Chap 4

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Snape trébucha sur moi, et je compris qu'il avait définitivement bu; et pas qu'un peu, en fait.

« Es-tu encore en train de nettoyer cette chose? Ça ne sert à rien. Récurvite. »

Il donna un petit coup de son étrange bâton et le foyer fut automatiquement nettoyé. Brillant!

« Tu as mangé? demanda-t-il.

Non, monsieur.

- Viens, alors. » dit-il en souriant.

Il me souriait! C'était un sourire vague causé par la boisson, mais je me plus à imaginer qu'il aurait pu me sourire même sans alcool. Je commençai à sortir la nourriture, mais il me tassa d'un geste fatigué de la main et coupa une énorme tranche de fromage et un morceau de pain. Il essaya d'y étendre un peu de beurre, mais ça ne fut pas très concluant; presque tout tomba sur le plancher. Après m'avoir tendu l'assiette, il sortit le lait et en but la moitié directement à la bouteille, en renversant sur sa cape sale. Je n'avais pas été invité à m'asseoir à la table, je m'assis donc sur le plancher et attendit qu'il m'autorise à manger.

Il regarda dans ma direction, et pendant un moment je pensai qu'il allait tomber raide mort. Au lieu de ça, il rit et se laissa tomber sur le sol juste à côté de moi, me tendant le contenant de lait glacé.

« Finis ça » m'ordonna-t-il d'une voix pâteuse. Mon estomac commença à protester, mais je n'en tins pas compte. Qui aurait pu dire quand j'allais avoir la chance de manger à nouveau?

Il s'emparra de la tranche de pain et pris une grosse bouchée; je restai crispé pendant un moment, me demandait s'il avait préparer la nourriture juste pour lui. Mais il me tendit le pain entamé.

« Mange le reste. 'vais être malade. »

Il se releva tant bien que mal et essaya de courir jusqu'à la salle debain, mais ne réussit qu'à se rendre jusqu'à un fauteuil décrépi. J'allai chercher les quelques serviettes encore utilisables qui se trouvaient dans une armoire et j'entrepris de le nettoyer aussi bien que possible. Il se contentait de me regarder, pendant ce temps, ses yeux flottant dans le vide, tentant de se fixer sur quelque chose. Il m'attrapa la main et la caressa quand j'eue terminé.

« Bon garçon. Finis ton d'jeuner, ou diner, ou peu importe c'que c'est, pis vas jouer dehors. Besoin de… »

Et il s'évanouit sur le plancher de bois.

J'avalai ce qu'il restait dans l'assiette, nettoyai les restes du déjeuner, et contemplai la situation en me demandant ce que je devais faire maintenant. Il m'avait dit de retourner jouer, mais la veille il m'avait dit que je n'étais pas autorisé à aller dans le jardin. J'en vins à la conclusion que ça irait si je me tenais près des arbres; ils étaient éloignés des autres plantes, tout en étant quand même dans la cour.

Je m'assis sur une branche basse du plus petit saule pleureur; le balancement et le bruissement de l'arbre me berçant, je tombai dans une sorte de transe. Je me posais des questions sur les choses que cet homme pouvait faire. Il devait bien être un sorcier ou quelque chose du genre, non? Que pouvait-il bien faire d'autre? Je me pris à souhaiter qu'il puisse voyager dans le temps et m'emmener voir mes parents. Peut-être pourrait-il les ramener à la vie! Sûrement qu'il serait content de pouvoir se débarasser de moi. Mais je supposai que s'il pouvait le faire, il l'aurait déjà fait. Pouvait-il hyponothiser les gens et leur faire faire tout ce qu'il voulait? C'était assez effrayant, en fait. Je m'appuyai contre l'arbre, regardant mélancoliquement les nuages gris, tentant de mettre de faire le vide dans mon esprit.

EightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant