Chap 20

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Ma tête bourdonnait et je devais forcer mes jambes à rester en place. Il allait sûrement me crier dessus pour avoir autant la bougeotte si je continuais.

« J'ai pensé que tu aimeras avoir un de tes cadeaux maintenant. »

Parrain dit qu'il descendait à la cave. Cadeaux! J'allais avoir des cadeaux! Et il avait dit « un de tes cadeaux! », ça voulait dire qu'il y en aurait plus d'un, n'est-ce pas? Qu'est-ce qu'il aurait pour moi? Peut-être un autre jouet? Ou un livre?

Sa voix résonna alors qu'il remontait les marches de ciment.

« Ce n'est pas emballé, puisque ça aurait été difficile… »

Puis, je l'aperçus. Je pus voir ce que c'était. Cet anniversaire serait comme tous les autres! Pourquoi m'étais-je laissé aller à espérer?

….

Le visage du petit s'assombrit. Il avait l'air complètement affolé quand j'arrivai vraiment dans la pièce. Avait-il peur des hauteurs? Je n'en avais pas eu l'impression… il avait grimpé sur les comptoirs assez aisément pour nettoyer les armoires de la cuisine.

Devenait-il gâté? Ou peut-être s'attendait-il à un modèle plus récent? J'avais seulement acheté un modèle d'entraînement, rien d'extraordinaire, pour commencer. Malgré cela, le prix était quand même considérable. C'était beaucoup plus que tout ce que j'avais pu recevoir pour un anniversaire!

« Et bien, si tu ne le veux pas, je peux le retourner, et tu feras sans! »

….

Il laissa tomber la chose, faisant tout un fracas. Comment avais-je pu laisser mon visage indiquer ce que je ressentais? Je n'étais pas si idiot! J'avais été mieux entraîné que ça! Stupide, stupide!

« Je… je suis désolé, monsieur. Désolé! Je l'aime b-beaucoup, monsieur! »

Je fit un grand sourire et commençai à balayer le plancher de la cuisine avec mon nouveau balai. Il avait l'air plutôt vieux, mais il était nouveau pour moi. Puis je remarquai que j'avais laissé le plancher se salir. Peut-être que c'était pour ça que je recevais un pareil présent!

Puis il se mit à rire de moi. Encore rire de moi, comme il avait l'habitude de le faire. Parfois, oncle Vernon faisait ça lui aussi – être vraiment gentil pour qu'au moment où il était de nouveau méchant ce soit encore pire. Ses rires m'arrachèrent des larmes. Je toussai, essayant de les couvrir.

« Petit – Harry! Stop! dit-il d'une voix étrange. Je comprends pourquoi tu semblais si triste. Le balai n'est pas pour balayer, petit nigaud. C'est un balai d'entraînement. »

Je ne comprenais pas. Il éleva ses mains et continua : « Pour voler! »

….

Pauvre enfant. Je lui avais encore fait peur avec mon horrible tempérament. Il était encore aussi blanc que Sir Nicholas.

« Je n'avais pas l'intention de t'effrayer. Je vois que c'est tout ce que j'ai réussi à faire.

- V-voler, monsieur? » Il était sceptique, hésitant.

« Oui, voler, pas nettoyer! Souviens-toi, tu es un sorcier, Harry. »

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