Interlude.

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Ceci est un fait incroyable mais j'ai mourut. Stupidement.

Mon crâne s'est fracassée contre le pavé. J'ai eu un œdème cérébral qui m'a tué de manière fulgurante alors que les secours me transportaient vers l'hôpital le plus proche.

J'ai perdu la vie parce que je pédalais très vite et aussi parce que je ne faisais pas attention, parce que je ne voulais pas arriver en retard à un rendez-vous avec mes amis. J'ai bêtement mis fin à mon existence à l'âge de vingt-un ans...Au moment où la vie commençait à peine à s'ouvrir devant moi.

Maintenant, je vis de nouveau mais à quel prix ?

Ma vie d'avant.

La solitude et le chagrin sont devenus mes alliés durant les premiers mois.

Une nouvelle vie, mais à quoi bon si les souvenirs quasi intact concernant celle d'avant sont restés ? Comment suis-je sensé rester de marbre devant les personnes qui ont été mes parents ? Comment ils ont pu oublier mon visage alors que la souffrance d'avoir perdu un être cher se transcrivait sur leur physionomie et dans leur yeux ? Et même dans leur voix. J'ai failli fondre en larme tellement c'était inconcevable. J'ai failli hurler : C'est moi, Jeon JungKook, votre fils adoré, alors reconnaissez moi et ramenez-moi à la maison. Cette fois-là, j'ai voulu mourir pour de bon ; sans qu'à la suite, la Déesse de la mort ne considère mon cas comme une 'erreur' ou encore une 'injustice'. On m'a donné le choix : accepter cette 'erreur' ou revenir à la vie mais à une condition. Sur le moment précis, j'étais encore stupéfié par ce qui m'arrivait et aussi obnubilé par la perspective de revivre qu'approfondir cette 'condition', je ne l'ai pas fait. Encore un agissement stupide de ma part.

J'ai ressuscité mais sans famille, sans amis, sans personne...J'étais seul au monde. C'est ça l'erreur et l'injustice voulus-je crier lorsque je me suis rendu compte. Pourquoi cette Déesse ne pouvait pas juste me réinsuffler la vie, quitte à me faire revenir d'entre les morts cérébrales, quitte à faire étonner les docteurs et le monde médical ?

Revivre sans sa vie d'avant, à quoi bon m'étais-je dit il y a quelque temps. Mais maintenant, ma douleur s'est atténuée et l'isolation dans laquelle je me suis muré s'est fissurée petit à petit quand j'ai fait la connaissance d'une personne : Kim TaeHyung. Deux ans de plus que moi, des goûts similaires aux miens, une bonne personnalité je dirai ; une joie de vivre communicative et un optimiste de la vie. Des fois, il est mon opposé : une vraie boule d'énergie, compréhensif, toujours prêt à venir en aide aux autres, impatient et un trait qui me plait le plus, candide. Rapidement, ses amis sont aussi devenus les miens, son frère particulièrement fait l'objet de mon 'adoration'. TaeHyung et NamJoon sont frères et ça s'arrêtait là car physiquement, ils n'ont aucune ressemblance, même leurs personnalités s'opposaient considérablement. Malgré leurs différences, une sincère affection régnait entre eux, leur complicité me rappelait les moments de bouffonneries entre mon grand frère et ma petite sœur. Quand je me trouvais avec TaeHyung et que des accès d'affliction m'assaillent, il sait toujours comment me remonter la morale ou comment détourner mes pensées. J'ai été tellement mal que son attention et son amitié m'ont littéralement revigoré ; j'en fus ragaillardi et est même devenu dépendant. A chaque heure en étant seul, j'avais envie qu'il soit là, près de moi à me parler de tout et de rien, non loin de moi afin que je puisse entendre son rire clair et voir ses prunelles brillants de malice mais aussi, d'innocence, qui, avouons-le, est un mélange inusuel.

Il a cet étrange pouvoir : ne rien faire de significatif ni d'exceptionnel mais tout en étant capable de vous déstabiliser. Rapidement, il est devenu quelqu'un sur qui je compte puisque techniquement, je n'avais personne d'autre à part lui et ses amis proches ainsi que son frère bien entendu.

La douceur de l'utopie - ᵗᵃᵉᵏᵒᵒᵏ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant