Chapitre 13

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Saraphine

Nous roulions avec Jess depuis déjà trois heures. Je n'avais aucune idée de l'endroit où nous allions mais j'ai très vite compris qu'on ne prenait pas la direction de la meute. Ma seule information était qu'on allait passez le week-end dans un de nos cottage, le problème était qu'on en avait une dizaine un peu partout dans le monde donc savoir lequel c'était s'avère un peu compliqué.

- Je te sens tendu.

Bravo Sherlock.

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Ecoute Sara je ne sais pas ce qui t'arrive depuis quelques temps et si tu n'en parles pas comment veux tu qu'on t'aide ? Tes parents ont cru que t'envoyer en pension te ferait de bien surtout que c'est toi qui l'as demandé mais visiblement ce n'est pas le cas. Quel le problème ?

Problème numéro un : ma mère est une lâche hypocrite. Problème numéro : je suis accro à la drogue. Problème numéro trois : le futur Alpha du lycée croit que je suis son âme-sœur. En gros j'ai une putain de vie rempli de merde.

- Il n'y a rien. Vous vous faites des films.

- Ne me prend pas pour une conne Sara ! Je ne sais très bien que tu sors toutes les semaines avec Mia ! Je n'ai aucune idée de ce que tu fais avec elle mais vu l'état dans lequel elle revient ça doit franchement pas être très fameux !

Evidemment ils sont au courant pour nos sorties, au moins ils ne savent rien pour moi. De tout façon s'ils le savaient cela feraient longtemps qu'ils auraient débarqués.

- On sort c'est tout. Dans ce lycée on a rien à foutre donc on sort. Parfois Mia boit un verre de trop, il n'y a pas de quoi faire un drame, merde !

J'ai bien vu qu'elle n'avait rien gober de mon histoire à deux balles mais au moins elle ne relève rien.

- Langage.

Vraiment ? Bon sang Jessica est la personne au langage le plus pourri de cette terre et c'est à moi qu'elle fait des réflexions ? C'est l'hôpital qui se fout de la charité !

- Il serait temps que tu comprennes Saraphine qu'on est de ton côté.

Elle s'arrête là mais je sais très bien qu'elle fait référence à notre chère famille que je fuis comme la peste. C'est comme ça je n'y arrive dès que je les vois je ne peux m'empêcher de me rappeler le départ pourri que ma vie a connu surtout quand je vois le visage hypocrite de ma mère. Je m'en suis aperçu il y a deux ans mais ma mère ne m'aime pas. Ca été comme un instant de lucidité qui a bouleversé tout mon monde, j'avais compris que ma mère ne m'aimait pas pire elle ne voyait en moi que mon ordure de géniteur. Je me suis rendu compte qu'elle ne m'avait jamais dit je t'aime et qu'elle ne m'incluait jamais dedans quand elle simplement dit à mon frère et mes sœurs croyant que je n'étais pas là. Je vous aime mes trois petits chéris. Cette phrase a comme raisonné en moi et a détruit mes derniers espoirs d'être enfin heureuse. Si ma propre mère ne m'aime pas qui le pourra ? Cette nuit-là elle n'est pas venue me sauver, elle est simplement venue finir de détruire complètement mon géniteur qu'elle avait tuée quelques heures plus tôt. Elle ne m'aime pas c'est une certitude. J'ai tenu deux ans et de la pire des manières, mais cet été je n'en pouvais plus de faire semblant. Devoir lui répondre à ses faux sourires, répondre quand elle m'appelle ma chérie, la laisser me prendre dans ses bras, rien que la regarder dans les yeux étaient une véritable torture ; alors je suis partie. J'ai regardé sur internet et la pension est apparue comme la seule option. L'année prochaine je n'aurais qu'à choisir une fac à l'autre bout du pays, mieux à l'autre bout du monde ainsi je n'aurais qu'une seule obligation pour la voir Noël. Ca me fait mal d'abandonner Ezra, Eïleen et Ariana car je les aime de tout mon cœur comme mon père mais aujourd'hui rien que voir une photo de ma mère me donne envie de vomir. Loin d'elle, je n'ai plus besoin de faire semblant de pas savoir. Loin d'eux, je n'ai plus besoin de faire semblant que tout va bien que je vais bien alors que je sais que je m'enfonce un peu plus chaque jour dans la noirceur ; je ne veux pas qu'ils soient quand je toucherais le fond parce que je sais qu'un jour le toucherais et cela ne devrait plus trop tarder et alors ça sera enfin fini. J'ai hâte.

SaraphineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant