Chapitre 22

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Harry James Potter était l'homme le plus heureux du monde. Si l'annonce de son divorce avait quelque peu fait parler de lui, chacun de deux partis avait réussi à trouver un terrain d'entente. Ginny et lui avaient convenu de se partager la garde des enfants. Albus et James passeraient les semaines paires chez leur père et les semaines impaires chez leur mère. Lily Luna, elle, ne commencerait à changer de maison qu'une fois sa deuxième atteinte mais, pour une question de justice, il pourrait la voir et profiter d'elle dès que les deux garçons changeraient de maison.

Si, au départ, Ginny avait proposé à Harry de garder Lily pour lui éviter le malaise de garder le fruit d'un adultère, il s'y était fermement opposé. Il avait déclaré Lily comme étant sa fille et il comptait honorer son rôle même si elle n'était pas de son sang. Elle restait sa petite fille et rien ne pourrait réellement changer cela.

Harry, dans sa grande bonté, avait choisi de laisser à Ginny le choix de rester vivre dans leur maison à Godric's Hollow mais, cette dernière ne se sentant plus légitime pour vivre dans la maison qu'avaient jadis occupée Lily et James Potter avait choisi de la lui laisser pour s'en trouver une nouvelle. Elle avait cependant accepter de vivre au Square Grimmaud en attendant de trouver chaussure à son pied.

La famille Weasley, s'attendant à ce retournement de situation, n'avait rien dit, acceptant les choix du couple et remerciant Harry de ne pas avoir jeté la cadette comme une malpropre. Harry avait pris chaque frais à sa charge, préférant laisser à son ex-épouse une somme plus que confortable qui lui permettrait de trouver un agréable nouveau foyer.

Cette semaine, c'était Ginny qui avait les garçons et lui, il était là, installé dans le canapé avec un verre de vin à la main. Il regardait le nouveau mobilier qui l'entourait. S'il avait choisi de rester vivre ici, il avait changé chaque meuble, chaque pièce. Le grand salon blanc auparavant était maintenant d'une douce couleur crème et il avait changé le canapé de cuir noir contre un divan de velours rouge. Quelques plantes vertes étaient venues prendre place et une table basse en verre était recouverte d'un plateau repas contenant deux assiettes encore fumantes.

Il sourit en entendant la porte d'entrée s'ouvrir et se fermer. Il y eu le bruit des talons sur le carrelage puis le froissement d'un vêtement que l'on déposait sur un porte-manteau.

– Tu nous as préparé quoi ? Je croyais que tu désirais sortir ce soir.
– Finalement, rester ici me plaisait plus puis j'avais envie de manger des pâtes au saumon. Tu aimes ça j'espère ?
– J'aime énormément.

Temperence s'approcha de lui, elle était en chaussettes sur le sol tiède. Ses longues mèches étaient retenues dans un chignon flou et elle semblait exténuée. Il ne put s'empêcher de la contempler. Elle était jolie donc son jean ajusté et son pull un peu trop grand pour elle. Elle ressemblait à une poupée de porcelaine sur qui le temps ne semblait avoir aucune emprise. Elle déposa un rapide baiser sur sa joue avant de se laisser tomber contre Harry avec la finesse d'un éléphant. Il se mit à rire franchement.

– Qu'est-ce qui t'amuse ?
– Toi.
– Mais tu ne vas toujours pas t'en remettre ? Je suis peut-être une mannequin mais je n'en reste pas moins un être humain alors oui, quand je rentre le soir, j'aime bien m'affalée puis honnêtement, je ressemble à un squelette ! Je suis mannequin car je suis un squelette. J'aimerai tellement être plantureuse. Avoir des hanches, un peu plus de cuisses mais, surtout, avoir un petit ventre. Je trouve ça tellement plus... femme.

Harry sourit tendrement avant d'attirer la française contre lui. Elle n'était pas comme tout le monde et il trouvait ça charmant. Elle était la première femme qu'il croisait qui désirait grossir et il ne pouvait s'empêcher de trouver ça attendrissant.

– Pourquoi ne changerais-tu pas de métier ?
– J'y ai déjà pensé mais pour faire quoi ?
–Tu n'as fait aucune étude ? Tu n'as pas de passion ?
– La botanique. J'ai une maîtrise en botanique mais je préfère les fleurs en elles-mêmes. J'aime les bouquets, j'aime aussi m'en occuper.
– J'aurai dû m'en douter puisque tu as absolument tenu à mettre des plantes chez moi.
– Mais c'est plus joli puis c'est sain tu sais. Toutes ces fleurs, là, elles purifient l'air puis c'est plus agréable. J'ai tort ?
– Tu as parfaitement raison mais pourquoi n'ouvrirais-tu pas une boutique pour vendre de telles fleurs ?
– Honnêtement Harry, les gens n'en ont rien à faire des fleurs. Ils en achètent et les laisse mourir dans un coin. Ils ne pensent pas au bien que cela procure.
– Tu es stupide de ne pas essayer, tu pourrais les convaincre ces gens tu sais, tout comme tu m'as convaincu d'en acheter.
– Oui mais toi ce n'est pas pareil.
– Ah oui ? Et en quoi ?
– Parce que.
– Ce n'est pas une réponse tu sais.
– Tu m'embêtes.
– J'aime ça.
– Mangeons avant que ce ne soit froid.

Recoller les morceaux [dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant