Chapitre 22

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Saraphine

Putain... ma tête... j'avais l'horrible sensation qu'un camion avait roulé dessus ; pire qu'une gueule de bois ou d'une nuit défoncée. 

- Doucement chérie, Jessica t'a refilée une sacré dose.

A peine avais-je entendu sa voix que je m'effondrais en pleure. Quelle honte...

- Papa... je...

- Tout va bien ma puce, tout va bien. 

- J'en peux plus, Papa... je veux que ça s'arrête. 

Je n'avais aucune idée de pourquoi je craquais maintenant, pourquoi je m'effondrais devant celui que je voulais rendre le plus fier. J'ai vécu toute ma vie dans l'espoir de rendre fier cet homme qui ne me devait rien. Il m'avait sauvé et recueilli alors qu'il aurait très bien pu m'abandonner, mais qui avait préféré me recueillir et me prendre pour fille. Je savais très bien que je ne méritais pas son amour, j'étais une telle déception, et c'est pourquoi ça faisait encore plus mal de le voir me regarder ainsi. 

Pourquoi faut-il que ton regard soit si tendre avec moi ? Je ne mérite pas de tel sentiment. Je ne suis pas digne de ta bienveillance, ton affection. Tu te dévoue pour moi Papa, depuis tant d'année, mais moi je gâche toujours tout. J'ai toujours essayé pour toi d'arrêter. J'écoutais chacun de tes mots pour me donner du courage, laisser mes démons derrière moi, repousser l'envie de tout oublier mais à chaque fois j'ai échoué car je ne les ai jamais cru. Les démons sont toujours restés et tes mots se sont petit à petit effacer, ne laissant que la honte et les regrets. Rien en moi ne peut être sauver. 

Je vous ai traités de monstre mille fois, mais je sais qu'au final c'est moi le monstre. Je suis cruelle, froide, sans cœur même avec les gens que j'aime. Je préfère cent fuir plutôt que me battre. Je suis inutile ; la preuve ma propre mère m'a abandonné avec ces infames loups. Mais pourquoi toi es-tu toujours là ? Comment peux tu supporter de m'appeler "ta" fille ? Comment peux tu ne serais qu'être affilier à toi, à ta famille, à ta meute ? Tu devrais m'abandonner. C'est la meilleur chose à faire pour tout le monde. 

Abandonnez moi. Donnez moi raison. 

- Oh ma chérie... Saraphine, ma petite Sara... ça va aller ne t'inquiète pas... nous serons toujours là pour toi. Laisse toi aller ma puce, je suis là à veiller sur toi. Je ne te quitterais pas... 

- Je suis tellement fatiguée, Papa. 

- Alors repose toi, je serais toujours là à ton réveil. Tu peux t'endormir car je suis là. 

Des mots tellement rassurants, des mots qui me réchauffent un peu et eux je les crois. Je sais que tu seras là à mon réveil même si je ne veux pas me réveiller. Alors je t'écoute et je ferme les yeux... 

August

- Jessica tu aurais aller plus doucement sur la dose. 

- Ecoute August je n'avais aucune idée de combien il fallait que je mette. Je te rappelle que ce n'est pas facile de savoir avec ces gênes à moitié loup. Je n'en aurais pas mis assez, elle se serait réveiller durant le voyage et la connaissant se serait sans doute jeter de la voiture en route. Alors j'ai mis la même dose que pour Isaac en sachant que ça l'assommerais suffisamment le temps qu'on arrive et qu'on puisse s'organiser sur les choses à faire. Et ça ne peut pas lui faire du mal de dormir un peu car on sait tous que ses heures de sommeil sur une semaine peuvent se compter sur les doigts des mains. 

- Trois jours c'est peut être un peu trop...

Déjà trois jours que ma belle soeur avait ramené Saraphine un peu paniquée, même si elle ne voulait pas le montrer.

SaraphineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant