Recoller les morceaux [dramione]

Prologue

Hermione Jean Granger avait tout réussi dans sa vie du haut de ses 28 ans. Elle avait un bon salaire, des amis en or, une bonne place au ministère, un bon époux, un mariage heureux et une fille charmante. Mais la vie n'aimait pas que tout se passe bien, elle aimait glisser une dose de drame dans ces vies si bien rangée si bien que, le jour du 4ème anniversaire de Rose, sa vie vola en éclats.

Hermione était allée chercher sa fille à la garderie plus tôt que prévu. D'ordinaire, elle ne la récupérait qu'à 18h15, en sortant du ministère mais aujourd'hui, en ce 15 juin radieux, elle avait quitté son bureau vers 16h. A 16h10 elle était devant la garderie et ce fut une Rose joyeuse qui se jeta dans les bras de sa mère. Hermione s'abaissa pour la prendre contre elle et déposer un baiser sur la joue tiède de sa fille. Rose était belle. Elle avait un regard miel, un petit nez retroussé et des cheveux châtain clair légèrement ondulés. Elle avait hérité ceux-ci de son père plus que de sa mère dont elle avait plutôt le regard, le nez et l'intelligence même si, à 4 ans, il était difficile de parler d'une réelle intelligence. Elle n'était pas stupide, loin de là mais elle apprenait tout juste à lire. Elle était curieuse comme l'était Hermione à son âge, elle posait des questions sur tout si bien que parfois Hermione n'avait aucune réponse à lui offrir.

Hermione déposa sa fille sur le sol avant de lui mettre son petit sac d'école sur le dos. Beaucoup de parents portaient le sac de leurs enfants mais elle, elle refusait. Elle partait du principe que sa fille était assez grande pour porter son petit sac sur ses frêles épaules.

Rose passa ses petites mains sur les bretelles de sa jupe marine avant d'attraper la main de sa mère, faisant un signe de la main à d'autres enfants de son âge. Elle était bien mâture pour une enfant mais on n'en attendait pas moins de la fille d'Hermione Granger et du célèbre avocat sorcier John O'Neill.

Elle n'avait pas épousé Ron après leur baiser. Ils ne s'étaient même jamais mis ensemble, ce baiser n'avait fait que confirmer une dure réalité : ils n'étaient pas faits pour être ensemble, chacun des deux avait eu l'impression qu'un inceste se produisait alors que leurs lèvres se touchaient. Ils avaient choisi de n'en parler à personne puis elle avait rencontrer John. Le sorcier était tout ce qu'elle cherchait chez un homme. Un intellect pouvant lui faire face et la stimuler à chaque instant. Ils s'étaient rencontrés à la faculté de droit magique et ne s'étaient pas quittés. Leur mariage avait été médiatisé au possible, il avait fait la une de nombreux journaux. La naissance de leur fille avait elle aussi fait parler d'elle mais jamais les journaux n'avaient réussi à obtenir le moindre cliché de l'enfant. Hermione voulait la protéger des médias bien que John avait plus d'une fois laissé sous-entendre qu'elle ne pourrait pas la protéger indéfiniment.

Hermione sentait sa fille sautiller avant qu'elle ne tire légèrement sur sa main pour faire s'abaisser sa mère.

– Maman ? Comme c'est mon anniversaire, on peut manger une glace s'il te plait ?

Rose parlait d'une voix basse. Elle n'était pas exubérante comme l'était beaucoup d'enfant de son âge, non, elle était calme et réservée, elle murmurait plus qu'elle ne parlait et, devant la bouille de sa petite perle, Hermione ne put que céder pour lui offrir ce qu'elle désirait. Elles pouvaient maintenant s'exposer sans faire la une des magazines, les médias avaient besoin de choses plus croustillantes que la vie du trio d'or, des trois héros de ce qu'on appelait maintenant La Grande Guerre Sorcière, en écho à la grande guerre moldue.

C'est donc le visage heureux que mère et fille se dirigèrent vers le point de transplannage, direction le chemin de Traverse pour aller déguster une douceur chez Florien Fortarôme.

Il ne leur fallut pas longtemps pour se trouver une petite table à l'ombre d'un grand parasol bleu clair. Hermione regardait sa fille froncer les sourcils devant la carte. Elle ne savait pas encore lire même si elle déchiffrait certains mots et la voir essayer ainsi faisait naître ce sourire tendre qu'elle ne réservait qu'à Rose.