Il n'y avait vraiment aucune raison de s'inquiéter. Dès le lendemain midi, Louise était venue à la caserne, avait salué tout le monde comme d'habitude et semblait avoir retrouvé sa bonne humeur habituelle tandis qu'elle préparait le repas. Jean était accoudé au bar et ils papotaient joyeusement, bien que le caporal voyait d'un mauvais œil le fait qu'on la dérange alors qu'elle travaillait.
-Ça ne me dérange pas Caporal je vous assure ! Laissez le rester.
Il finit par céder. Leur congé était fini mais l'entrainement n'avait pas à proprement parlé reprit. Il s'agissait surtout de s'organiser et de préparer leur prochaine mission, la plus importante jusqu'à maintenant : les premiers pas sur le continent Marh.
Par conséquent, Nul besoin de prendre chaque matin les chariots et d'aller le plus loin possible de la ville pour expérimenter les pouvoirs de titans et s'entrainer au combat.
Bien que leur maitrise de la manœuvre tridimensionnelle n'était plus à prouver, le bataillon continuait à se perfectionner. Des nouvelles améliorations étaient apportées sans cesse au matériel et les soldats devaient constamment s'ajuster.
C'était ce que Louise apprenait de Jean dans la cuisine. Cuisiner était presque une seconde nature, même si ça faisait un bout de temps qu'elle mangeait à la soupe populaire chaque jour. Elle pouvait donc se concentrer sur sa discussion avec le jeune homme. Il lui parla de son projet de se laisser pousser les poils de barbe, en espérant que Mikasa serait attirée par son coté viril.
Il ne plaisantait qu'à moitié, mais Louise rit tout de même. Puis il se pencha sur le ton de la confidence vers la jeune fille et lui chuchota d'un air conspirateur que Sasha avait le béguin sur quelqu'un.
La bouche de Louise s'ouvrit dans un "o" de surprise, puis elle se pencha à son tour et réclama un nom. Jean lui apprit qu'un certain Nicolo, un des Marhs du bateau de Jelena, avait charmé la brune du bataillon avec ses plats délicieux.
Un cuisinier, ça ne m'étonne pas de ma Sasha pensa Louise. La porte d'entrée claqua, les coupant dans leurs ragots. C'était Hansi qui rentrait juste à l'heure pour manger. Ses tâches retenaient le.la commandant.e du bataillon bien plus longtemps au travail, et iel rentrait toujours plus tard que les autres.
-C'est moi ! cria Hansi
-Pas besoin de le préciser, tout le monde l'avait remarqué, dit Livai juste assez bas pour que l'intéressé.e ne l'entende pas.
En deux temps trois mouvements, la table fut mise par Louise et le reste des privilégiés du bataillon, les plats fumants se retrouvèrent bien vite repartit dans toutes les assiettes.
Une place fut faite pour Louise, sous les protestations du caporal qui soutenait que ce n'était pas précisé dans le contrat.
Sous la vindicte populaire, il se tut et accepta.
"Bon appétit !" s'écrièrent-ils en chœur. Les papotages firent place au silence, uniquement troublé par le bruit des couverts et des exclamations de bonheur de Sasha.
Armin, à la droite de Louise, posa un instant sa main sur son épaule et lui dit que c'était un repas délicieux. Les autres acquiescèrent d'un hochement de tête. Elle baissa les yeux, flattée.
Comme la dernière fois, pas une miette ne fut laissée. Tout le monde se leva pour retourner se préparer à travailler, sauf Louise qui débarrassa et rangea la cuisine. Elle ne savait pas si son travail comprenait aussi le débrasage, mais elle s'en fichait.
Seulement quelques minutes plus tard, Armin descendit les escaliers en premier. Il voulait s'excuser auprès de Louise.
Il passa sa tête par l'ouverture de la cuisine.
-Hum Je ne te dérange pas ? Je peux te dire un mot ?
Louise, qui venait de finir de nettoyer le plan de travail, répondit que non il ne la dérangeait pas.
-Tu voulais me dire quoi ?
-Je voulais m'excuser pour hier, j'ai l'impression que ça t'a troublée plus que ce que tu a laissé paraitre, je ne voulais vraiment pas te mettre mal à l'aise où te rendre triste et et...
Louise soupira, mais pas de lassitude. C'est vrai qu'elle avait eut un peu de mal au début. Mais elle avait elle même fait le choix de savoir. Le visage soucieux d'Armin se détendit quand elle s'approcha de lui pour venir se blottir dans ses bras.
-C'était un peu dur à entendre , commença-t-elle avec une voix étouffée par l'uniforme d'Armin. Mais c'est moi qui voulais savoir, continua-t-elle. De plus, c'est digéré maintenant, pas besoin de te soucier autant de ça. J'accepte tes excuses.
Elle le repoussa gentiment.
- Aller va, je dois encore travailler et toi aussi.
Elle avait raison, ils le savaient. Il déposa un rapide baiser sur sa joue avant qu'elle ne lui tourne le dos pour retourner à la préparation du repas du soir.
Avant qu'il ne sorte de la cuisine, il l'entendit lui dire
-Ce soir, 20 heures, devant le restaurant où tu m'as emmenée la première fois. Le caporal est au courant.
Il sourit.
Tout le monde partit, et Louise s'attela à la tache. Il fallait que tout soit fini avant ce soir. Livai était en effet au courant, elle n'avait rien inventé, mais la condition était que son travail soit fait avec la même rigueur que les autres fois.
Le caporal était partagé. D'un coté, il savait qu'une mission importante approchait et que tout le monde devait être concentré, et de l'autre il avait pitié du blond. Il avait dit à Hansi de le laisser profiter, mais aujourd'hui il regrettait un peu. Pourquoi ? Armin était sérieux et sa relation n'impactait pas son travail, pas trop son amitié avec les autres, et il était plus heureux. Alors pourquoi ?
Au fond de lui, le caporal était un tout petit peu jaloux.
Lui ? Le soldat le plus fort de Paradis, et peut être même de l'humanité, jaloux ? Je sais ce que vous pensez. Mais à force de voir tout ceux qu'on aime mourir, il est normal d'envier ceux qui ont une personne qui leur est chère et qui ne risque pas de mourir dans un combat sanglant non ?
Un cote plus doux de Livai faisait surface quand il s'agissait des jeunes de la 104ème brigade, et peut être ressentait-il un certain malaise à voir Armin s'éloigner d'eux pour trouver meilleur ailleurs ? C'était peut être des suppositions en l'air, mais le caporal n'avait jamais été du genre sentimental et analytique alors il ne se pencha pas plus longtemps sur ce sentiment qui l'habitait.
Lui ne pouvait pas comprendre qu'est ce qu'était la douleur de savoir sa mort inévitable, alors il avait tendance à tout cédé à Armin. Eren, lui, l'inquiétait, et le caporal le surveillait de plus près.
Oh qu'ils étaient ignorants, les événements futurs allaient leur prouver cruellement.
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Nous verrons la mer ensemble {Armin}
FanfictionEn l'an 850, la population de Paradis apprend que derrière les murs, l'humanité n'est pas morte. Leurs vies sont transformés, leurs quotidiens modifiés. Au milieu de la renaissance d'un peuple, une rencontre a lieu dans une bibliothèque.