Comme prévu, tout se passa très rapidement. Les réunions de crise s'enchainèrent, les préparatifs furent achevés à la vitesse de l'éclair.
Louise ne chôma pas, idem pour tout les autres. La caserne accueillit d'autres résidents, dont Yelena et son acolyte, ainsi que d'autres Eldiens du continents anti-marhs. C'était plus pratiques pour décider ensemble de la marche à suivre.
-Hé Connie regardes de quoi j'ai l'air ! pouffa Sasha.
-Bahhaha tu l'as mise à l'envers idiote !
Louise sortit de ses pensées en entendant leurs rires. Le bataillon avait de nouveaux uniformes et les deux amis avaient décidé de les essayer sur le champ. La jeune fille du admettre qu'ils avaient de la classe et se laissa distraire par la pensée d'Armin dans ladite combinaison. Le départ était pour bientôt et comme on pouvait s'y attendre, elle ne pouvait pas les accompagner.
Cependant elle avait négocié le droit de prendre le train pour les attendre à l'arrivée du dirigeable, qui se ferait juste un peu plus en dedans des terres que le port.
En espérant qu'ils rentreraient victorieux. Peut-être que l'ile connaitrait enfin la paix ? Peut-être que les eldiens sur le continent ne seront plus forcés de vivre dans des ghettos. Louise avait beau être une optimiste, ça semblait trop facile. Quelque chose de plus grand était surement derrière tout ça, il y avait sans doute des enjeux qu'elle ne pouvait pas figurer.
Armin entra dans la cuisine et la tira de ses réflexions avec une étreinte par derrière. C'était nouveau ça. Elle protesta un peu quand il l'embrassa, clamant qu'elle faisait la cuisine et qu'il la dérangeait. Il rit mais ne démordit pas. Depuis un certain temps déjà leurs marques d'affections se faisaient de moins en moins discrètes. Le temps était précieux et ne devait pas être gâché.
Il la laissa enfin tranquille et partit dans le salon parler avec Hansi.
-Armin tu as de la farine sur les joues, fit la voix de Jean a travers la pièce. Le caporal se racla la gorge et annonça que le repas serait bientôt servi. Lui refusait de laisser sa vieille cape au placard et cette pensée empli Louise de tristesse.
Ce soir là, comme presque tout les soirs, Louise et Armin sortirent profiter de l'air frais du soir. En général ils allaient sur les berges du fleuve, parfois ils passaient voir Annie, mais pas ce jour là. Ils lurent aussi à la bibliothèque, entre deux rayonnages et a la lumière des bougies, le bruit étouffé des pages qu'on tournent résonnant dans le bâtiment silencieux. Et quand la fatigue fit se fermer les paupières, ils marchèrent jusque chez Louise et s'endormirent après un passage au bain. Dans la lumière de la lune, Armin observait maintenant le visage endormi de la jeune fille qui dormait, le creux de ses reins, le galbe de ses cuisses et de sa poitrine, ses points fermés comme ceux d'un nouveau né. Il sourit et se blotti un peu plus auprès d'elle.
Demain l'attendrait encore des choses à préparer, des réunions à préparer, les regards qui semblaient dire "tu n'aurais pas du être choisi". Il pensait que cette angoisse aurait disparue, mais elle se faisait au contraire plus forte, de plus en plus forte. Il avait maintenant l'impression que tout le monde lui reprochait d'avoir laissé partir Eren, de ne pas avoir vu plus tôt ce qu'il tramait. Il imagina son esprit comme une étendue d'eau calme, visualisa le son du vent, et il s'apaisa.
Voilà comment les journées se déroulaient. C'était dur pour tout le monde, mais finalement le jour arriva. Le départ fut difficile, mais cette fois ci Louise ne laissa rien transparaitre. Pour tout dire, elle avait bu un verre ou deux avant de venir pour tenir le coup. Elle fut dans un état second jusqu'au moment ou elle se retrouva seule dans son appartement et que tout la rattrapa de plein fouet.
-Tu lui en a parlé ? demanda Mikasa
-Mhh, fit Armin
- Ton rôle, tu lui en a parlé ?
Le garçon fit non de la tête. Un jour peut-être. Il aurait déjà du mal à se regarder en face après avoir tué tout ces innocents. Désireux de détourner la conversation, il complimenta Mikasa sur sa nouvelle coupe, plus courte que la précédente. Elle le remercia en enfouissant son nez dans son écharpe. Malgré tout ce qui c'était passé, elle ne s'en était pas séparée. Contre toute attente, elle était très propre et sentait la lessive. Les filles du dortoir était témoins des soins infinis apportés à cette écharpe.
Le trajet allait être long, du train, puis du bateau, et enfin divers moyens de transports pour arriver à destination. Armin comme beaucoup d'autres avait décidé de mettre ce temps à profit pour se reposer. Il relâcha son cou et laissa sa tête reposer sur le mur derrière lui.
Seulement, à l'instant même ou ses yeux se fermèrent, toutes ses peurs et tout ses doutes prirent le dessus.
Bien sur, cette opération n'était pas sans risques, et il y avait des chances pour qu'il meurt, lui ou même ses amis.
Il rouvrit les paupières et observa le visage de Mikasa qui observait de manière pensive le paysage qui défilait à l'extérieur du train.
Même elle...
On oubliait parfois que la jeune fille était humaine comme les autres, tellement son talent au combat incroyable. Mais juste par ce que c'était une Ackerman ne voulait pas dire que la mort n'était pas envisageable. Le garçon regarda ses amis un par un, pensant à quel point ils lui étaient chers. Il relut dans sa tête les noms de tout les morts. C'était son petit rituel et considérait que c'était de son devoir de se souvenir de ses compagnons, en mémoire de leur sacrifice. Et vu comment Jean tenait sa poignée de lame, il pensait lui aussi à celui qui l'avait quitté.
Quand enfin Armin plongea dans le sommeil, ce fut pour que celui-ci soit peuplé des images de villes en feu, d'enfants morts par sa faute, et de la voix de Bertholt qui le suppliait de l'aider.
Des deux cotés, les pensées n'étaient pas joyeuses mais cependant tournées vers l'avenir, vers le destin de l'ile, qui n'avait jamais semblé si proche.
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Nous verrons la mer ensemble {Armin}
FanfictionEn l'an 850, la population de Paradis apprend que derrière les murs, l'humanité n'est pas morte. Leurs vies sont transformés, leurs quotidiens modifiés. Au milieu de la renaissance d'un peuple, une rencontre a lieu dans une bibliothèque.