Perspectives (version française)

Chapitre 45

Etant un fils de la noblesse, Kalen avait toujours fréquenté uniquement la classe supérieur de tout les établissements. Après tout, être vu dans des endroits inappropriés pour un Baron aurait eu une mauvaise incidence sur l'image de sa famille et il ne pouvait se le permettre.

Ainsi, bien qu'il s'était déguisé, Kalen ne se trouvait pas à sa place dans les Pub Hasken, au milieu de la classe prolétaire du district d'Ordelle. Aux vues de la salle de restauration qui manquait évidemment d'hygiène, le Pub n'était clairement pas fait pour attirés les personnes de haute réputation.

Il était assis à une petite table en bois ronde, les mains autour  d'une choppe de bière en métal rouillé. Il fixait le liquide jaune à l'intérieur. Kalen buvait depuis ses quinze ans, mais il n'avait eu que du champagne, des cocktails et au mieux du whiskey. La bière n'avait jamais été servie dans aucun des évènements où il allait habituellement. Ne voulant pas avoir l'air différent, Kalen prit une gorgée de la choppe, se forçant à ne pas à grimacer face à l'étrange gout du houblon.

En étant le plus discret possible, Kalen observa ses alentours. Sur le mur gauche était le long bar en bois où un homme barbu et une femme fine d'âge moyen servaient des boissons au patron assis au bar. Le reste de la salle était rempli de tables similaires à celle de Kalen, à peu prêt la moitié d'entre elles étaient occupées. A la plus proche était un couple de prolétaire, en jugeant à leur uniforme ils étaient tout les deux des employés d'usine.

"Aila m'a dit qu'elle a vu la police tourner dans les alentours plus tôt aujourd'hui." Kalen entendit la femme dire.

"Comme si le Pervicieux se cachait dans une usine." L'homme ria avant de prendre une gorgée. "Je suis sure qu'ils ont des cachettes dans les sous sols par ici." Ajouta-t-il en riant.

Kalen se leva de la chaise pour se diriger vers le tabouret au bar. Il s'asseya pour quelques minutes avant que la serveuse se dirige vers lui. Elle portait un tablier tâché par dessus sa jupe réparée. Ses cheveux roux parsemés de gris était attachés en un chignon desserré avec un stylo coincé au milieu. "Je n'en étais pas sure avant, mais je le sais maintenant. Je ne t'ai jamais vu ici avant." Annonça-t-elle.

"Oh, je viens d'emménager ici récemment." Menti Kalen.

La femme acquiesça. "Et bien, comment t'appelles-tu l'étranger?" Demanda-t-elle.

"Dane Rayler." Répondit Kalen sans hésitation. Il s'était préparé pour cette question. "Et toi?" Demanda-t-il en retour.

"Kyra Hasken, propriétaire du Pub Hasken." Répondit la femme. "Je vois que tu n'as pas encore fini ta bière, j'imagine que tu n'es pas venu pour me dire bonjour."

Il écarquilla légèrement les yeux avant de se reconcentrer. "J'espérais pouvoir poser quelques questions." Dit -il à voix basse. 

Kyra leva les sourcils. "Tu peux toujours demandé, mais je garanti pas que je puisse répondre." Dit-elle en croisant ses bras.

Kalen se pencha vers elle. "Est-ce que vous savez quelque chose à propos du Pervicieux?" Demanda-t-il en chuchotant.  Il n'avait pas la patiente de tourner autour du pot, si cet échange durait trop longtemps Piper serait en danger. 

Ne semblant pas choquée par la question, Kyra sorti un torchon de la poche de la poche de son tablier et commença à nettoyer avec nonchalance le bar. "Je vais t'éviter de la jouer débile, j'imagine que tu cherches plus que des informations basiques." Dit-elle normalement.

 Appréciant la franchise de la femme, Kalen acquiesça. Kira sourit. "Qu'est-ce qui te fait penser que je sache quoi que ce soit?"

Kalen haussa les épaules. "Ils ont été vu ici pour la dernière fois, et j'imagine que les serveuses entendent beaucoup de choses venant de leurs clients." Il ne mentionna pas qu'il avait eu l'idée de par tout les films qu'il avait vu.

Kyra ria en remettant le torchon dans sa poche. "Et bien tu n'as pas tout à fait tord, mais je peur de ne pas en savoir assez." Lui dit-elle.

Déception et frustration commencèrent immédiatement à peser sur Kalen. Son plan pour trouver le Pervicieux était si long, ambitieux et fou. Il ne pouvait s'empêcher de se demander si sa seule option pour était vraiment de suivre Devon et Célia pour essayer de résoudre la situation de manière diplomatique.

Remarquant la déception de Kalen, Kyra le fixa pendant longtemps avant de se résigner. "Je vais te donner leur contact." Lui dit-elle en sortant le stylo de ses cheveux et un bout de papier de derrière le comptoir. Après avoir écrit quelques numéros sur le papier, elle le glissa vers Kalen. "Maintenant sors de là, j'ai d'autres clients à servir."

~

Une poigne forte comme un étau encerclait Piper. Elle pouvait presque sentir les bleus se former sur ses bras. Sa situation empira quand le sourire arrogant  de Rothgard se profila au dessus d'elle. "Peut-être qu'une approche plus pratique sera plus efficace." Ricana-t-il. 

"Je t'ai déjà dit la vérité." Grogna Piper. Tu perds ton temps." Elle se débattu  contre la main géante bien qu'elle savait que c'était inutile. 

Rothgard serra davantage son poing, forçant l'air à quitter les poumons de Piper. "Les humains ont des égos si gros comparé à leur minuscule corps." Commenta Rothgard. "Une fois que nous en aurons fini avec la Terre ce ne sera plus le cas." Ajouta-t-il. 

Piper écarquilla les yeux et son sang se glaça. "Qu'est-ce - qu'est-ce que tu veux dire?" Demanda-t-elle la voix tremblotante. 

Visiblement heureux de voir Piper surprise, Rothgard souria davantage.

"N'as-tu pas entendu?" Demanda-t-il sournoisement. "Ce n'est qu'une question de temps avant que la dimension Terre ne devienne la propriété de Conseil Souverain."

 Croire que les choses ne pouvaient pas s'empirer était de l'ignorance. Piper eu l'impression que son estomac était devenu un trou noir. "Non, vous ne pouvez pas faire ça!" S'écria-t-elle.

Rothgard eu un rire gras. "Oh que nous le pouvons, et nous le ferons." Lui assura-t-il. "Et maintenant que nous t'avons, ce n'est qu'une histoire de temps avant que nous ne trouvions comment envoyer les Amasisiens sur Terre à leur taille réelle." Tout commençait à faire sens désormais. Ce n'était pas qu'à propos de Piper, tout faisait parti du plan de Rothgard pour envahir la Terre. Il n'y avait pas que sa vie en jeu, il y avait celle de tout les autres humains, et elle ne pouvait rien y faire.