Chapitre 17

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Harry avait le visage grave. En deux heures, ils avaient à peine avancé. Il n'y avait que Lucius qui était revenu avec quelques indices si on pouvait appeler ça de la sorte. Un clochard ivre lui avait assuré avoir vu une enfant se promener seule avec un sac à dos sur les épaules et un blouson rouge. Il l'aurait vu aux alentours de l'Opéra Garnier vers 10h. Harry soupçonnait Lucius de l'avoir quelque peu malmené pour obtenir plus de détails mais il choisit d'ignorer la voix dans sa tête qui lui hurlait de demander à Lucius d'éviter de terroriser un trop grand nombre de moldu.

– Ce que je vous propose, c'est d'avaler un morceau pour commencer. Il me semble que personne n'a déjeuné et nous serons mieux que le ventre vide par ce froid. Comme nous sommes arrivés les premiers avec Temperence, nous avons fait des sandwichs. Cela convient à tout le monde ? Vous allez dire, je ne vois même pas pourquoi je pose la question puisque vous n'avez pas votre mot à dire.

Hermione leva les yeux vers le ciel avant de se saisir d'un des sandwichs que Temperence avait fait apparaître sur la table. Harry avait raison, avec le froid, sortir le ventre vide n'était pas une idée brillante. Chacun se saisit de son déjeuner à sa suite puis tous se retirèrent de la table. Hermione se laissa tomber sur un canapé avant de quitter ses chaussures. Elle remua les orteils légèrement sous ses épais collant. Elle ne savait pas la distance qu'elle avait parcouru mais une chose était certaine : les talons n'étaient clairement pas optimisés pour ce genre de chose.

– Hermione, si tu veux, je peux te prêter quelques affaires. La météo va commencer à se dégrader et je pense que tu seras plus à l'aise dans une autre tenue. Je vais moi aussi me changer d'ailleurs.

Hermione pesa le pour et le contre de la proposition de Temperence. Elle ne la connaissait que peu mais elle sentait que cette femme était un véritable écrin de douceur. Du coin de l'œil, elle vit Harry toujours debout devant une carte de la ville, Draco et Lucius à ses côtés. John était en face et ils avaient, pour la première fois tous les quatre, une discussion civilisée. Elle voyait John écouter et personne n'élevait le ton plus que nécessaire. Elle en venait presque à trouver la situation agréable.

– Si cela ne te dérange pas, je ne suis pas contre des vêtements propres, secs et plus adaptés.
– Si je te le propose, c'est que cela ne me dérange pas. Suis-moi.

Temperence ouvrit la marche et les hommes les regardèrent quitter la pièce et fermer la porte de la pièce de vie derrière elles. Ils n'avaient prévu de reprendre les recherches que sur les coups de 16h, laissant ainsi à Harry le temps d'obtenir une réponse de l'ambassade magique anglaise. Il y avait une chance qu'avec son statut de chef des aurors et sa célébrité pour qu'une escouade puisse venir leur prêter main forte.

Hermione s'assit sur le lit alors que Temperence sortait d'un grand dressing deux tenues assez similaires. Elle tendait à Hermione différentes pièces. Il y avait un jean sombre, un maillot, un pull vert bouteille et une paire de chaussettes épaisses. Les vêtements étaient imprégnés de cette odeur florale.

– Que s'est-il passé pour que Rose réagisse comme ça ?
– John a refusé qu'on fête Noël.
– Mais pourquoi ? Rose croit toujours à la magie de Noël puis tout le monde aime Noël avec son lot de douceur et de-
– Tu sais Hermione, je connais John depuis longtemps. Il n'est plus le même qu'il était avant votre divorce.
– Mais... Pourquoi il-
– Il ne t'a jamais parlé de moi parce que je le lui avais demandé. Avant que vous soyez ensemble, nous avons eu une relation. Je ne voulais pas vous voir vivre votre histoire avec l'ombre menaçante d'une ex toujours dans ses contacts car tu aurais fini par le savoir. On parlait beaucoup, je te connaissais alors que tu ne me connaissais pas et ça m'allait. Puis il a commencé à te tromper avec cette Claire. Je l'ai mis en garde plus d'une fois, je lui avais demandé de t'en parler et d'arrêter de la voir après le premier écart mais il ne m'a pas écouté.
– Si tu le savais, pourquoi ne pas être venue me voir ? Cela aurait évité bien des problèmes...
– Tu m'aurais cru ? Aurais-tu cru une fille débarquant sur le perron de votre maison pour t'annoncer que ton époux te trompait ?
– ...
– Même toi tu ne le penses pas puis ça n'aurait rien changé. Vous auriez certainement divorcé et on en serait au même point. John déteste perdre alors, quand il a découvert ce que la commission avait choisi pour sa fille, il est entré dans une colère noire. Tu n'es pas sans savoir que ses parents ont divorcé quand il était jeune et il n'a jamais supporté la garde alternée, il avait constamment l'impression que ses parents essayaient de se démolir à travers lui.
– Cela n'excuse en rien tout ce qu'il a fait.
– Je n'ai jamais dit le contraire. Il a été un connard avec toi et ce qu'il voulait, c'était la garde exclusive de Rose, pas une garde partagée alors il a mis en avant que tu ne pourrais pas t'occuper de ta fille en conservant un travail aussi prenant que celui que tu avais et-
– Et j'ai commencé à traiter moins dossiers jusqu'au jour où j'ai eu trop de retard puis on ne m'a pas réellement laissé le choix. C'était mon travail ou Rose.
– Tu as choisi Rose.
– C'était le meilleur choix.

Recoller les morceaux [dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant