La douceur de l'utopie - ᵗᵃᵉᵏᵒᵒᵏ

(You drive me) crazy.

Tout en ronchonnant, il s'habillait avec une lenteur lui n'étant pas coutumier et gardait ses yeux rivés sur mon corps nu dont le drap blanc recouvrait stratégiquement la partie intime et lassant à découvert le reste. Son air grincheux m'amusait et voir le désir encore présent dans ses prunelles fît naitre un sourire séducteur sur mes lèvres. Sa langue lécha rapidement sa lèvre supérieure. Qu'il se frustre autant me fait plaisir. Clairement, il est tiraillé entre s'adonner à une un « dernier round » quitte à se faire surprendre ou entre partir rapidement. Il souffla et termina de boutonner sa chemise. Il arrangea comme il put ses cheveux en pagaille, puis il se pencha sur moi et déposa un petit baiser sur mon front. Comme il traînait délibérément parce qu'il voulait encore rester un peu, je finis par littéralement le chasser en le poussant moi-même dehors. Avant de refermer la porte, il me vola un profond baiser. J'aurai pu le retenir mais sachant que cette décision pourrait lui considérablement nuire, je m'interdis de la prendre.

Après son départ, je filai sous la douche et ensuite, malgré l'heure tardive, je chauffai les plats préparé plus tôt et attendais. Mon père arriva un quart d'heure plus tard. C'est un bel homme dans sa quarantaine, les cheveux encore totalement noir, le regard vif tantôt perçant, un corps bien entretenu dans ses costumes sur mesures. Je ne nous trouvais aucune ressemblance physique, et après le temps passé ensemble, je ne nous trouvais non plus pas aucun goût commun : rien dans le domaine musical, rien concernant les livres et les lectures, ni même sur les productions cinématographiques. En fait non, il y a bien une chose qui parle pour nous deux : l'art. Nous avions passé un bon moment assister une exposition d'art. Ce fût sûrement le moment oû la discussion s'est couramment et naturellement passé entre nous. L'art est l'unique sujet qui ne laissait aucun blanc ni aucun malaise teinté d'écart entre nous. N'est-ce pas désolant ? Mais après tout, nous n'avons pas vécu ensemble parce que notre relation ou devrai-je dire, notre rencontre datait de quelques années seulement qui manifestement, n'ont pas réussi à combler toutes les autres oû on ne se connaissait pas, pendant lesquelles je croyais ne pas avoir de père et lui ne pas avoir de fils hors mariage.

Je ne suis pas un cordon bleu mais il apprécia tout de même mes efforts et aussi pris quelque bouchée bien qu'il ait déjà dîné.

Notre discussion dura une bonne dizaine de minutes oû on s'échangea des banalités et à parler de tout et de rien. Il se retira en premier et me laissa pensif. Muni d'un petit sourire, mes pensées s'orientèrent vers JungKook, son petit protégé, son chouchou. Si lui et moi ne couchions pas ensemble, si nous n'entretenions pas une relation, il est tout à fait certain que je ne l'aurai pas apprécié parce que mon père n'avait que son nom à la bouche. J'ai vite compris que ce jeune homme incarnait le fils qu'il a sûrement rêvé ; tandis que moi, j'étais très loin de la caricature, de l'image qu'il voulait sûrement... Je suis une idole, ou plutôt une star ratée et c'est un monde qu'il méprisait, qu'il jugeait futile et pas du tout honorant. De mon point de vue, son travail et lui endiguaient par contre des choses pas bonnes du tout, alors, je n'aimais pas non plus malgré la notoriété et le fric rapportés. JungKook, au premier coup d'œil, on pouvait voir de l'arrogance et de la détermination en lui. Il s'exprimait avec assurance et savait inspirer la confiance, le parfait copie de mon père dirai-je. Mais une fois qu'on a pris le temps d'approfondir sa personnalité, oui il a plein d'ambition et travaille dur pour atteindre ses rêves mais au fond, c'est un type comme tant d'autres avec ses parts sombres et ses soucis. Bien qu'il occupe déjà une place assez importante et qu'il a le soutien de mon père, il ne s'appuie pas uniquement dessus et continue de faire de son mieux afin d'affirmer plus tard que son succès, il le devait à son acharnement et à son dur labeur et non pas à cause du pistonnage ou du favoritisme.

Lui et moi s'opposaient tellement et j'avoue que ce sont ces différence qui nous attirent et nous lient. Nous nous sommes plus dès le premier coup d'œil. Lui en étant habitué à toujours acquérir ce qu'il voulait m'a rapidement eu ; je le trouvais vraiment charismatique alors je n'ai pas joué les difficiles.