Recoller les morceaux [dramione]

Chapitre 12

– Mione !

Harry venait d'entrer dans la librairie et d'appeler son amie sans se soucier des clients qui se retournèrent vers lui. Certains le saluèrent timidement, d'autre avec plus de verve. Le Survivant restait une personnalité bien qu'il ne soit plus pourchassé par les journalistes. La presse ne s'emballait que lors de gros évènements comme un mariage, un divorce ou la naissance d'un enfant. La naissance de Lily avait fait d'elle mais, en bon père protecteur, il avait fait en sorte qu'aucun journaliste ne puisse accéder à la chambre de Ginny et le directeur de l'hôpital avait levé la mesure anti-transplanage pour qu'ils puissent rentrer chez eux sans rencontrer les journalistes charognard.

– Mione ! Je dois te parler, c'est urgent, vraiment.
– Harry, cela ne peut pas attendre la fin de mon service ? Je termine dans une heure, nous pourrions aller prendre un verre à ce moment-là. Oui madame, je vous l'emballe. Une préférence pour la couleur du papier ?

Harry se renfrogna quelque peu avant de jeter un œil autours de lui. La librairie était pleine à craquer et sa meilleure amie courrait partout. Elle portait un pull en laine rouge avec un H doré sur le devant. Il ne put s'empêcher de rire en la voyant porter un pull que Moly lui avait confectionné et qu'elle avait dû modifier de quelques sortilèges. Ses cheveux volaient autours d'elle et certaines mèches étaient prises sous le col. Elle avait roulé le bout des manches sur ses poignets poignet fins et ses mains s'activaient à la confection d'un paquet cadeau. La magie ne lui suffisait pas, elle allait vite, oui, mais elle n'était pas instantanée si bien qu'elle gagnait du temps en emballant les livres en même temps.

– Mione ? Madame Fleury est là ?
– En vacances avec sa famille en Autriche. Elle ne reviens pas avant le 5 janvier.
– Mais personne pour t'aider ?
– Harry. Je suis la seule employée alors non, personne. Je n'ai pas le temps de parler.

Elle avait prononcé ces mots assez sèchement avant de laisser tomber des pièces dans la caisse pour passer au client suivant. Harry regarda encore une fois la queue qui s'étendait devant la caisse. Il y avait des gens avec une pile de livres, d'autre avec un seul. Certains faisaient la queue pour avoir des conseils. Soufflant légèrement, il retira sa veste qu'il envoya valser dans la réserve d'un coup de baguette avant de se glisser derrière le comptoir pour prendre les livres à emballer des mains de sa meilleure amie.

– Laisse. J'emballe et j'encaisse, je devrais me débrouiller, je te rappelle que j'ai bossé à la boutique de Georges pour l'aider. Va t'occuper des conseils. A deux nous irons plus vite sinon tu en as pour jusqu'à demain matin.
– Mais
– Pas de mais Hermione. Bonjour Miss, cela vous fera un total de 12 gallions et 5 mornilles. Un emballage ?
– Tu es certains que tu sais emballer des cadeaux ?
– Oui Mione. Je te rappelle que j'ai deux fils et une fille et que ma belle-mère n'est autre que Molly.
– Tu m'appelles si tu as besoin d'aide.
– Promis.
– Merci Harry.

Hermione se détournait déjà de lui, retirant d'une table tous les livres pour prévenir que le bureau des conseils se tenait face à elle. La file devant Harry réduit de moitié et à peine eut-elle le temps de lui sourire qu'une femme hautaine l'agressait déjà pour lui demander un ouvrage sur les bonnes manières qu'elle comptait bien inculquer à son neveu. Elle soupira avant de lui conseiller les trois premiers ouvrages lui venant à l'esprit et la course continua ainsi, les deux amis échangeant de place lorsqu'Hermione ne savait quel livre conseiller. Harry était un spécialiste des ouvrages sur le quidditch et sur les manuels pour devenir auror, Hermione se débrouillait avec le reste si bien que la boutique ferma ses portes avec seulement trente minutes de retard.

Le dernier client sortit, Hermione fit tourner la pancarte d'un coup de baguette. Elle indiquait que la boutique était fermée. Elle était sur les genoux. C'était la première année qu'elle se retrouvait seule pour gérer le rush de Noël et elle espérait bien que ce serait la dernière. Elle n'allait pas tenir la cadence aussi bien qu'elle l'avait pensé.