Yuni
Samedi
J'avais passé mon temps à éviter tata So, elle venait à l'heure des repas dans ma chambre pour déposer un plateau de repas sur mon bureau que je vidais dans l'évier ou la poubelle de ma chambre.
Les secondes duraient des minutes et les minutes des heures, je regardais l'aiguille des secondes tourner dans une lenteur abominable en me grattant mes poignets qui devenaient rouge vif.
Je cherchais cette crème comme chaque fois dans chacun de mes tiroirs et attendais la nuit pour aller dans ma salle de bain. Dans un silence, j'entrais dans la salle d'eau et continuais de chercher dans les moindres recoins de la pièce la crème jusqu'à trouver un tout autre objet.
Cet objet,
Celui dont je voulais m'échapper.
Mais que j'avais finis par prendre en main.
Je n'avais pas réussi, mes doigts l'avaient attrapé malgré mes cris de détresse. Mon index et pouce tenait l'objet que j'analysais les larmes aux yeux et je me relevais pour quitter maladroitement la salle de bain. Une fois dans ma chambre, je me collais à ma porte et laissais tomber la chose sur mes cuisses.
Mes doigts remontaient doucement les manches de mon pull et je regardais ma peau écarlate marquer en sentant la démangeaison me reprendre.
Ça va te soulage Yuni.
Je rattrapais le petit bout de métal et l'approchais doucement de ma peau.
Ça va aller, n'ai pas peur.
J'avais pourtant peur et pinçais mes lèvres pour retenir un sanglot. Je voyais la distance diminuer et rapidement le contact entre ma peau et le métal. Mes yeux se fermaient au contact et mes larmes coulaient et ma vue anciennement brouillée était maintenant claire. Sans plus réfléchir j'enfonçais la chose dans ma peau.
Une.
Deux.
Trois.
Mes gouttes.
Gauche.
Droite.
Mes poignets.
Cinq.
Six.
Sept.
Mes larmes.
Un.
Deux.
Trois.
De haut en bas.
Je n'arrivais plus à m'arrêter, je ne voulais plus m'arrêter, je voulais continuer, me vider de mon sang et en finir pour de bon.
Yuni : Je suis désolé...
♣
Dimanche
Un tremblement réveillait mon corps, mes yeux s'ouvraient et j'essayais de redresser mon cou qui me faisait horriblement mal.
In-So : Ma chérie ? Que fais-tu par terre ? Je t'ai ramené ton petit déjeuner ouvre-moi.
Mes yeux s'ouvraient et je clignais rapidement des paupières en craquant mon cou de gauche à droite.
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Rouge Rubis
FanfictionIl est parfois compliqué de s'accepter, physiquement, nous devons plaire aux autres et nous adapter mentalement à cette société, j'en ai longtemps souffert en ayant des troubles psychologiques, mais ils étaient tous les deux, toujours là pour moi et...