Chapitre 27

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"Elle s'enfuit !" Le cri d'un des enfants derrière Piper lui donna la chair de poule. Si elles décidaient de lui courir elle serait incapable de les semer, et la cachette la plus proche était un arbre sur sa droite mais elle n'aurait  jamais le temps de l'atteindre. 

Piper entendit et senti la terre trembler par les pas des deux enfants qui se levèrent. Elle essaya de courir plus vite, une pensée irrationnelle lui disait que si elle pouvait courir un peu plus vite elle serait capable de s'en sortir.

De lourds pas résonnèrent derrière elle, ils seraient à son niveau en quelques secondes. Peut être qu'il serait plus digne de s'arrêter et d'accepter son destin. "Nique la dignité." Piper dit entre deux respirations, mettant toute son énergie restante dans un ultime sprint, et puis --

"Marla, Lena! Qu'est-ce que vous faîtes?" Piper entendit les jumelles s'arrêter d'un coup sur ordre de leur père. Elle avait gagner du temps, c'était le moment. Elle continua de courir aussi vite que ses poumons le lui permettait. Elle ne serait pas en sécurité tant qu'elle restait près des enfants. 

"Papa, il y a une poupée qui bouge et qui cours par ici!" S'exclama une des filles. "On essayait de l'attraper." 

"C'est bien les filles, mais ça ne vous appartient pas." Intervint la voix strict de la mère. "Il y a sûrement un autre enfant au alentours qui la fait courir." Ajouta-t-elle.

"Mais maman--" Râlèrent les filles à l'unisson mais furent interrompues par leur père.

"Ne répondez pas à votre mère, maintenant venez vous asseoir." Un grand sourire apparu sur les lèvres de Piper quant elle entendu les jumelles faire demi-tour vers le pique-nique. Elle ne pouvait croire en sa chance. Peut-être que l'univers commençait enfin à avoir pitié d'elle.

Environ une demie heure plus tard, Piper se rendu compte que la pitié de l'univers ne durait pas. Une pluie torrentielle tombait, chaque goute aussi grosse que sa tête. Dès qu'une venait la frapper c'est comme si on lui versait un seau sur la tête. De plus, le sol se transformait en boue.

Elle traversa la pluie pour encore dix minutes avant de finalement trouver quelque chose qui pourrait lui servir d'abris. C'était un petit buisson avec plein de fleurs bleues parmi les feuilles vertes. Ca ne protégeait pas complètement de la pluie mais Piper n'allait pas galérer dix minutes de plus pour trouver autre chose.

Elle tenait son morceau de pastèque entamé contre sa poitrine et rentra dans le buisson essayant d'en atteindre le centre. Dès qu'elle trouva une zone où les goutes ne pourrait l'atteindre, elle s'affala sur le sol. "Ma vie c'est de la merde." Piper chanta pour elle même.

Elle ne pensait pas avoir connu pire journée. Il était difficile de faire pire qu'être abandonnée dans un gigantesque parc par la seule personne en laquelle elle avait un semblant de confiance, de devoir éviter des géants et voler des miettes de pique-nique pour finir sous une  tempête. Qu'est-ce qu'elle donnerait pour n'avoir comme soucis que de se faire chopper à sécher les cours.

Elle mangea quelques morceaux de son bout de pastèque avant de l'emballer dans une feuille et de le mettre de côté pour le petit-déjeuner le lendemain. Comme elle était trempée jusqu'à l'os, elle était congelée. Elle enleva son pull et ses chaussures. Sans meilleure option elle arracha quelques feuilles du buisson pour se faire une sorte de couverture. Complètement épuisée, elle était prête à se coucher. Elle s'allongea sur le sol et s'emballa dans les feuilles du mieux qu'elle le pouvait. Elle s'endormi en quelques minutes.

Son sommeil était hanté par les images de lui. Sa voix répétait sans cesse "Je te laisse ici." suivi de cauchemars de mains géantes essayant de l'attraper et de pieds tentant de l'écraser. L'image d'un conseil anonyme décidant si elle pourrait un jour rentrer chez elle. Puis, quand elle se réveilla le matin se fût avec des sueurs froides.

Perspectives (version française)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant