En écoutant la jeune fille lui crier dessus, il se rendit compte qu'elle n'avait pas tord. Au final, quelle bonne erreur il avait fait de lui avouer. Il ne comprenait toujours pas la raison qui l'avait poussée à lui déballer tout ses problèmes, mais il se sentait plus léger.
C'est surement l'effet de m'être séparé du livre de grand-père. Mais c'est une bonne chose. J'ai vu la mer. A quelqu'un d'autre à présent d'avoir rêve aussi noble que celui-ci. Quant à moi, j'ai de nouvelles responsabilités à assumer. Des gens comptent sur moi !
Il releva la tête et quand Louise vit que son regard avait changé, elle coupa net son discours virulent.
"- Bien, je vois que tu t'es enfin rendu compte de ta valeur . Je ne me suis pas cassé la voix pour rien."
Il la dévisagea pendant quelques secondes d'un air bienveillant avant qu'elle ne tourne la tête
- Je me suis encore ridiculisée c'est ça ?
Ils rirent doucement puis se levèrent après avoir réglé leur du.
L'air froid de la nuit était saisissant. Louise serra un peu plus près son châle. Ils prirent le chemin inverse.
- Je te raccompagne, dit Armin. S-si tu es d'accord bien sur !ajouta-t-il un peu paniqué
- D'accord, c'est aimable de ta part.
- De quel coté est ta maison ?demanda -t-il
- Et bien en vérité, j'habite au dessus de la bibliothèque. C'est plutôt pratique pour moi. Et toi, de quel coté dois-tu rentrer ?
- La caserne n'est pas très loin de ton logis. On te dépose en premier.
Sur la route, Louise lui avoua qu'elle n'allait pas tout de suite se coucher, mais qu'elle allait surtout passer une bonne partie de a nuit et de la journée du lendemain pongée dans le livre qu'il venait d'offrir à la bibliothèque. Le peu d'images qu'elle avait aperçu l'avait intriguée.
- Dis moi Armin, tu as bien vu la mer pour de vrai n'est ça pas ?
-mhh en effet. C'est très surprenant. Le mouvement perpétuel des vagues et...
Et le voilà lancé. Il fut impossible de l'arrêter avant que Louise lui fasse remarquer qu'ils étaient arrivés . Il passa les cinq minutes suivantes à s'excuser auprès d'elle pour avoir trop parlé, ce à quoi elle répondit que ça ne la dérangeait pas et que le spectacle des ses yeux enflammés par la passion était fascinant.
Elle le remercia de lui avoir fait découvrir le bar et lui souhaita une bonne nuit avant de se retourner pour ouvrir la porte.
Prit d'un élan intrépide, Armin prit les mains de la jeune fille dans les siennes et lui promit de revenir la voir souvent, la remercia de l'avoir invité et lui avoua être très soulagé de sa conversation avec elle. Le tout d'un ton un peu précipité et balbutiant un peu.
Louise, touchée par tant de candeur et de gentillesse, se mit sur la pointe des pieds pour déposer un baiser léger comme une plume sur la joue du garçon. Elle fit rapidement volte-face et rentra à toute vitesse dans le bâtiment, laissant le pauvre Armin sous le choc sur le pas de la porte. Se touchant la joue, ne sachant pas pourquoi ce simple geste le mettait dans un tel état, il marcha lentement vers le QG du bataillon.
Derrière la porte, Louise se tapait la tête contre le mur, regrettant d'avoir été si familière.
Se reprenant, elle alluma un chandelier et alla prendre le livre qu'ils avaient rangé plutôt ce jour là, avant de monter par des escaliers en colimaçons réservés aux bénévoles. Arrivée en haut, elle entra dans sa chambre, ferma à clé et posa la lumière et le livre sur son bureau. Elle mit l'eau de son bain à chauffer. En attendant, elle dénoua ses cheveux, et délaça son corset et la chemise un peu grande qu'elle portait en dessous. Elle rangea ses bottillons à lacets et plia ses habits.
Une fois plongée dans l'eau chaude, à moitié dans le noir, elle s'autorisa un moment de détente.
Il a les mains douces.
Elle secoua la tête et se dépêcha de sortir de l'eau. Une fois sa longue chemise de nuit enfilée, elle se glissa entre ses draps et se laissa dériver toute entière dans sa lecture.
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Pas loin de là, seulement quelques rues plus loin, Armin , encore tremblant d'avoir eu une telle audace, fit tourner avec le moins de bruit possible la poignée de la porte d'entrée de la caserne.
Elle s'ouvrit sans bruit et le blond s'autorisa un long souffle. Il ne lui était pas spécialement interdit de sortir, mais rentrer à une heure pareille allait impacter la qualité de son entrainement pour maitriser son titan. Et c'est une chose qui ne plaisait pas du tout à Hansi.
Il rentra à pas de loup et traversa le séjour. Au moment où il allait poser son pied sur la première marche de l'escalier qui conduisait aux dortoirs, une voix reconnaissable en mille résonna dans le silence du bâtiment endormi.
- Vos chaussures soldat.
Il baissa la tête et défit ses chaussures.
- Ou-oui caporal.
Le chef Livai alluma la lumière du salon et s'approcha d'Armin, une tasse de thé à la main.Il reprit la parole.
- Non seulement tu rentres à une heure pas possible, mais en plus tu oses salir cette maison ? Tu n'as pas pensé aux conséquences ? Le colossal disparait ! Mikasa était insupportable...Tu n'aura pas intérêt à te plaindre demain à l'entrainement.
Il monta les escaliers, en lâchant un "tch" méprisant, comme toujours.
En vérité, ils savaient bien tout les deux qu'Armin n'était pas du genre à se plaindre et que demain ne ferait pas exception, mais il était tout de même reconnaissant vis à vis du caporal de ne pas lui avoir posé de questions. Il monta à la suite de Livai et se doucha rapidement, avant de renter vite dans le dortoir qu'il partageait avec les autres garçons du bataillons, comme avant.
Non pas comme avant...
Reiner Bertholt et Marco lui revinrent en mémoire mais il les écarta vite. Il se coucha sans un bruit, heureux de sa journée malgré tout. Il aurait surement droit demain aux interrogations de Mikasa et d'Eren. Il s'en fichait.
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Nous verrons la mer ensemble {Armin}
Hayran KurguEn l'an 850, la population de Paradis apprend que derrière les murs, l'humanité n'est pas morte. Leurs vies sont transformés, leurs quotidiens modifiés. Au milieu de la renaissance d'un peuple, une rencontre a lieu dans une bibliothèque.