Ils marchèrent un peu le long des rues pavées, brillamment éclairées.
Malgré l'heure plutôt tardive, la ville était animée. Après tout, ils se trouvaient au cœur des murs, dans la ville de Mitras. Les habitants savouraient tous ... Quoi au final ? Rien de particulier. Mais depuis que l'espoir était revenu, les villes avaient repris un peu de couleur et la joie était partout.
Louise jeta un coup d'œil vers le jeune blond. Il regardait les enfants qui s'amusaient en courant dans la rue avec des yeux mélancoliques mais un sourire léger flottait sur ses lèvres.
La jeune bibliothécaire amateure prit une inspiration et demanda à son compagnon s'il connaissait un endroit en particulier où ils pourraient aller.
Il lui répondit que, si ça ne la dérangeait pas, il aurait aimé lui faire découvrir un lieu.
Bien évidemment, elle était partante, et, d'un pas sautillant, elle le suivit dans la ville. L'air sentait bon, et cela suffit à l'apaiser. Ils ne parlèrent pas beaucoup durant le trajet, et Louise se demanda si elle avait bien fait de lui proposer de venir avec elle. Elle espérait qu'il n'était pas trop gêné d'être seul en sa compagnie.
Quand il arrêta de marcher pour se tourner vers elle, ils étaient devant un joli petit bar, caché entre deux grandes maisons à colombages, qui détonnaient parmi les bâtiments de pierre de Mitras.
La porte était ouverte et des rires s'en échappaient. Une odeur alléchante parvint au nez de la jeune fille.
Quand ils entrèrent à l'intérieur, la sympathie de Louise pour ce lieu se trouva renforcée. Une lumière chaude venait des nombreuses lanternes, les tables étaient pleines de monde, les gens papotaient de façon détendue.
Celui que Louise supposa être le patron, du fait de sa position derrière le bar, salua Armin.
Ils ont l'air de bien s'entendre.
Armin lui rendit son salut et conduisit la jeune fille à une table au fond de la salle, coincée entre une plante en pot immense compte tenu de la taille du bar et une étagère couverte de pots de toutes formes.
Le patron vint vers eux, un sourire aux lèvres.
"- Armin ! s'exclama-t-il. Ça fait un bout de temps ! Heureux de te revoir ici !
- J-je suis désolé ! L'entrainement prend beaucoup de temps et je progresse lentement, répondit-il en baissant la tête."
Le gérant lui tapota vigoureusement le dos en riant franchement.
- Ne prends pas cet air coupable ! Je ne t'en veux pas, c'est normal ! En plus tu m'amènes des nouveaux clients ! A qui ai-je l'honneur ? demanda-t-il en se tournant vers Louise, sans cesser de sourire.
- Je m'appelle Louise, je travaille à la bibliothèque, enchantée !
- Ohh à la bibliothèque ! Alors Armin s'est enfin décidé à donner le bouquin du vieux ?
- En effet, et pour le remercier, je lui ai proposé de se promener avec moi .
- Je vois je vois...
Il se tourna de nouveau vers le blond et lui demanda ce qu'ils souhaitent manger et boire. Ce dernier regarda sa voisine d'en face, lui demandant silencieusement ce qu'elle voulait commander ce soir. Elle lui dit qu'elle prendrait le plat qu'il préférait.
Le patron leur jeta un regard complice puis reparti en cuisine en chantonnant.
En attendant l'arrivée de leurs plats, ils papotèrent en buvant une citronnade fraiche.
Ils commencèrent par discuter du livre d'Armin, puis le sujet dériva naturellement vers son grand père, sa famille et son enfance.
Elle fut désolée d'apprendre qu'il était l'un des habitants de Shinganshina au moment de son attaque par le colossal, et qu'il avait perdu ses parents très jeune. Elle avait vu juste, ils avaient à peu près le même age. Elle lui raconta à son tour son enfance entre les murs. Et bien qu'elle soit née de parents inconnus et qu'elle ai grandi dans un orphelinat, elle n'avait pas trop connu la misère et n'avait pas eu à fuir son foyer. Comme elle estimait avoir une vie plutôt privilégiée, elle avait décidée de quitter l'orphelinat dès l'age requit atteint et d'aller là où elle pouvait être utile.
Lorsque vint le tour d'Armin de parler de ce qu'il faisait de sa vie, il eut un moment d'hésitation.
Les plats arrivèrent à ce moment là. Louise le découvrit avec émerveillement. Dans l'assiette, il y avait trois grosses tartines de fromage de chèvre, dégoulinantes de miel chaud. L'odeur qui s'échappait était divine. Voyant l'expression ravie sur le visage de la jeune femme, Armin rit doucement.
Le gout était conforme à la première impression : Parfait.
La conversation s'arrêta un moment, le temps pour eux de savourer leur repas. Une fois son assiette finie, jusqu'à la dernière petite miette, le blond reprit la parole. Son moment d'hésitation était passé et il avait décidé d'être franc.
Louise resta un instant déconcertée quand il lui avoua qu'il faisait partie des bataillons d'exploration. Elle faillit même s'étouffer quand il lui apprit qu'il était l'actuel détenteur du colossal. Elle l'arrêta, paniquée. Cette révélation de but en blanc était très soudaine.
" - Je-je pensais que c'était un secret !? Est ce prudent de me le dire ? Imagine que je te veuille du mal ?"
Réalisant qu'il avait peut être parlé trop vite, Armin se remit un peu en question. Ce n'était pas dans ses habitudes de ne pas réfléchir avant d'agir pourtant. Elle avait raison, il n'aurait surement pas du. Mais pourtant, il ne regrettait pas. Il sentait qu'on pouvait lui faire confiance. Et son expérience lui avait appris à se fier à son instinct.
Elle en fut flattée. Elle promit de ne pas en parler ( En même temps, à qui ? Elle ne connaissait presque personne ici.) et lui demanda timidement si il faisait donc partie de ceux qui avaient héroïquement sauvé les murs à Shingashina il y avait peu. Son regard se voila mais il acquiesça. Les yeux noisette de Louise brillèrent un peu plus en sachant que devant elle se tenait un héro. Mais elle s'arrêta bien vite en voyant le regard vague et douloureux D'Armin. Comme s'il lisait dans ses pensées, il murmura qu'il n'était pas un héro. Il n'était qu'un lâche, indigne d'être le successeur d'un aussi grand major comme Erwin.
La jeune fille claqua son verre contre la table avec force puis s'appliqua à gronder le jeune homme pendant 5 bonnes minutes. Il n'était pas un lâche. Il avait été jugé digne de son titan. Et puis un lâche viendrait il donner son livre le plus précieux ? Surement pas ! Il fallait qu'il se ressaisisse !

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Nous verrons la mer ensemble {Armin}
FanfictionEn l'an 850, la population de Paradis apprend que derrière les murs, l'humanité n'est pas morte. Leurs vies sont transformés, leurs quotidiens modifiés. Au milieu de la renaissance d'un peuple, une rencontre a lieu dans une bibliothèque.