Recoller les morceaux [dramione]

Chapitre 15

Temperence était allongée sur le dos. Elle observait le plafond sans le voir. Le soleil brillait à peine quand elle avait entendu la porte d'entrée s'ouvrir et se fermer. Elle avait été un peu surprise d'entendre John partir si tôt alors qu'il ne travaillait pas. Elle ne s'en formalisa pas, il était grand et elle n'avait pas à le chaperonner.

Elle bailla. Un long bâillement trahissant une nuit plus tourmentée que reposer mais elle avait eu du mal à trouver le sommeil. Le visage tordu par les larmes de Rose lui était revenu plus d'une fois en rêve. Cette petite fille n'avait pas eu le droit de fêter Noël et Temperence s'en voulait. Elle aurait dû se révolter, elle aurait dû prendre la petite dans ses bras et transplaner au ministère de la magie français pour y prendre le portauloin qu'elle avait commandé la veille en direction de Londres. Elle aurait dû, oui, mais elle n'avait pas osé. Mais il elle avait osé, que ce serait-il passé ? John aurait su immédiatement et Merlin seul savait les problèmes que cela aurait engendré à Hermione, à Draco, à Rose puis à elle-même.

Temperence poussa un long soupir avant de se redresser en poussant la couette qui pesait sur son corps. Elle avait chaud et froid en même temps, elle se sentait bancale, elle devait couvrir quelque chose. Elle ne prit pas la peine de chausser ses chaussons pour descendre du lit confortable, elle préférait la sensation du tapis moelleux contre ses orteils. Lentement, elle ferma les yeux pour pencher sa tête vers la droite puis vers la gauche avant de lever ses bras et de tendre chacun de ses muscles fins. Elle s'étirait de manière féline.

Arrivée dans la salle de bain, elle se planta devant le miroir. Quelques cernes étaient présents sous ses grands yeux aussi bleus que les profondeurs des océans. Son teint de porcelaine était un peu plus pâle que d'ordinaire et sa longue chevelure châtain était en désordre. Si on l'observait de plus près, on pouvait voir que sa peau était marquée par l'âge, pas énormément, certes, mais c'était là et elle aimait ça. Elle aimait l'idée que sa peau allait se rider pour venir abîmer ce qui faisait d'elle une belle femme physiquement, elle aimait l'idée d'être comme une fleur, se flétrissant lentement et inexorablement.

Elle fit glisser ses doigts sur le satin de sa nuisette aussi bleue que ses yeux. Un soupire d'aise s'échappa de ses lèvres alors que le tissu caressait sa peau nue en une longue caresse. Elle jeta le vêtement dans la corbeille à linge sale, son sous-vêtement connut le même sort avant qu'elle n'allume la douche pour se glisser sous l'eau glacée.

...

Temperence prenait grand soin à démêler ses longues mèches. Elle passait la brosse avec douceur pour venir à bout du moindre nœud. Le labeur effectué, elle déposa l'objet dans le pot prévu à cet effet et elle s'observa dans le miroir. Sa peau avait repris la même teinte porcelaine que d'ordinaire et les cernes s'étaient estompés. Elle sourit à son reflet avant d'effectuer un tour sur elle-même. Elle portait une robe vert bouteille lui arrivant juste au-dessus des genoux, une ceinture noire d'encre marquait sa taille fine et le col rond laissait apparaitre un pendentif argenté. Elle portait une paire de collants sombre, elle ne tenait pas à avoir froid lorsqu'elle sortirait avec Rose dans l'après-midi. Elle allait essayer de changer les idées à cet enfant, de lui apporter un petit bout de la magie de Noël pour sauver son âme meurtrie.

Temperence sortit de la salle de bain pour venir se saisir de plusieurs cadeaux enveloppés dans du papier kraft. La tradition étant d'offrir les cadeaux le 25 au matin, Hermione lui avait transmis les présents une semaine avant Noël, pensant qu'elles dîneraient le 24 au soir à Londres et rentrant à Paris dans la nuit pour ne pas se faire attraper par John si ce dernier décidait de rentrer le 25 pour faire une surprise à sa fille. Temperence sourit. Rose avait une dizaine de cadeaux. Il y en avait de sa part à elle, d'autres venaient d'Hermione, de Draco, de Scorpius, des Weasley et des Malfoy. Elle sourit.