Chapitre 5

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Armin ouvrit les yeux aux premiers bruits d'agitation venant de la rue. Devant lui s'étalait la chevelure lâchée de Louise.

Sa nuit avait été exceptionnellement réparatrice et il n'avait pas été réveillé par des cauchemars atroces pour la première fois depuis... il ne pouvait même pas s'en rappeler.Il se sentait juste... en paix.

Louise était blottie contre lui, le visage détendu, dormant encore à points fermés. Il se détacha d'elle à regrets, avec le plus de précautions possibles afin de ne pas la réveiller. La pauvre avait bien mérité un peu de repos.

Elle frissonna un peu, et Armin détacha sa cape de ses épaules pour la couvrir. Il se dirigea ensuite vers la grande fenêtre qui donnait sur la rue, de là d'où venaient les bruits qui l'avait réveillé. Le soleil était en train de pointer le bout de son nez et cela ne signifiait qu'un chose : il ne serait pas en retard pour l'entrainement.

Il ouvrit les battants de la fenêtre et regarda la hauteur à laquelle ils se trouvaient. A peine deux étages. Bon, il allait pouvoir sortir par là.

Il jeta un coup d'œil vers Louise, toujours plongée dans le sommeil. Non, ce n'était pas correct de partir comme un voleur. Cherchant sur le petit bureau situé contre le mur en face du lit, il griffonna un mot, qu'il déposa près d'elle.

En regardant l'air impassible et relâché du visage de la jeune fille, il rougit un peu. Ils avaient vraiment dormi ensemble ? Il se couvrit la tête avec les mains de honte puis, se secouant, il les passa a travers ses cheveux pour y mettre un peu d'ordre.

D'un geste hésitant, il avança sa main vers la joue de Louise, mais s'arrêta quelques centimètres avant et se retourna puis s'approcha de la fenêtre. De là, il sauta et atterrit sans dommages deux étages plus bas, comme lui avait appris les bataillons.

Il se releva, sous le regard estomaqué de quelques passants. S'excusant auprès d'eux, il se mit à courir en direction de la caserne.

Au moment où il arriva, les charriots sortaient justement de la grande porte pour amener les soldats au terrain réservé à l'entrainement.

Il monta souplement d'en l'un d'eux en marche. Il reprit sa respiration sous les yeux scrutateurs de Mikasa, Eren, et le reste des membres de la 104 ème brigade d'entrainement.

Ils ne lui posèrent pas de questions, mais le garçon sentit dans leur regards qu'il allait leur devoir des explications un peu plus tard.

-Tu as oublié ta cape, murmura Mikasa.

Ne pouvant pas se justifier, il baissa simplement la tête et s'excusa.

- Ce n'est pas à moi que tu dois des excuses.

Elle avait raison. C'était surtout au caporal et à Hansi, mais il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir coupable quand même de leur cacher des choses. Il se promit de leur en parler.

Quand lui aussi aura digéré l'information.

Durant le trajet, ballotés sur les routes caillouteuses, se cognant les uns sur les autres, Armin pensait encore à la chaleur de Louise contre lui, son odeur, et cette simple pensée le rendait joyeux.

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Quand Louise sortit enfin du sommeil, quelques heures plus tard, la faim fit gronder son ventre.

Elle se retourna en grognant et s'empêtra dans une couverture qui ne lui appartenait pas. Elle reconnu immédiatement la couleur caractéristique et le blason au dos de la cape. Elle sourit en se remémorant la soirée précédente. Elle plia soigneusement le vêtement d'Armin et le posa au dessus de son lit. C'est a ce moment qu'elle vit le petit morceau de papier portant son nom à coté de la couche.

Elle parcouru la petite écriture penchée d'Armin qui lui expliquait qu'il devait partir s'entrainer et que, ne voulant pas laisser la porte de l'appartement ouverte, il était passé par la fenêtre. Oh et que comme elle avait eu froid il lui avait laissé sa cape.

Louise sourit. Toujours aussi attentionné. C'est vrai qu'hier soir ils s'étaient endormis tout habillés. Par conséquent sa chemise et sa jupe étaient toutes froissées. Elle n'avait aucun moyen de connaitre l'heure exacte mais elle estimait qu'il était près de midi.

La panique commençait à monter car elle aurait déjà du être à son poste depuis un long moment. Elle se déshabilla en vitesse et se lava plus vite qu'elle ne l'avait jamais fait. Elle choisit ensuite une blouse légère écrue, avec sur les manches longues et bouffantes avec quelques détails de dentelle, et enfila une jupe longue bleue marine. N'ayant pas le temps de lacer son corset, elle rentra vite ses pieds dans ses bottines à lacets, entortilla ses cheveux dans un chignon, attrapa son châle et descendit les marches quatre à quatre jusque dans la bibliothèque.

La voyant arrivée paniquée, son amie ( qui s'appelait Mina) se leva de la table où elle travaillait et vient vers elle. Louise commença à s'excuser

- Je suis vraiment désolée j'étais très fatiguée, je n'ai pas vu l'heure je suis vraiment désolée...

- Louise ne panique pas ! la coupa Mina. Tout le monde hier à bien vu que tu étais à bout de force et les supérieurs sont au courant, ils t'ont accordé un jour de congé.

Le soulagement était palpable et Louise remercia longuement son amie, qui riait devant tant de gratitude.

Elle avait donc la journée de libre. Elle convint qu'il lui fallait en premier manger, puis elle pourrait lire la fin du livre d'Armin pour enfin le remettre en rayon, et enfin elle irait rendre au garçon sa cape. Il avait dit que le QG n'était pas loin, elle saurait trouver. A en juger par l'heure a laquelle il était venu la voir, l'entrainement devait se finir aux alentours de 18h30. Elle irait à 19h.

Son programme bouclé, elle sorti de la bibliothèque pour aller se chercher de quoi manger. L'air s'était considérablement réchauffé, et les échoppes de fleuristes dégageaient un doux parfum. Ça sentait presque l'été ...

Son repas avalé, assise sur un banc près de la rivière, elle remonta dans sa petite chambre ( qui n'était pas si petite que ça, environ 16 mètres carrés). Là, elle passa le reste de l'après midi à lire le livre et, quand vint 18h 30, elle prit soigneusement la cape verte, le livre qu'elle venait de finir, ferma sa chambre à clé et descendit.

Après un détour par le rayon livre "paysages et exploration", elle sortit dans la rue, en direction de la caserne du bataillon.

Nous verrons la mer ensemble {Armin}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant