Chapitre 7

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Les marches en bois grinçaient un peu sous les pieds de Louise et d'Armin. Arrivé en haut, ce dernier pris la jeune fille, qui tenait toujours la cape, par la main et la conduisit au bout du couloir, jusqu'à un autre escalier.

Ils montrèrent encore et quand enfin l'escalier s'arrêta, ils se trouvaient sur le toit, à l'abri des regards.

Armin prit doucement Louise par les épaules et l'attira vers lui. Elle se laissa aller contre lui et respira l'odeur de ses vêtements propres.

Elle aurait voulu lui dire qu'elle était désolée d'être venue sans prévenir, de lui avoir causé autant d'ennuis, mais elle avait l'impression que, même sans parler, il comprenait ce qu'elle voulait lui dire. L'étreinte qu'ils partageaient était une façon de se dire " je te comprends, et je ne t'en veux pas. Juste restons comme ça un moment."

Mais tout les bons moment ont une fin et celui-ci ne fit pas exception. Ils se séparèrent à regret.

-La vue sur la ville est belle d'ici...commença Louise.

-C'est vrai...J'aime bien venir sur le toit.

Il pointa du doigt un endroit au delà du mur Sina, un grand espace couvert de forets et de nature sauvage.

- Le lieu d'entrainement est là bas. On doit faire le chemin chaque jour en chariot. Ça serait plus pratique de rester tout le temps là-bas bien sur mais, comme Hansi est le nouveau commandant du bataillon et que la bonne volonté de celui ci reste encore mise en doute, les gens préfèrent savoir les titans près du siège du pouvoir.

Louise hocha la tête. Elle avait du mal a croire qu'il parle de son propre sort avec autant de détachement. Armin reprit la parole et lui proposa de lui faire visiter l'endroit où il vivait. Le bataillon n'était pas au complet mais les "héros de Shingashina" avaient reçu ce qui pouvait s'apparenter à un traitement de faveur.

Ils redescendirent les marches, et la visite commença. Dans le long couloir, les portes s'alignaient, toutes identiques. Hansi et Livai avaient chacun une chambre individuelle. Il y avait aussi des salles d'eau pour les filles et pour les garçons (non mixtes car, expliqua Armin, Jean en profiterait bien trop sinon).

Ensuite il y avait deux dortoirs. Armin ouvrit la porte du premier et invita Louise à y entrer. C'était définitivement celui réservé à la gente masculine. Deux de ses représentants étaient justement en train de se crier dessus, mais s'arrêtèrent net quand elle entra.

Armin les présenta comme étant le fameux Jean, et l'autre, aux yeux verts perçants , Eren , son ami d'enfance. Jean ricana et voulu dire quelque chose à Armin, mais un coup sur le bras de la part de son ennemi le fit taire.

Armin se pencha vers Louise et lui chuchota

- Profitons de leur dispute pour poser ma cape et repartir sans se faire trop remarquer.

Elle acquiesça et posa le vêtement sur le lit fait au carré qu'il lui indiqua. Sur le mur à coté, des images de la mer était accrochées et un drôle de caillou biscornu était posé sur la table de chevet.

Elle sourit et lui dit qu'elle aurait pu deviner sans son aide quel lit était le sien.

Ils sortirent pendant que les deux bruyants personnages se tapaient encore dessus. Avant d'entrer dans le dernier dortoir, Armin frappa à la porte et ne l'ouvrit qu'une fois la permission donnée par une voix féminine.

Une jeune femme brune était assise sur un lit dans un dortoir presque vide, et reprisait une écharpe. Quelque chose dans ses traits rappela à Louise ceux du caporal maniaque d'en bas.

Elle se présenta et apprit que la jeune femme s'appelait Mikasa. Celle ci scrutait Armin comme si elle voulait sonder son âme. Voyant son envie d'en savoir plus, le blond lui raconta les détails de leur rencontre.

Pendant ce temps, Louise regarda autour d'elle et remarqua qu'à part le lit de Mikasa, un autre tout en désordre qui devait être celui de la jeune fille de la cuisine, aucun autre lit n'était occupé.

Mais un détail attira son attention. Un lit plus grand que les autres et fait avec des draps plus luxueux était installé dans un coin.

Mikasa surprit le regard interrogatif de Louise et expliqua que la reine Historia faisait avant partie de leur brigade. Alors quand la nostalgie devenait trop forte, et que son emploi du temps lui permettait, elle venait dormir ici.

Louise pensait que plus rien ne pouvait la surprendre avant que Mikasa demande s'ils s'aimaient. Elle était très Franche, ce qui déstabilisa Louise. Ils balbutièrent en rougissant. Il était bien trop tôt pour le dire, une chose est sure, ils se plaisaient. Louise cru voir passer l'ombre d'une émotion négative sur le visage pourtant d'ordinaire impénétrable de Mikasa. De l'envie ? Du regret peut-être ?

La visite fut vite terminée après ça, car Louise avait déjà vu l'entrée. Elle adressa un dernier salut de la main à Armin avant de se retourner et de rentrer en direction de chez elle.

Au moment de refermer la porte, Armin entendit un soupir; c'était Livai.

Le temps passa doucement, entre entrainement pour Armin et travail à la bibliothèque pour Louise. Presque un soir sur deux, ils allaient manger dans un bar cosy, puis s'endormaient dans les bras l'un de l'autre après avoir lu jusqu'à plus soif.

Malgré les craintes de Hansi, Armin fit des progrès et resta le garçon sérieux qu'il avait toujours été. On l'avait taquiné au début, le nom d'Annie avait été prononcé plusieurs fois, mais voyant à quel point Armin était simplement heureux, on se contentait à présent de sourire avec bienveillance.

Les moments passés a lire ensemble comptaient beaucoup pour eux et leurs caractères respectifs n'eurent bientôt plus de secrets pour l'autre.

Il arrivait que le bataillon doive partir pendant plusieurs jours à la mer, pour finir de mettre en place l'opération contre Marh. Dans  ces moments là, Armin revenait à chaque fois un peu plus brisé, mais à chaque fois les étreintes de Louise étaient là pour le réconforter. Il ne voulait pas parler de ce qu'il avait vu. Ni de ce qu'il avait fait ou allait devoir faire. Si je veux éviter a tout prix à quelqu'un de vivre ça, c'est bien à elle,pensait-il.

A la place, il lui faisait des promesses qu'il ne pourrait pas tenir. Nous verrons la mer ensemble, lui murmurait-il a l'oreille.

La malédiction d'Ymir qui pesait sur lui n'avait jamais été un secret entre eux, mais en ces moments plus que jamais, elle était lourde à porter.

Nous verrons la mer ensemble {Armin}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant