Fix you.

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Bang. Bang. Vlan.

Doum. Les cris et les hurlements se fondaient entres ces diverses bruits. Puis un grand fracas s'en suit, sûrement un grand meuble s'est fait renversé.

D'autres plaintes, toujours aussi éloquent et empoignant. A force de vivre ce genre de chose, le voisinage ne s'émeut plus, personne ne lève le petit doigt ; tout le monde se bouche les oreilles... et bien, la vie continue.

Comment ils font pour ignorer ? Comment ils font pour rester aussi passifs ? Au fil du temps, ils donc devenus insensibles aux souffrances et aux détresses des gens ? Pour ma part, ça me détruit à petit feu. Je suis émotionnellement touché parce que je me projette facilement à la place des gens, parce que je m'identifie à eux puisque je suis une personne empathique.

Avoir vingt-ans mais quelque part, une âme d'enfant m'anime ; c'est comme si la plupart du temps je ressemblais à un gamin de neuf ans. Il me semble ressentir les tourments de cette famille, j'imagine très bien la douleur de ce gosse... Depuis des semaines que je pense à lui.

Comment lui venir en aide ? Il paraît si seul et si brisé. Vivre au milieu de ces foules indifférentes, au milieu de cette famille qui est loin d'en être une car elle te maltraite et te démolit un peu plus chaque jour, au milieu de cette fadeur et de cette griseur. Moi-même je rêve de m'y évader un jour, malheureusement, la possibilité ne se profile pas encore à l'horizon. Partir d'ici nécessite des ressources financières et à mon âge, il me fallait d'abord trimer durement pour réussir même si dans ce pays, ta naissance te définissait déjà.

Je ferme d'un coup mon livre et rabats ma capuche sur ma tête.

Je planifie de traîner dans le couloir parce que je suis quasiment certain qu'il sortira, et l'image de lui devant avoir des bleus et des coupures m'est désagréable. Plusieurs fois j'ai alerté les services sociaux mais ça n'a rien abouti même si le jeune garçon n'atteignait pas encore sa majorité. La police non plus n'a pas fait grand-chose : uniquement des mises en gardes verbales, alors qu'on parlait de violences conjugales et de maltraitance avec coups et blessures. La justice servait à quoi ? La loi n'est-elle pas faite pour corriger les erreurs et punir les fauteurs et les criminels ? Alors pourquoi cet homme qui bat sa femme et son fils continue chaque jour ? Où est le pouvoir de l'autorité dans tout ceci ? Pourquoi existe-elle alors qu'elle est incapable de résoudre un problème dans de ce genre ? A quoi servait-elle si elle ne protège pas les vulnérables, ceux qui ont en besoin ?

Je jetais des regards furtifs à la porte, après quelques minutes d'attentes, je le vis sortir.
Ce n'est qu'un gamin, depuis combien de temps il vit ces atrocités ?

Sa fine silhouette enveloppée dans d'amples vêtements sombres traversait silencieusement le long couloir. Son visage fixait le sol. Il passait près de moi et je restais sur place à le voir, il donnait l'air d'être un être fantomatique et absent, c'était si pitoyable et bouleversant à voir. Je m'élance à sa poursuite, quand ma main touche son épaule, il eut une réaction de frayeur. Je fus grandement touché par ses grands yeux implorants et craintifs. Nonobstant de ce qu'il subit presque quotidiennement, son visage reflète une certaine candeur propre à des enfants. Une prière nait en moi : 'Faîtes qu'il ne soit pas encore totalement détruit, faîtes qu'il me soit faisable de l'aider en soulageant ses peines et ses blessures.' me dis-je. Son sourire en me répondant fut effarouché.

« TaeHyung, j'habite dans l'appartement du dessus. » Me présentais-je avec une voix douce. Il n'est pas idiot au point de croire que ce qui se passe chez eux reste entre les quatre murs qui les entouraient. Ses grands yeux noirs appelaient clairement à l'aide et en même temps, j'y lus de la méfiance. Je suis loin d'être un expert mais j'affirme avec assurance que ce gamin ne résistera pas indéfiniment, que d'un moment à un autre, il craquera et se brisera pour de bon... Mon offre d'aller prendre une soupe dans le coin fut acceptée après une brève hésitation. Je lui ai dit que je l'invitais. Mais nous avons finis par commander des nourritures de rues : des raviolis cuits au vapeur et de poulets frits. Pendant que nous mangeons, il fuyait mon regard mais me répondait à voix basse. J'ai découvert qu'il passait la dernière année au Lycée du coin. Comme il a terminé les nourritures, sans lui demander, je lui ai recommandé une autre assiette. En veillant à ancrer mes prunelles dans les siennes, je dis à mi-voix :

« Viens chez moi lorsque tu cherches un refuge. Viens me voir lorsque tu auras besoin de compagnie, ma maison te sera toujours ouverte. Accepte mon amitié je t'en prie. » Instinctivement, j'avance vers lui ma main mais il retire précipitamment la sienne. Cette réaction est compréhensive et si je me retrouvai à sa place, j'aurais agi pareillement. Comme je ne comptais pas abandonner, je lui souris et avance un peu plus ma main.

« JungKook, s'il te plaît... »

Je le vis clairement mener un conflit intérieur : accepter ou récuser. J'use toute ma sincérité dans mon sourire et dans mes yeux et à la fin, un petit sourire apparut sur ses lèvres et avec lenteur, sa main retrouva la mienne. Je la serrais très fort et lui chuchote :

« Je te fais la promesse d'être toujours là à tout moment. Viens me voir en cas de besoin. Laisse-moi être un refuge pour toi, et un jour, on partira loin. On s'en sortira je te jure. »

Je pense réellement tout cela, le sauver de tout ce grabuge et de cette horreur s'est imposé à moi, tel un devoir, voire une nécessité...


La douceur de l'utopie - ᵗᵃᵉᵏᵒᵒᵏ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant