123. Pour toujours et à jamais

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- Aïe, je râle, en prenant un coup de coude de ma mère.

- T'as qu'a pas rester dans mes pattes.

Je fais la moue, et finis de mettre la table. Je veux bien ne pas être dans ses pattes, mais c'est compliqué, étant donné qu'elle m'a dit de mettre la table, et que la vaisselle est dans la cuisine. Et qu'elle même prend toute la place dans la cuisine.

- Tu peux m'aider ?, je demande à Léo.

- Ouais, me répond notre nouveau coloc.

Parce que oui, maintenant, il passe quasiment tout son temps chez nous. Mes parents lui ont dit qu'il était le bienvenu, et on s'est tous mis d'accord pour que Léo vive avec nous. D'ailleurs, je crois même qu'il va vendre son ancienne maison. Étant donné qu'il est tout seul, désormais, il n'en a plus vraiment besoin... Et puis au moins, ça lui fera de l'argent de côté. Il a dit que comme ça, il pourrait nous acheter un appartement pour quand j'aurais fini le lycée.

Je ne sais pas comment il fait pour penser à tout ça, avec la mort de sa sœur... Moi, je n'ai déjà pas la tête à réfléchir en temps normal, alors là... C'est comme demander à un myope de lire un livre, après lui avoir cassé des lunettes.

- T'aider, ça ne veut pas dire tout faire tout seul, râle mon petit ami.

- Ah oui, oups.

On finit de mettre la table tous les deux, puis on s'installe pour manger avec ma mère. Mon père est parti travailler ce matin, donc on est que tous les trois aujourd'hui.

Le seul côté positif à tout ça, c'est que je n'ai plus besoin d'aller au lycée. Étant donné que j'ai subi un "traumatisme", à savoir la mort de trois "amis proches" (même s'il n'y a en réalité que Léa), j'ai eu mon bac accordé d'office. Je n'ai pas compris pourquoi, sans doute parce que je ne sais pas comment ça marche, mais au moins je n'ai plus besoin d'aller au lycée.

Et tant mieux. Parce que je ne me vois pas continuer à aller en cours et tout comme si de rien n'était. En fait, maintenant, je comprends mieux Léa. Je comprends mieux pourquoi elle était dans cet état. C'est horrible, de perdre une amie...

- Nathan ?, s'inquiète ma mère en voyant que mes yeux commencent à couler.

- Ça va, t'inquiète pas. Je pensais juste à...

Je laisse ma phrase en suspens, mais elle et Léo comprennent directement de qui je parle. Ils hochent la tête, et me regarde tristement.

- Ça va aller Ratatouille, t'en fais pas, me rassure Léo. C'est normal que ça soit dur, au début. Mais je suis là.

- Merci...

- Je serais toujours là pour toi, Nath.

- C'est vrai ? Pour toujours et à jamais ?

- Pour toujours et à jamais, répète-t-il en souriant. Enfin, tant que tu ne me fais pas chier.

Un Chouïa Psychopathe [BXB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant