Chapitre 23

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Pansy Parkinson en avait marre de sa vie. Elle était face au miroir, à tracer un parfait trait de liner pour allonger son regard lorsqu'elle prit conscience que sa vie était juste nulle. Elle avait deux meilleurs amis, un travail de secrétaire pour le bureau des aurors et c'était tout. Elle n'avait pas de copain et ces grandes fiertés : boire, boire et reboire.

Le réveil après cette énième cuite avait été comme tous les autres. Compliqué jusqu'à ce qu'elle boive une potion dégrisante. Pansy Parkinson était une alcoolique. Au départ, elle prenait la remarque à la rigolade mais cette fois-ci, elle commençait à y croire. Quel genre de personne aimait se prendre cuite sur cuite à 30 ans passés ? Les alcooliques. Quel genre de personne se prenait au moins deux cuites par semaine ? Les alcooliques.

Pansy ne termina pas le tracé de son maquillage. Elle lâcha son pinceau pour venir se démaquiller et s'observer, sans fard. Elle contempla son reflet dans le miroir, elle n'était pas si mal pour son âge. Le temps n'avait pas joué sur elle comme il avait déjà joué sur beaucoup d'autres. Ses lèvres pulpeuses, son regard brun, sa mâchoire correctement dessinée. Ses cheveux noirs tombaient jusqu'au milieu de son dos. De nature vaniteuse, elle se trouvait jolie mais fade. Elle avait l'impression de n'être que le reflet passé de la jeune femme de 20 ans qu'elle avait été. Elle n'était peut-être pas si mal mais elle avait vieillit et, même si sa peau n'en avait pas pris les plis, on le voyait au fond de ses yeux, sur sa posture mais aussi sur le style qu'elle conservait depuis son adolescence. Cela ne lui convenait plus. Pansy avait besoin de changement.

Elle soupira avant de se diriger vers son armoire pour en sortir une tenue sobre. Elle passa un pantalon crayon noir qu'elle n'avait jusqu'alors jamais porté puis elle boutonna sa chemise verte avec soin. Elle enfila une paire de chaussettes tout aussi que son pantalon avant de sortir une paire de chaussures plates vernis. Pour la première fois depuis sa sortie de Poudlard, le monde allait voir Pansy Parkinson sans talons. Elle enfila un long trench sombre avant de sortir, le pas conquérant.

Son premier rendez-vous de la journée allait être le coiffeur. Elle devait aller travailler mais pour ce qu'elle avait à faire dans son bureau, elle allait se faire porter pâle pour la matinée sans le moindre état d'âme. Elle ne savait pas réellement comment elle avançait, elle n'avait pas pris le temps de boire son café noir du matin, mais elle avançait. Elle avisa au loin l'enseigne de son coiffeur habituel, celui à qui elle confiait sa tête depuis si longtemps qu'il avait pris l'habitude de lui proposer un verre de vin plutôt qu'un café dès que les douze coups de midi avaient sonné.

– Gil ! J'ai besoin d'une coupe. C'est un cas de force majeure.
– Oula, ma petite Pansy. Vous deux, occupez-vous de madame, je vais m'occuper de notre nouvelle arrivante.

Le dénommé Gil déposa dans les mains de ses deux jeunes coiffeuses paires de ciseaux et peignes avant de se diriger vers Pansy de sa démarche de chef. Il avait, sur le crâne, une véritable masse capillaire parfaitement coiffée à la couleur similaire de celle de la cliente qu'il venait d'abandonner.

– Pourquoi ce besoin soudain ? Enfin des vues sur un homme ? A moins que ce ne soit une femme qui face chavirer ton cœur...

Il sourit en coin, se délectant de la moue réprobatrice que lui envoyait sa cliente la plus assidue.

– Je veux changer de tête. J'ai 30 ans, j'ai la même coupe de cheveux depuis mes 18 ans. Ça ne va plus.
– Enfin ! Depuis le temps que je rêve de pouvoir te changer cette coupe. Carte blanche ?
– Carte blanche mais je te préviens, je garde ma couleur naturelle.
– Alors allons-y. Je sais déjà ce que je vais te faire. Es-tu prête à changer de vie ? Puis si cela ne te plait pas, je t'offre le sérum pour faire pousser les cheveux enfin tu connais la maison.
– Allons-y.

Recoller les morceaux [dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant