Louise fut réveillée avant le lever du soleil. Ou, plus exactement, elle ne s'endormit pas et passa la nuit à lire. Les yeux pleins d'images merveilleuses mais surtout très fatigués, elle s'habilla, la tête ailleurs. En dehors des murs pour être précis.
Aujourd'hui, il était possible pour les humains de sortir des murs, mais seul le bataillon était autorisé à aller jusqu'à la mer. Pour le besoin des opérations d'attaques sur Marh, cette zone était réservée aux militaires.
Comme Armin par exemple.
Non lui était encore différent, il avait un titan. D'ailleurs en y repensant, Louise espérait ne pas avoir causé trop d'ennuis au garçon en le faisant renter si tard... Elle lui demandera plus tard. Enfin non il fallait qu'il s'entraine, il n'avait pas que ça à faire.
Elle sorti de sa chambre bien couverte et alla quelques rues plus loin, là ou les repas étaient distribués pour ceux qui n'avaient pas les moyens.
Louise avait bien une maigre pension, mais c'était a peine assez. Il aurait fallu qu'elle trouve un autre emploi, payé celui là, toutefois les postes étaient rares et son travail actuel lui plaisait tant !
Une fois le petit déjeuner avalé, elle rentra et se mit au travail. Aujourd'hui, il y avait un peu plus de visiteurs. Beaucoup venaient pour se poser, lire, faire des recherches, mais il y eut tout de même quelques nouveaux livres anciens, pour le plus grand bonheur de Louise.
Dès qu'elle avait un moment de libre, elle continuait la lecture de l'œuvre qui l'avait tenue éveillée toute la nuit.
Si bien que, à l'heure du midi, quand elle se réfugia entre les rayonnages pour lire, encore et toujours, elle s'assoupit.
Lorsqu'elle reprit ses esprits, quelqu'un lui avait couvert les épaules avec son châle, et une des ses "amies" qui travaillait avec elle lisait à coté.
-Un garçon blond est venu tout à l'heure. Il en avait après toi mais comme tu dormais, il t'a couvert et m'a dit qu'il repasserait plus tard.
Louise la remercia. Elle s'en voulais terriblement. Dire qu'il avait déjà tout son entrainement et qu'en plus il prenait du temps pour honorer sa promesse, tout ça pour la trouver en train de dormir... Quelle andouille...
Elle s'en voulait tant qu'elle ne toucha plus au livre du reste de la journée, entièrement concentrée sur son travail.
Sa folie s'arrêta seulement quand les autres la saluèrent au moment où ils quittèrent les lieux. A ce moment uniquement elle s'accorda le droit de souffler un peu. Elle posa la tête sur ses bras croisés devant elle et ferma les yeux.
Quand elle se réveilla, elle se maudit d'être tombée dans le piège encore une fois. Une odeur de nourriture flottait dans l'air. Elle ouvrit les yeux, et elle vit d'abord un plateau repas de la soupe populaire posé devant elle, puis, spectacle étonnant, Armin, assit à coté d'elle et qui jouait distraitement avec une mèche de ses cheveux à elle en lisant un recueil de poésies.Il portait encore son uniforme du bataillon et sa grande cape verte qui faisait le fierté de toutes les nouvelles recrues.
Quand il vit qu'elle avait ouvert les yeux, il retira précipitamment sa main de la mèche avec laquelle il jouait, et referma son livre.
Il la salua chaleureusement pendant qu'elle s'étirait, lui expliquant qu'il l'avait trouvée endormie sur sa table et qu'il était aller lui chercher de quoi manger en attendant qu'elle se réveille.
- Et toi, tu as déjà mangé ? Et ton entrainement ? Tu n'as pas trop été grondé hier soir ?
Il lui répondit qu'il avait déjà mangé et que son entrainement du jour avait été abrégé car il avait été exceptionnellement efficace et avait tout réussi du premier coup.
Il ne lui dit pas que le caporal l'avait vu et la remercia de sa sollicitude en souriant.
- Non c'est moi qui te remercie ! Tu es venu deux fois aujourd'hui et tu m'as même apporté à manger!
- Je te l'avais promis... Tu es très fatiguée à cause du livre ?
Elle avoua d'un air coupable. Puis elle se mit à manger après avoir demandé à Armin de lui décrire la mer encore une fois.
L'écouter parler était quelque chose que Louise aurait pu faire des heures durant. Mais le repas fut fini vite et la somnolence rattrapa vite la jeune fille. Voyant qu'elle peinait à garder les yeux ouverts, il lui dit qu'il allait partir et la laisser se reposer.
- Non attends !
Il s'arrêta. Que voulait elle dire ? Elle ne le savait pas vraiment mais elle continua, toutes ses barrières abattues par l'épuisement.
- Je suis vraiment très fatiguée, peux tu m'aider à monter dans ma chambre ?
C'était un mensonge bien sur. Elle était encore parfaitement capable de monter seule. Mais à l'instant présent, rien n'était plus tentant que le gentil garçon qui lui lirait des histoires de sa voix apaisante, jusqu'à ce qu'elle s'endorme, la tête sur son épaule.
Et le principal intéressé, incapable de refuser quoi que ça soit à qui que ce soit, l'aida de bon cœur à monter les escaliers raides en portant le plateau et le livre qui ne la quittait plus.
Arrivée dans sa chambre, elle délaça pudiquement son corset et ses chaussures avant de laisser Armin entrer. Elle s'assit sur son lit, épuisée. Elle demanda à Armin , rougissant et ne sachant où poser son regard, quel était son passage préféré du livre de son grand père.
A cette question, son regard s'illumina. Il prit le livre et l'ouvrit d'une main experte à une page bien précise en venant s'asseoir a coté de Louise sur les draps.
- Mon passage préféré est celui où sont décrits les...
Le reste du ses paroles se noya dans un flot indistinct dans la tête de Louise. La chaleur d'Armin près d'elle et la fatigue accumulée avaient eu raison de ses dernières forces. Comme dans sa rêverie de tout à l'heure, sa tête assoupie se posa sur l'épaule d'Armin, en hyperventilation. De peur de la réveiller, il s'allongea simplement à coté d'elle et enleva ses chaussures. Il eut une pensée pour le capitaine Livai, et se promis de le prévenir la prochaine fois. Mikasa et Eren n'avaient pas interrogé Armin ce matin là, à son grand soulagement. Pourquoi en serait-il autrement demain ? Il se laissa aller et ferma les yeux , puis le sommeil l'emporta à son tour.
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Nous verrons la mer ensemble {Armin}
Fiksi PenggemarEn l'an 850, la population de Paradis apprend que derrière les murs, l'humanité n'est pas morte. Leurs vies sont transformés, leurs quotidiens modifiés. Au milieu de la renaissance d'un peuple, une rencontre a lieu dans une bibliothèque.