Recoller les morceaux [dramione]

Chapitre 7

Tout était blanc. Le plafond, les murs, la lumière, les draps et même l'odeur. C'était étrange de se dire qu'une couleur pouvait avoir une odeur mais c'était le cas ici, le blanc était odorant. Il y avait tout ce blanc puis il y avait cette tache rouge. Cette tache, elle n'avait pas de bords précis, elle s'étendait sous son corps comme de l'eau mais elle ne s'étendait pas qu'ici. Cette tache coulait aussi autours de son bras gauche et de ses lèvres entrouvertes. La tache rouge brûlait. Le blanc apaisait.

Hermione ne savait plus où elle en était ni même où elle se trouvait. Elle avait vu mille et une personnes se pencher au-dessus d'elle mais aucune n'avait de visage précis à part Rose peut-être mais elle n'était plus vraiment certaine d'avoir vu sa fille. Dans son esprit, tout était mêlé et elle sombra une nouvelle fois dans le noir le plus intense.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux une nouvelle fois, ce n'était pas du blanc mais une tête aux cheveux noir de jais. Ses yeux miel rencontrèrent deux orbes vertes pétillantes derrière une barrière de verre.

– Mione... Enfin. Comment te sens-tu ? Que s'est-t 'il passé ?

Hermione grimaça. Elle avait du mal à tout remettre en ordre mais elle revoyait nettement sa dispute avec John et la douleur autour de son bras n'allait pas partir de sitôt. Un gémissement s'échappa de ses lèvres alors qu'elle essayait de se redresser.

– Le médicomage a dit que tu devais rester allongée, ton dos a été salement amoché et ta tête a heurté le sol, tu as une légère commotion. Tu gagnes une semaine de repos forcé. Le seul problème, c'est la marque sur ton bras. Les médicomages ont dit que ce n'était pas en rapport avec l'explosion... John ?

Tout en parlant, Harry aidait son amie à s'asseoir. Il savait que ce n'était pas bien mais elle était têtue et il n'avait pas à cœur de la voir souffrir à essayer de s'installer convenablement. Hermione se limita à un grognement et Harry fit apparaître un nouveau coussin qu'il vint coincer sous son dos couvert d'une couche épaisse de pansement.

– Pas la peine de grimacer Mione. Je suis toujours aussi nul en métamorphose. Heureusement qu'on ne m'en demande pas trop chez les aurors.

Ils se mirent à rire légèrement et Harry doubla sa question. Il relança le sujet de la marque sur le bras. Une explosion ne laissait pas apparaître la trace d'une main humaine et Hermione savait qu'elle n'allait pouvoir se défiler plus longtemps. Si elle était têtue, Harry l'était tout autant. Elle inspira, gonflant ses poumons de l'air aseptisé avant de se lancer et d'expliquer la situation. Harry avait bien le droit de savoir et ce n'était pas comme s'il n'était pas déjà au courant de tout.

– John est passé oui mais ça tu le sais déjà. Il voulait parler mais il ne s'est pas limité à des mots. Il n'a pas pu s'empêcher de vouloir me secouer et il a serré fort mais je marque vite et la trace rouge sous les lèvres, un autre petit cadeau de sa part. Tu sais comment il est quand il est en colère...
– Mais putain Mione. T'es une sorcière ! Ta baguette elle te sert à quoi ? A faire la vaisselle uniquement ?
– Harry, je...
– Non Mione. Il faut que tu ailles porter plainte cette fois. Ce n'est pas la première fois qu'il agit de cette manière avec toi puis ta baguette merde. Pendant la guerre tu savais t'en servir pour paralyser les partisans de Voldemort, tu peux bien paralyser ton ex.
– Mais je ne peux pas Harry. Tu sais très bien pourquoi !
– Mione. Ca date d'il y a deux ans. Deux putains d'années.
– Mais il peut toujours s'en servir contre moi !
– Tu avais raison de te défendre !
– Je l'ai poussé dans les escaliers !
– Tu l'empêchais de te lancer un sort ! Ce n'est pas de ta faute si le sortilège de désarmement l'a fait trébucher.
– J'ai failli le tuer.

Harry ne répondit pas. Convaincre Hermione de se défendre de cet homme était une peine perdue. Elle allait garder le silence comme elle le faisait depuis deux ans.