Chapitre 47

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Le fait que la pièce soit remplie de personne rendait le silence encore plus lourd. En observant ses alentours il pouvait voir que la moitié des personnes le fixait et l'autre moitié été fixée sur la Commandante du Pervicieux. 

En raclant étrangement sa gorge, Kalen décida de briser le silence. "Euh-- J'imagine que vous devez être la Commandante alors..." Comença-t-il avec une voix faiblarde.

La Commandante acquiesça, "Mon nom est Kora Dawcett, et bien que vous l'ayez dit à Lex, vous n'êtes pas Dane Rayler." Kalen s'étouffa. "Vous pensiez vraiment que je ne reconnaitrais pas le fils du Baron et de la Baronne?" Demanda-t-elle en levant un sourcil.

Pour être honnête, Kalen ne savait pas si son visage allait être reconnu. Après tout il n'était qu'un fils de la noblesse et n'avait jamais rien fait d'assez important pour qu'on parle de lui dans les informations. Après que la patronne du bar et Lex ne l'ai pas reconnu, Kalen avait pensé que personne d'autre ne le reconnaitrait. 

"Je n'aime pas qu'on me mente, Kalen Stenton." Affirma avec certitude la Commandante Dawcett.

Kalen regarda du coin de l'œil Lex passer devant lui. "Commandante, vous avez mes plus sincères excuses, je ne savais pas --" Commença-t-il mais fut couper par la Commandante levant une main.

"Pas besoin d'excuses." Lui dit-elle. "C'est une erreur du futur Baron d'être venu ici."

Kalen leva la main en signe d'apaisement. "S'il vous plait, je promet que j'allais réellement vous dire qui je suis une fois arrivé ici." Insista-t-il. "Je savais que vous n'auriez jamais accepter de me recevoir si vous aviez su qui je suis.3

Dawcett semblait très sceptique. "Vous vous attendez à ce que je crois que vous êtes venu ici avec des intentions pacifiques?" Demanda-t-elle.

"Quel intérêt aurais-je à venir ici seul ainsi?" Répondit-il avec une question.

"Commandante, si je puis me permettre," Intervint un homme barbu et aux larges épaules sur la droite de Dawcett, "Il est possible que ce garçon ai été suivi par des agents souverains."

Lex fut indigné, "Vous croyez vraiment que je sois suffisamment naïf pour être suivi?"  

"Personne n'est à l'abris d'une erreur." Répondit l'homme.

"Assez Zale." Ordonna le Commandant. "Je n'aurais pas permis Lex d'amener quelqu'un ici si je n'avais pas confiance en lui." Expliqua-t-elle.

Zale semblait vouloir argumenter mais se retint. Plus Kalen le regardait et plus il avait l'impression de le connaître. Après l'avoir fixé pendant un long moment, il se souvint enfin qu'il l'avait vu sur la liste des personnes les plus recherchées par le Conseil Souverain, juste après la Commandante.

"Vous pensez vraiment que le Conseil Souverain enverrait un adolescent de la noblesse pour infiltrer le Pervicieux?" Demanda Kalen. Même ses propres parents ne lui faisait pas assez confiance pour parler en face du conseil.

Dawcett resta debout et silencieuse pendant un long moment avec d'acquiescer. "Peut-être que non, mais si vous n'êtes pas envoyez par le conseil, alors pourquoi être venu?"

Kalen respira profondément. Le moment où il allait devoir convaincre la chef du groupe le plus dangereux d'Amasis de l'aider était arrivé. Il avait répété des centaines de fois ce qu'il allait dire mais il ne savait pas si cela allait être suffisant pour la convaincre.

La foule commençait à s'impatienter. "Parle donc, garçon." Râla Zale.

Kalen prit une dernière inspiration avant de se lancer, puis, "Commandante, je suis venu ici pour vous dire tout ce que je sais à propos de Lord Rothgard."

~

Il y eu un courant d'air chaud qui fit virevolter les mèches brunes de Piper. La chaleur inconfortable des derniers jours d'été était un souvenir bien lointain en comparaison à la météo parfaite actuelle.

Quand Piper ouvra ses yeux, la première chose qu'elle vu fut le grand ciel bleu sans nuages au dessus d'elle. Elle pouvait sentir les doux brins d'herbe chatouiller ses bras et ses jambes. Elle se releva pour s'asseoir et observer ses alentours. Une joli barrière en bois entourait la zone d'herbe dans laquelle elle se trouvait. Remarquant le cerisier noir qu'elle connaissait bien, Piper compris qu'elle était dans le jardin chez sa mère.

A ce moment Piper commença à se demander pourquoi elle ne passait pas plus de temps dans ce jardin, il était si ... relaxant. La magnifique météo, le son du vent, le chant des oiseaux, ou simplement l'odeur de l'extérieur suffisaient à lui donner l'envie de commencer le jardinage.

Piper était prête à juste apprécier le moment. Elle s'appuya sur ses coudes et ferma les yeux pour apprécier la sensation du soleil sur sa peau. Après quelques minutes, elle réouvra les yeux et revint difficilement à la réalité.

Le ciel bleu était devenu un gris froid, remplie de nuages menaçants. La chaleur avait complétement disparue et était remplacée par un courant d'air froid qui lui donnait la chair de poule. Le pire était le bruit. Le son apaisant de la nature n'était plus là. De lourds échos résonnaient partout et des cris agressaient ses oreilles. La peur s'empara d'elle tandis qu'elle se releva. 

Puis elle vu l'immense forme humanoïde au loin en face d'elle. Un homme de la taille d'un gratte-ciel détruisait une maison suburbaine d'un simple coup de pied. A sa droite, une géante femme tenait dans son poing un couple qu'elle avait pris en arrachant le toit de leur maison.

Un son assourdissant venait de derrière elle. Elle fit demi-tour juste à temps pour voir une immense jolie chaussure très classe se relever après avoir détruit ce qui fut avant sa maison. Elle voulait crier à plein poumon mais rien ne sorti. 

Doucement elle leva les yeux vers le ciel pour voir le visage de la personne qui avait détruit sa maison. Regardant de haut en souriant malicieusement, c'était Kalen. 

"Tu croyais vraiment que je tenais à toi?" Résonna sa voix comme le tonnerre. "Tu es insignifiante." Avant que Piper ne puisse bouger d'un millimètre, Kalen était agenouillé et avançait sa main pour l'attraper. Un cri échappa enfin sa gorge alors que ses doigts s'enroulèrent autour d'elle et la levèrent dans les airs.

Elle fut élevée jusqu'en face du visage de Kalen. Ses magnifiques traits du visage se tordirent en un sourire malicieux. "Tu étais un jouet amusant, mais maintenant tu m'ennuies." Ria-t-il. "Cette fois je ne vais pas te rattraper." Et avec cela, il relâcha ses doigts.

Elle se mit à tomber, le monde autour d'elle était flou, c'était un mélange de couleur et une cacophonie de cris et de destruction. Puis le sol vint à sa rencontre.

Pile au moment de l'impact, Piper ouvrit ses yeux en sursaut, trempée de sueur. En analysant ses alentours elle réalisa qu'elle était toujours prisonnière de la cage dans le laboratoire et que tout ce qu'elle venait de vivre n'avait été qu'un simple cauchemar.  Cependant, la vrai horreur ne venait pas du cauchemar, mais de la grande possibilité qu'il se réalise bientôt. La seule différence serait que Piper ne serait pas là pour le voir.

Perspectives (version française)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant