Matt, my lover [MxM]

23

Les jours qui suivirent furent tout simplement magiques. Deux à trois fois par semaine, Matt se rendait au manoir où Fran et lui couchaient deux à trois fois par jour. C'était presque devenu leur routine et Matt adorait. Chaque nouvelle pièce qu'il commençait à redécorer était inaugurée par une séance de sexe. Un bon quart des pièces avaient vu leurs fesses sans compter une bonne moitié des employés de maison qui soit tombaient sur eux par inadvertance vu qu'ils laissaient toujours les portes ouvertes, soit assistaient malgré eux à la scène parce qu'ils ne se donnaient pas la peine de le faire dans un endroit intime. Oui, Matt avait fini par avoir son coup à l'air libre, dans le jardin. Et c'était épique. Le sexe en général avec Fran l'était. Bref le brun était sur son petit nuage.

"- Et revoilà le sourire stupide."

C'est Kit qui venait de lui sortir ça. Ils étaient assis l'un en face de l'autre dans la cuisine et mangeaient des omelettes qu'il avait préparé pour le petit-déjeuner. Matt leva sur le jeune garçon des yeux surpris. Il ne savait pas qu'il était en train de sourire.

"- J'imagine que tu penses au blond de l'autre fois.

- Tu ne devrais rien imaginer.

- Il m'a un peu fichu la trouille.

- Ouais il fait cet effet là des fois.

- Il se passe quoi entre vous exactement?

- On baise.

- C'est tout?

- Oauis, pourquoi?

- Ton sourire stupide?

- Ça ne veut absolument rien dire.

- Hmm, okay."

Kit n'était pas vraiment convaincu. Mais il préférait laisser couler. Matt non plus n'avait pas envie d'y penser plus que ça. Sa journée allait être remplie. Dave lui avait envoyé un mail qui disait que le Sénateur avait besoin qu'il passe à sa villa. Quelque chose sur un des articles qui devait être remplacé, il n'était pas bien sûr. De toutes façons il le saurait bien assez vite en arrivant là bas.

Matt eût un mauvais pressentiment à la minute où il mit pieds dans la villa. Le vigile à l'entrée et toutes les femmes de ménages lui adressaient des regards circonspects. Il essaya de ne pas y faire trop attention et se rendit au plus vite dans un des séjours de l'énorme propriété, celui où le Sénateur était sûrement en train de l'attendre.

"- Ah monsieur Koert, enfin vous êtes là, lui dit le vieil homme quand il fit son entrée.

- Monsieur le Sénateur, toujours un plaisir, Matt répondit en lui serrant la main."

Matt regarda autour de lui mais il ne voyait rien d'abîmé ou de cassé. Il reporta donc ses yeux confus sur le Sénateur.

"- Alors? Pour quoi est-ce que je suis là exactement?

- C'est par ici."

Le membre du Congrès montra de la main le couloir et s'y engagea. Matt alla sans tarder à sa suite. Ils arrivèrent devant la porte de sa chambre. Il le savait parce qu'il l'avait décorée elle aussi quand il s'était occupé de la villa. Le Sénateur ouvrit la porte et se décala pour le laisser entrer. Matt fronça les sourcils en le regardant, incertain sur la raison de son comportement étrange. Il eût vite sa réponse quand il s'introduit dans la chambre.
Matt se rappelait que l'homme avait voulu de la fourrure presque partout dans la pièce. Et de la vraie. Matt, que sa conscience envers les animaux interdisait de faire une chose pareille, lui avait proposé une alternative tout aussi efficace que la vraie mais sans impliquer aucun massacre de bêtes innocentes. Il avait donc trouvé pour lui un splendide canapé blanc en fourrure et un tapis avec les mêmes texture et couleur pour aller avec. C'était des pièces dont il était particulièrement fier. Sauf que ni le canapé ni la fourrure devant lui n'étaient encore blancs. Les deux étaient copieusement rougis à certains endroits. Et avec les gouttelettes et les traces de la même couleur sur les murs et un peu autour par terre, Matt se faisait une idée assez claire de ce qui avait causé ce carnage. Le brun était pétrifié sur place. Il n'arrivait plus à bouger, encore moins à détacher ses yeux de la scène. Après avoir difficilement avalé sa salive, il se tourna tout doucement vers le Sénateur qui était resté à la porte. Ce denier le regardait inquiet en se rongeant les ongles. Ses yeux oscillaient entre lui et le mobiler.