Chapitre 4

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Il était 5h45 précise lorsque Draco transplanna devant les grilles du manoir Malfoy. Il tenait contre lui un Scorpius endormi et Rose lui tenait la main, un peu plus réveillée que son camarade mais ses yeux manquant de se fermer à chaque instant. Ils traversèrent l'allée sous le soleil levant et ce fut une Narcissa en robe de chambre qui les accueillit. Elle ne se fit pas attendre et s'abaissa au niveau de Rose pour la prendre dans ses bras, la petite déposa mollement sa tête sur l'épaule de la femme et s'endormit comme si elle ne s'était pas réveillée. Sans un brut, les adultes déposèrent les enfants au premier étage, dans ce qui était l'ancienne chambre de Draco. Enroulés dans le drap de satin vert, ils ne virent pas Draco les embrasser et sortir de la chambre, la matriarche sur les talons qui prit cette fois soin de bien fermer la porte.

Ils ne parlèrent pas longtemps avant que Draco ne prenne cette fois la cheminée pour se rendre à St-Mangouste. Narcissa remonta directement dans ses appartements, retrouvant le confort de son lit et les bras de son époux qui n'allait certainement par tarder à se lever pour s'isoler dans la bibliothèque. Elle fut happée par le sommeil et ne se réveilla que deux heures plus tard, trouvant les draps froids à la place où aurait dû se trouver son époux.

...

Dans l'ancienne chambre de Draco, les deux enfants étaient allongés. Scorpius dormait mais Rose, elle, elle ne dormait plus. Elle observait la pièce autours d'elle, elle était un peu déboussolée. Elle trouvait la pièce plus oppressante que la chambre de Scorpius. Elle était dans un grand lit et les murs étaient sombres. Elle apercevait quelques photos sur les murs, un drapeau accroché au-dessus d'un bureau vide et, entre les deux lourdes tentures vert bouteille tirées devant la fenêtre, un trait de lumière filtrait, apportant juste assez de lumière pour que l'obscurité ne soit pas complète.

Rose avait envie de se lever mais elle avait peur. Elle n'était pas en terrain connu et elle ne pouvait pas réveiller Scorpius, ce n'était pas correct. Narcissa l'impressionnait, cette femme froide donnait l'impression de ne pas l'apprécier plus que nécessaire et elle était mal à l'aise, elle ne savait pas comment se tenir. Ce fut l'envie d'aller au petit coin qui la tira finalement du lit, elle ne pouvait plus se retenir et elle avait besoin de trouver les commodités.

Elle déposa ses pieds sur le sol, ils rencontrèrent le parquet froid et, tenant fermement son lapin blanc par l'oreille, elle sortit de la chambre à la recherche de toilettes. Dire qu'elle était déboussolée était un euphémisme, Rose était totalement perdue. Les murs sombres n'avaient rien à voir avec la clarté de l'appartement. Le parquet grinçait par endroit et certains tableaux la fixaient avec un regard mauvais. Tout semblait froid ici, même les fleurs séchées dans le vase déposée à l'angle du couloir.

Sa respiration s'accélérait et la panique montait, ses yeux étaient plein de larmes et ses doigts se serraient compulsivement sur l'oreille de sa peluche. Elle fit demi-tour et, essayant de trouver la chambre où dormait Scorpius, elle s'enfonça encore plus dans le cœur de ce manoir semblant vivant. Elle avait l'impression que les couloirs bougeaient, que les murs se moquaient d'elle. Elle devenait Alice tombant dans le tunnel mais elle n'était pas certaine que le bout de ce tunnel-ci la guiderait vers le pays des Merveilles.

– Que faites-vous ici ?

La voix sourde de l'inconnu la fit sursauter. Juste devant elle, à l'angle du couloir, se tenait le maître des lieux, un Lucius Malfoy qu'elle n'avait encore jamais vu. Il ne bougeait pas, il se tenait là, à deux mètres, le dos droit et le regard baissé sur l'enfant en pyjama brun.

Rose se sentait comme grondée. Elle avait l'impression que l'homme, sans hurler, allait lui infliger une correction pour s'être égarée dans une maison qui n'était pas la sienne. Ses yeux étaient rougis et elle tordait ses orteils sur le sol. Ce fut, un sanglot dans la voix, qu'elle essaya de parler mais ne parvint aux oreilles de Lucius qu'un grognement de lionceau puéril.

Recoller les morceaux [dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant