Matt, my lover [MxM]

12

"- Vert.

- Gris.

- Vert je te dis.

- Et moi je te dis que le gris passe mieux."

Il y avait une raison pour laquelle Matt voulait se rendre seul en Allemagne. Et il l'avait devant les yeux pour la énième fois en une seule journée. Fran rediscutait chacun de ses choix. Rien n'était assez bien pour lui. Il lui avait pourtant donné sa parole qu'il saurait se tenir mais il fallait croire que le blond l'avait jeté à la poubelle avant que son jet n'atterrisse. Il lui avait fait le coup à chaque boutique qu'ils avaient visité. À présent ils se prenaient la tête sur la couleur d'un vase qu'ils avaient décidé de prendre. L'employée qui les assistait regardait leur échange gênée. Elle n'avait pas pu placer un seul mot depuis leur arrivée. Elle se demandait même s'il ne vallait pas mieux les laisser régler ça entre eux. Matt prit délicatement le vase gris entre ses mains et le plaça près du visage de Fran. Il se tourna ensuite vers l'employée et lui demanda:

"- Vous pouvez lui dire que ce vase s'accorde parfaitement avec la couleur de ses yeux?

- Je ne compte pas me balader avec autour du cou ne sois pas ridicule, Fran intervint en levant les yeux au ciel.

- Les couples qui viennent ici sont rarement d'accord, leur dit la jeune dame. Si vous voulez je choisis pour vous comme ça tout le monde est content.

- On est pas un couple, les deux dirent en même temps."

La pauvre employée était encore plus gênée. Elle leur lança un regard désolé mais Matt et Fran étaient bien trop occupés à se dévisager l'un l'autre. Ça les dépassait le nombre de fois qu'ils avaient dû préciser ce fait récemment.

"- Écoutes, Matt dit à Fran. On va le mettre dans ton bureau et tu vas sûrement y passer du temps. Il va parfaitement aller avec le reste de la pièce. Je te demande juste de me faire confiance, juste cette fois.

- Ma confiance ne se demande pas Koert, Fran lui répondit. On va prendre les deux, il dit ensuite à la vendeuse."

Quand ils sortirent du magasin, Matt était prêt à rendre l'âme. Il savait que Fran était difficile. Mais après la journée qu'il venait de vivre, le mot impossible était plus adapté. Le blond l'avait épuisé. Heureusement c'était leur dernier arrêt. Une limousine les attendait et les emmènerait à leur hôtel. Les gardes du corps de Fran vinrent prendre leurs sacs et les chargèrent dans la voiture.
Une autre chose que Matt avait remarqué c'était que les gardes de Fran le suivaient absolument partout où il allait. Ils portaient des costards noir et des lunettes de soleil ainsi que des oreillettes. Pas très original selon lui. Mais le fait est qu'ils ne lâchaient pas le blond d'une seule semelle. Ils les suivaient soit à distance soit de très près mais ils n'étaient jamais bien loin. Il savait que dans ses nombreux business Fran avait à faire à des gens pas net - pour l'amour du ciel, lui-même ne l'était pas - mais il ne s'imaginait pas que ce soit dangereux au point de devoir être surveillé vingt-quatre heure sur vingt-quatre. Il ne fit aucune remarque là dessus du moins.

Le trajet jusqu'à l'hôtel se fit en silence. Fran leur avait réservé à tout les deux des suites. Matt trouvait la chose un tantinet extravagante vu qu'ils ne resteraient pas longtemps mais quand il l'avait fait remarquer la veille à Fran, ce dernier argumenta en disant qu'un total confort le mettait toujours de bonne humeur. Et si son attitude exécrable était ce à quoi il fallait s'attendre quand il était de bonne humeur, Matt n'osait même pas s'imaginer ce que ça devait être dans le cas contraire. Donc il pouvait prendre toutes les suites qu'il voulait en ce qui le concernait.
Quand il arriva dans la sienne, il s'écroula sur le lit. La seule chose dont il avait envie c'était dormir et oublier. Malheureusement, ça ne dura pas bien longtemps parce que quelques instants plus tard seulement, Fran débarquait dans sa chambre.