foyer en pierre et une petite cheminée. Il y avait un lit de taille moyenne recouvert d'une literie légère, et une armoire dans un coin. Je pouvais voir la pleine lune par la petite fenêtre; il y avait même une banquette pour s'asseoir sous la fenêtre. Je me demandai pourquoi il m'avait emmené là; il ne pouvait pas vouloir que je nettoie cette chambre en premier. Le reste de la maison en avait bien plus besoin!

« Range tes choses et vas dormir. »

Il ferma la porte brusquement et s'en alla.

Je réussis à faire entrer tous mes effets dans le tiroir du bas de l'armoire. Je tendis l'oreille pour m'assurer qu'il n'était pas resté tout près, puis j'osai toucher le couvre-lit. C'était comme de la soie; comme des ailes de fée et de la poussière de lutin. Je prétendis que j'étais sur une expédition et que je venais de trouver le royaume de la reine des fées. D'une minute à l'autre, toute sa cour débarquerait dans la chambre en dansant sur la soie tissée. Ils se prosterneraient tous, et elle demanderait à me voir, et elle me ferait chevalier, et elle me donnerait des dangereuses missions à accomplir.

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