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Histoire 14 : L'inattendu

La promenade se fait longue, mes petites sœurs courent et Maman se fatigue à force de leur rappeler de rester à nos côtés. 

-Grace voulez-vous rappeler vos sœurs ? Je vais aller m'assoir plus loin. 

-Pas de soucis Maman, allez-vous reposer. Je ramène les filles. 

J'attends qu'elle soit assise pour m'éloigner. J'attrape le devant de ma robe pour avancer plus vite sans l'abîmer. 

-Camille ! Alexie ! Sam ! Lia ! Les filles, où êtes-vous ? 

Je quitte le sentier principal, je suis entourée d'herbes et de buissons. 

-Les filles ?!

Je tombe nez à nez avec Lia. Elle me rentre dedans et tombe sur ses fesses. Je me baisse pour l'aider à se relever.

-Lia, qu'est-ce que vous faites ? Maman vous cherche. 

-Nous jouons Grace ! 

Ma petite sœur de six ans est très active et ne supporte pas de rester sur place, les promenades à ses côtés sont fatiguantes. 

-Lia, retournez voir Maman, j'aperçois Camille et Sam prêt d'elle. Où est Alexie ?

-Elle était derrière la fontaine tout à l'heure.

-Je vais aller voir, retournez voir Maman. 

Ma petite sœur s'éloigne et je m'approche de la fontaine mais Alexie n'est plus là. Pourquoi les enfants aiment tant se cacher ? 

-Alexie ! 

Je lève la tête vers le ciel quand je sens de l'eau s'écraser au creux de mon cou. Il ne manquait plus que ça, la pluie n'a pas choisi le bon moment. Je marche un peu plus vite afin de retrouver cette petite tête blonde, je tourne dans le parc à sa recherche mais toujours rien. La pluie commence à être de plus en plus présente et je sens mon visage devenir entièrement mouillé et mes cheveux si bien coiffés tombent maintenant dans mon cou. Je dois être si laide comme ça... Je passe mes mains dans mes cheveux quand un énorme bruit résonne dans le ciel. Pas l'orage ! 

-Alexie où êtes vous ? !

Je commence à paniquer, je déteste vraiment l'orage. Je me remet à marcher vite mais lorsqu'un éclair apparaît dans le ciel, je ne peux plus supporter d'être si vulnérable et je cours m'abriter dans un endroit que je ne connais pas. Entre les arbres du parc se trouve une sorte d'abri sous roche, je cours pour m'abriter sous la cavité largement ouverte et assez profonde pour me protéger des intempéries. Un éclair apparaît de nouveau dans le ciel et vient d'écraser sur un arbre dans le parc. Je hurle de peur mais ne bouge pas. Je suis paralysée. Le ciel est en train de s'en prendre à nous, le vent est monté, la pluie est frappante et l'orage effrayant. Le parc s'est vidé sous mes yeux mais je ne prends pas le risque de quitter mon endroit. Une ombre arrive en courant et je m'éloigne pour lui faire de la place. L'homme est assez grand et ses mains le cachant de la pluie couvrent son visage. 

-Puis-je vous tenir compagnie ? 

Sa voix...

-Bien évidemment. Monsieur Anderson. 

Il relève sa tête et se tient droit de nouveau.

-Mademoiselle Bosset ? 

Son regard se pose sur mes yeux et je lis d'abord de l'incompréhension sur son visage.

-Que faites-vous ici ? 

-Comme vous Monsieur, j'évite la mort. 

Un sourire moqueur naît sur son visage, je déteste quand il fait cela.