Le lendemain matin, Louise se réveilla en sursaut, et ne sut pas où elle se trouvait. Le noir était complet, la chaleur étouffante. Elle sentit la panique monter. Elle se débâtit avec les draps si fort qu'elle tomba sur le sol dur, faisant en grand bruit.
Ne sachant toujours pas où elle était, encore un pied dans le monde des songes, elle se mit à sangloter comme une enfant.
Soudain, une lumière perça l'obscurité. Quelqu'un venait d'allumer une bougie. La poitrine toujours secouée par les larmes, Louise senti une présence s'accroupir à coté d'elle et la prendre dans ses bras.
"-Là, là, tout va bien..."
Louise reconnut la voix de Sasha et la mémoire lui revint d'un coup. Elle avait dormi dans le dortoir de la caserne du bataillon. Ses pleurs se calmèrent et finirent par se tarir. Sasha lui tapota l'épaule encore un peu.
"-Je suis désolée de t'avoir réveillée Sasha... tu sais quelle heure il est ? demanda Louise
-L'heure de déjeuner ! Ne t'en fait pas, mon estomac m'aurait réveillé si tu ne l'avais pas fait."
Elles se levèrent dans la chambre uniquement éclairée par la lumière de la chandelle, posée sur la table à coté du lit de la jeune fille gourmande. Mikasa, dans une couchette non loin, remua un peu en grognant.
Elle avait l'air de souffrir encore d'un de ces mal de crane qui la prenaient souvent. Les deux autres jeunes femmes décidèrent de la laisser se réveiller tranquillement.
Après avoir passé des vêtements de tout les jours, Sasha et Louise descendirent dans la grande pièce de vie. Cette dernière demanda à sa compagne si ils allaient repartir à l'entrainement bientôt. Elle lui répondit que vu le temps qu'avait duré leur dernière mission, Hansi leur avait accordé au moins deux jours de congés .
De son coté, Louise devait retourner travailler à la bibliothèque aujourd'hui, comme chaque jour. Et ce soir, elle irait chercher du travail dans des cuisines aux alentours.
Le petit déjeuner avait été préparé, et Jean, Livai et Connie était déjà en train de manger.
Sasha et Louise s'installèrent et commencèrent à se servir après avoir dit bonjour. L'horloge murale indiqua à Louise qu'elle avait encore 30 minutes avant le début de son service. Il était relativement tôt pour les autres, qui étaient en jour de repos. Elle leur demanda si ils avaient bien dormi. Jean expliqua que leurs cerveaux étaient encore trop adaptés aux horaires des jours d'entrainement, donc ils avaient été réveillés tôt.
"- Et toi Louise, quel est ton programme du jour ?" demanda Connie
"- Je vais travailler à la bibliothèque d'ici une demie-heure, puis ce soir je pense aller demander dans les restaurants autour de là ou je vis si ils n'ont pas de la cuisine à me faire faire."
Le caporal, qui buvait son thé, releva la tête et demanda
"- Ton travail actuel ne te plait plus ? "
Louise répondit que si, bien sur, mais qu'elle voulais à présent trouver un travail rémunéré, et qu'elle continuerait surement le bénévolat sur son temps libre. Les autres acquiescèrent. Ils comprenaient son désir de devenir indépendante. Louise leur demanda si eux étaient payés ou non, et si ils pouvaient quitter l'armée si ils le voulaient.
Jean lui expliqua que, vu qu'ils étaient logés, nourris et habillés, non ils n'avaient pas de rémunération. Il eut un moment d'hésitation quand vint le moment où il du répondre à la deuxième partie de la question de Louise, et il se tourna vers le caporal impassible au bout de la table.
Ce dernier soupira et commença à expliquer que non, ils ne pouvaient pas quitter l'armée, car ils détenaient des informations bien trop importantes. De plus, si cela avait été autorisé au temps où le bataillon perdait plus de la moitié de ses hommes à chaque sortie à l'extérieur à cause des titans, ce corps de l'armée aurait été vite à court de recrues.
Louise hocha la tête. Cela faisait sens. Simplement, ils devaient parfois se sentir piégés non ? Puis elle pensa à Eren et Armin qui, même si ils avaient eut le droit, ne pourraient pas quitter l'armée à cause de leur statut de porteurs de titans.
L'heure avait tourné et Louise se leva pour aller chercher ses affaires dans la chambre. Avant qu'elle ne sorte, le caporal l'appela.
"-Après votre travail à la bibliothèque, venez me voir ici. Le bataillon aurait peut être besoin d'une personne pour faire la cuisine à la place de Sasha et Connie."
Très reconnaissante, Louise remercia longuement l'homme, avant de s'incliner en disant au revoir.
"-Pourrez vous saluer les autres et Armin de ma part s'il vous plait ? demanda elle juste avant de s'engouffrer dans la couloir de l'entrée.
"- Bien sur !" répondirent Sasha, Connie et Jean en chœur
- Au revoir ! Merci !" lança-t-elle, puis elle tourna les talons et sortit en fermant bien la porte derrière elle.
Elle se mit a trottiner, son sac dans une main et sa jupe dans l'autre, car elle avait perdu un peu de temps à discuter. Elle commençait vraiment à apprécier tout le monde et à se sentir à l'aise en leur compagnie.
Au début, elle avait été un peu plus réservée, car elle sentait que eux aussi étaient un peu hésitants sur la manière dont ils devaient se comporter avec elle. Ils avaient vu tout leurs camarades mourir et maintenant c'était un peu dur pour eux de s'ouvrir aux autres.
De plus, ils ne voyaient personne au presque en dehors des gens de l'armée.
Sur le chemin, Louise passa devant une échoppe de fleurs qui embaumait, si bien qu'elle s'arrêta et acheta un gros bouquet de fleurs odorantes, sans avoir aucune idée du nom même des plantes.
Elle arriva à son lieu de travail le souffle court et juste a temps. Elle fut vite assise derrière son bureau, vit son amie Mina et lui fit un petit signe de la main.
Pile à l'heure ! Les premiers visiteurs arrivaient. C'était devenu plus rare que des livres anciens soit déposés, mais un nombre grandissant de personnes venaient emprunter des ouvrages, ou juste restaient pendant des heures pour lire.
Quand personne ne venait la solliciter, Louise tressait les fleurs qu'elle venait d'acheter pour en faire des couronnes. Elle en donna une à Mina, qui fut heureuse de constater que son amie était de meilleure humeur que les semaines précédentes.
Et elle se doutait que le garçon blond y était pour quelque chose.
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Nous verrons la mer ensemble {Armin}
Hayran KurguEn l'an 850, la population de Paradis apprend que derrière les murs, l'humanité n'est pas morte. Leurs vies sont transformés, leurs quotidiens modifiés. Au milieu de la renaissance d'un peuple, une rencontre a lieu dans une bibliothèque.