Chapitre 13

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Comme toutes les nuits qu'ils passaient ensemble, celle ci fut apaisante et réparatrice. Louise aurait presque pu oublier sa déception de la veille.

Mais avec un peu de recul, elle avait déjà obtenu un travail, et même si une curiosité brulante la poussait à vouloir partir avec eux lors de leurs longs déplacements, c'était déjà très bien.

Armin était déjà levé, parti elle ne savait où, marcher sans doute. Elle en profita pour s'habiller. Une robe mi longue verte émeraude plutôt jolie assortie avec ses éternelles bottines. Une des couronnes de fleurs était posée sur son bureau et Louise décida de la porter.

Elle vérifia une dernière fois son apparence dans le miroir et inspira profondément. Une page se tournait aujourd'hui, mais pour le mieux.

Dans quelques minutes, elle irait annoncer à celui qui supervisait le bibliothèque et son système de logements qu'elle avait trouvé du travail, et que par conséquent elle ne pourrait plus venir aider, ou du moins seulement en fin de soirée.

M.Robin, car c'était son nom, était quelqu'un de gentil et compréhensif alors la discussion ne devrait pas être un problème. Ici ce qui chiffonnait Louise, c'est que cette occupation avait été sa porte de sortie de l'orphelinat et son entrée dans le monde adulte, c'était une partie importante de sa vie.

Reprends toi et arrête cette nostalgie mal placée ! Haut les cœurs ma vielle.

Plus sure d'elle, elle sortit et se dirigea vers le bureau de M.Robin.

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Quand Armin rentra de sa marche, deux heures après son réveil, il trouva Louise radieuse, qui composait des bouquets par dizaines, sa nouvelle lubie.

Quand elle le vit passer la porte de la chambre, elle se  leva et marcha vers lui un rire sur les lèvres.

Elle lui expliqua que le directeur avait très bien prit son annonce, et que pour la remercier de ses années de services, il lui permettait de rester dans la chambre le temps qu'elle ait économisé assez pour avoir son propre logement.

Armin fut très étonné de sentir poindre en lui un peu de déception. Il aurait peut être voulu qu'elle soit obligée de venir provisoirement dormir avec eux à la caserne. C'était puéril de toute façon, Louise n'aurait jamais voulu, il savait à quel point elle tenait à son indépendance.

Pendant qu'il était perdu dans ses pensées, la jeune fille parlait avec enthousiasme du moment ou elle irait vivre dans un endroit à elle et bien qu'à elle. Elle rit en s'imaginant devoir transporter ses nombreux cailloux marins que lui ramenait le blond.

Sortant de sa réflexion, ce dernier rit avec elle. Puis, il prit ses mains dans les siennes d'un air plus grave et Louise cessa de rire pour le laisser parler.

Il se racla la gorge, ne sachant comment le formuler.

-Alors ce matin je heu... hum.

- Prends ton temps Armin, le rassura Louise.

Il acquiesça .

- Donc ce matin, je suis parti demander à Hitch si tu pouvais venir avec moi cette fois ci voir Annie.

Sa voix baissa à l'énonciation de son prénom.

La jeune fille continua de le regarder, avec un point d'interrogation dans le regard.

-E-et elle a dit oui. Au bout d'un certain temps, mais elle accepté. On peut y aller maintenant, si tu veux.

Un peu désarçonnée au début, Louise repris vite ses esprits. Bien sur qu'elle voulais la rencontrer, et le plus tôt est parfait.

Armin les guida donc dans la ville jusqu'au bâtiment où était la détentrice du titan féminin.

Un drôle d'endroit pour résider en vérité pensa Louise quand une bâtisse austère se dressa devant elle.

Quand ils commencèrent à descendre en sous-sol, elle débuta à avoir des doutes. Arrivés devant une porte, une jeune femme, cheveux châtains, avec sur son dos l'uniforme des brigades spéciales leur ouvrit de l'intérieur.

-Yo Armin, dit elle. Elle étudia Louise sans méchanceté de haut en bas. Alors c'est toi, continua-t-elle avec un petit sourire en coin.

Louise en déduisit qu'il s'agissait de la fameuse Hitch. Elle s'inclina et la salua.

-Bon je vous laisse seuls à l'intérieur, mais pas de bêtises hein ! Je ferme, quand vous aurez fini, frappez et j'ouvre de nouveau. A plus.

Tout en parlant, ils s'étaient avancées dans la pièce et Louise se retrouvait à présent à regarder d'en haut une pièce souterraine sans fenêtres, dans laquelle on descendait par quelques marches à sa gauche

Armin vit que la jeune fille était pour le moment en train de détailler ce qu'elle voyait, alors il descendit le petit escalier en premier.

Il faut dire que rien n'avait préparé Louise à cette vision. Au fond de la pièce, en face de l'entrée, trônait un gigantesque cristal aux innombrables facettes, qui brillaient dans la lumière des lanternes. Mais ce qui la laissa bouche-bée, c'était qu'Annie se trouvait à l'intérieur même du cristal.

Presque avidement, elle détailla cette femme qui était si importante que, même enfermée dans une pierre précieuse, elle avait le pouvoir de faire venir Armin à elle plusieurs fois par semaine.

Son visage était détendu et encadré par des cheveux blonds.

-Tu pense qu'elle dort ?

Louise sortait enfin de sa stupeur.

-Mh je n'en sais trop rien. Il faudra attendre qu'elle sorte pour le savoir vraiment.

-Je vois, répondit Louise en rejoignant le blond devant le cristal.

Il s'assit à même le sol et elle l'imita.

Un silence pesant s'installa, nul ne sachant si il devait parler ou non. Finalement, c'est la jeune fille qui posa la question qui lui pesait depuis un moment.

-Tu l'aimes ?

Un ange passa, le temps pour Armin de trouver les mots justes.

- Depuis que j'ai hérité du colossal, les sentiments de Berthold m'ont peu à peu atteints moi aussi. Oui je l'aimait. Ce n'était pas Berthold qui me manipulait, j'avais réellement des sentiments pour elle. Mais aujourd'hui, et ça peut paraitre niait à entendre, mais c'est avec toi que je veux être.

Les deux rougirent violemment, mais Armin continua.

- Je crois que je ne me déferais jamais vraiment de mes sentiments pour Annie, car Berthold fait partie de moi quelque part. Je pense aussi que je me sens un peu coupable envers lui, Reiner et elle, alors je viens encore lui parler. Je ne sais pas si elle m'entend.

Il tourna la tête avec appréhension vers Louise, craignant de la voir pleurer. C'est vrai que c'était un peu dur à entendre, mais étrangement elle était soulagée. Elle le croyait. Elle ne lui en avait jamais voulu pour ça, ni à lui ni à Annie, mais la simplicité de la vérité était agréable. Une larme incontrôlée coula tout de même sur la joue.

Le blond l'essuya avec son pouce avant de se pencher vers elle pour déposer un baiser sur ses lèvres. Il s'éloigna mais cette fois ci c'est Louise qui prit les devants en l'embrassant de nouveau et en passant ses bras autour du cou du blond.

Quand enfin ils se séparèrent, cherchant leur souffle, Louise suggéra qu'ils devraient stopper par respect pour Annie. Armin rit doucement et lui dit alors qu'il allait tout lui raconter de la situation actuelle du bataillon. C'était un gage de confiance mais peut être aussi que le jeune femme saurait l'aider à y voir plus clairement.

Il prit une grande inspiration et commença .

Nous verrons la mer ensemble {Armin}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant