Recoller les morceaux [dramione]

Chapitre 28

– Hermione, je veux que tu deviennes ma femme. Veux-tu m'épouser ?

Les mots tournaient dans sa tête. Hermione s'était reculée, elle avait toujours la veste de Draco sur ses épaules et le maquillage dévasté par ses larmes. Elle regardait Draco, comme s'il allait se mettre à rire, comme la première fois qu'il l'avait demandé en mariage pour la mettre hors d'elle mais le sourire ne vint pas, il avait le regard sérieux, trop sérieux même et il la détaillait.

Son maquillage avait coulé sous ses yeux, ses cheveux n'étaient plus emprisonnés dans sa coiffure, ses mèches brunes coulaient le long de son cou pour venir chatoyer ses omoplates. Il ne l'avait vu que rarement avec les cheveux ainsi lissés et, s'il devait être honnête, il la trouvait cent fois plus désirable avec ses boucles folles. Un rayon de lune éclairait sa peau légèrement hâlée, lui donnant un aspect laiteux. Il y avait sa gorge offerte, jusqu'au haut de sa poitrine qui se soulevait à un rythme régulier.

– Je... Draco. C'est trop tôt. Enfin, on n'épouse pas une personne que l'on ne connait que depuis un peu plus de 6 mois. Ça fait quoi ? Un mois et demi que nous vivons ensemble. Cela n'est pas assez pour savoir si tout ça peut fonctionner durant tout une vie. Ce n'est pas conventionnel.

Il se mit à rire et elle à rougir. Elle aurait dû s'en douter, il se moquait d'elle, comme la première fois. Il voulait juste détendre l'atmosphère et faire cesser ses larmes en la faisant rire.

– Et je me suis fait avoir car je viens de paniquer pour rien. Tu te moques encore de moi.
– Je ne me moque pas de toi, c'est juste tout ça qui me fait rire ?
– Tout quoi ?
– Tous tes principes.
– Explique-toi.
– Oh je t'en prie Hermione. Tu me parles de conventionalité mais y-a-t 'il une seule chose de conventionnelle entre nous ? Nous avions tous les deux une vie qui promettait d'être belle et que le destin a massacré du bout de sa chaussure parfaitement cirée. A quel moment c'était écrit que toi et moi devions nous entendre ? Nous embrasser et nous aimer ? Si on m'avait dit à Poudlard que je serais heureux entre tes bras, j'aurais juste fait interner l'idiot osant prononcer ces mots. Nous avons toujours été ennemis, toujours dans des camps opposés. Toi chez les rouges, moi chez les verts puis ça a été toi chez les phénix et moi chez les mangemorts. On a toujours été contre l'un contre l'autre, toujours à se battre pour, finalement, s'aimer. Je ne sais pas si c'est ton cas mais je t'ai aimé dès que je t'ai rencontré une nouvelle fois. Dès que tu as souri à Scorpius, tu as tout attrapé pour mettre le bordel dans ma vie. Depuis ce jour-là, ça a toujours été toi et pourtant, j'ai essayé d'en voir d'autres mais à chaque fois c'était toi, à chaque fois c'était ta voix que je voulais entendre résonner dans mon appartement, tes rires sonner entre les murs de ma vie.

Draco s'était relevé pour faire les cent pas en parlant. Il laissait son visage vagabonder sur le corps d'Hermione qui fixait la lune silencieusement. Il avait l'impression de parler dans le vide mais il savait qu'elle l'écoutait parce qu'elle le faisait toujours. Elle l'écoutait toujours même si elle ne le regardait pas.

– Donc Hermione, si tu vois une seule chose de conventionnelle entre nous, je veux bien que tu me fasses signe parce que franchement, je ne vois pas. Je ne te demande pas de m'épouser dans deux jours, je te demande juste de devenir ma fiancée, de promettre de m'épouser un jour que ce soit dans six mois ou six ans. Dans le fond, je n'en ai rien à faire, tout ce que je veux, c'est que tu me promettes que tu resteras, pour toujours.

Hermione n'eut le temps de parler que déjà Draco sortait de la pièce, la laissant seule, assise à même le sol et les yeux perdus dans le vide. Elle sentait son parfum à lui voler autour d'elle. La chaleur de Draco reposait contre ses épaules nues et, même s'il ne faisait pas réellement froid, elle ne pouvait s'empêcher de frissonner. Elle plaça ses mains sur les pans de la veste pour la resserrer un peu plus contre son corps.