Illusion.

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Chapitre 15.

Le noir, partout autour d'elle. 
Rêve ou réalité ? 
Le noir semble l'aspirer tout entière. Un grand vide règne en elle. La solitude. Elle est seule, toute seule. Est-ce que les autres pensent à elle ? Minho. Newt. Et tous les autres. 
Elle ne sait pas pourquoi, mais cette pensée la frappe. Elle ressent de la honte, une impression de différence, un sentiment qu'elle n'est pas comme eux, qu'ils ne peuvent pas l'aimer.
Elle voudrait que quelqu'un s'inquiète pour elle quelque part, n'importe qui, mais pas n'importe quand. Qu'il s'inquiète maintenant. 
Toujours tout noir. Aucune lumière, même pas juste une larme lumineuse. Elle a l'impression que le noir va la manger. Cela faisait déjà une heure qu'elle était paralysée sur son lit, dans le noir. Il y avait comme une force, tentant de la retenir de bouger. Le lit sur lequel elle est allongée est beaucoup moins confortable que celui de l'hôpital où elle était avant. Le matelas était  fin et dur.
La lumière s'alluma, l'éclat de l'ampoule transperça la pièce. Emilie se releva dans un sursaut. Son emprise paralysante était finie. Elle put enfin regarder où elle se trouvait : une petite chambre, sans fenêtres. 
Une porte. 
Une porte qui s'ouvre. 
Un homme qui entre. 
Un homme à l'air mauvais et rêche, avec un dossier sous le bras. 

-Bien, je vois que tu es rêveillé. 

Elle avait déjà vu cet homme, elle en était sûre.
Il s'assit sur une simple chaise en face d'elle et examina le petit dossier qu'il avait entre les mains. Il fit grincer les pages sous ses doigts, bruit écoeurant qui énerva Emilie. 

-Sujet A16 ! Finit-il par dire en refermant le dossier avec énergie. 

"Comme dans mon rêve", pensa-t-elle. "Sujet A16."

-Il est temps de passer à la phase 2 !

Ses yeux étaient remplis d'excitement, comme un scientifique qui a hâte de voir sa souris réaliser sa mission. 
Il commença à parler, mais Emilie n'entendait pas. Elle avait les yeux fixés sur la porte de la chambre. Porte qui était resté ouverte. Elle pesait le pour et le contre, courir et s'évader, ou rester là. Cette porte ouverte paraissait trop facile. Son esprit se remuait à toute vitesse, une telle chance ne se reproduirait pas. Finalement dans un bond, elle se rua vers la porte. Et elle vu quelque chose qui ne lui sembla pas réel : Tous les blocards, assis dans la pièce adjacente, semblant attendre quelque chose. Ils se retournèrent tous en l'entendant arriver. Mais elle ne put les rejoindre. Un pas après sa porte, un choc électrique la fit tomber par terre.
Bien sûr, ça aurait été trop facile. L'homme bizarre à la tête de rat avait créer un dispositif pour éviter qu'elle s'enfuit. 
Ce dernier se leva de sa chaise dans un soupir exaspéré et marcha lentement jusqu'au corps au sol de la jeune fille. 

-Ah ces sauvageons, rien dans la tête, tout à l'instinct.

Emilie, encore dans la confusion de l'électricité, leva les yeux vers l'homme. Il lui sourit cruellement. 

-Sujet A16 faite attention. Vos poumons sont encore fragiles, ce serait bête que les petites ficelles reliant vos canaux, vous permettant ainsi de respirer, se rompent pour une chose aussi bête. Je vous le répète, faite attention. Ces petites ficelles sont fragiles. 

La colère monta en Emilie. Cet homme se jouait d'elle, et la limitait totalement. Il la contrôlait autant physiquement que mentalement. Piégé, elle était tout simplement piégé. Comme si quoiqu'elle fasse, elle soit toujours dans l'erreur. 
L'homme lui saisit le col de sa chemise, la replaça dans la chambre, et referma la porte. 
Il la laissa par terre, et alla se rasseoir sur sa chaise. 

-Bon, où en étions-nous ? 

Son corps se plaignait, son coeur se secouait. L'odeur chaude de brûlure lui vint au nez, une partie de son bras gauche avait été un peu touché dans l'électrocution. Il lui piquait atrocement. Mais ce n'était rien comparé à la douleur de voir tous les blocards, d'être si près d'eux, et de ne pouvoir les atteindre. 

-Toi et tous tes petits amis avez été sélectionné par le WICKED afin de sauver l'humanité. En effet suite à des éruptions solaires, la Terre fut proie à des changements climatiques extrêmes. Le résultat est la propagation du virus appelé de la Braise. Le WICKED a rassemblé des enfants du monde entier pour trouver un remède à cette maladie. 

Le regard d'Emilie se perdait. L'homme remarqua ses yeux flous et tapa dans ses mains pour attirer son attention. 

-Reste concentré une minute de plus veux-tu ? C'est bientôt fini. 

Elle releva les yeux pour le regarder. Il fut satisfait et continua son récit. 

-Tout ça pour dire que le WICKED vous fait passer une série de tests, que nous appelons variables. Grâce à ses variables, nous pourrons soigner des milliers de personnes. C'est très important, comprends-tu ? 

Il lui parlait comme-ci elle était une enfant. 
Elle se contenta de hocher la tête. 
L'homme marqua une pause en la contemplant. Son sourire cruel se réafficha sur son visage. Puis il dirigea son regard sur sa montre. Il leva les sourcils, imitant une fausse surprise. 

-Oh, tu devrais te dépêcher. Les autres devraient déjà être partis. Il te reste, oh attend voir... 30 secondes pour les rejoindre avant que le passage se referme ! 

Le coeur d'Emilie se remit à battre de plus belle. Se moquait-il d'elle ? Ils ne pouvaient pas partir sans elle, jamais. Elle croisa le regard de l'homme rat, ses yeux angoissés se figèrent sur les yeux calmes de l'homme. Il lui fit un petit signe de tête lui indiquant la porte, et tapa sur le cadran de sa montre. 

-Dépêche-toi. 

Elle se leva, et couru. Le mur d'électricité n'était plus là, elle put passé la porte sans se faire assommer. Les garçons n'étaient plus là non plus. Ils ne l'avaient pas attendu. Un espèce de trou bizarre se formait au milieu de la pièce, là où les blocards attendaient un peu avant. Il se retrecissait de plus en plus. Il ressemblait à se passage par lequel elle était passé pour s'échapper du labyrinthe.
Maintenant il fallait agir. Le trou devenait de plus en plus petit. 
Emilie serra les poings et se lança. Une impression de froid caressa sa peau et lui glaça le sang. Et ce n'était rien comparé au niveau de froideur qu'elle allait bientôt connaitre.

Les garçons, eux, s'étaient tenus là effectivement. 
Eux, malgré un petit enfermement d'un jour, avaient pu se balader librement dans le bâtiment pendant quelques jours après leur arriver. Plusieurs choses étrangent si étaient passé, et ils étaient tous très confus. Une chambre portait l'inscription d'Emilie, Newt et Minho avaient essayé de forcer la porte à plusieurs reprises, mais c'était impossible. Newt en devenait presque fou, persuadé qu'Emilie était morte, et que cette plaquette sur cette porte n'était qu'un leurre.
Puis un soir, l'homme rat leur avait donné l'ordre de faire des provisions, et qu'à une telle heure, il devait être présent dans la salle, et qu'ils n'auraient que 5 minutes pour se décider de partir ou non. Autant dire que pour tous, la nuit fut courte et difficile. 
À l'heure dite, tout le monde était là. Cependant, quand ce fut le moment de partir, la porte de la chambre d'Emilie s'ouvrit et elle déboula dans un éclats d'étincelles électriques. Newt se leva, peu sur de ce qu'il avait vu. C'était bien elle ? 
Puis les paroles de l'homme rat le lui confirmèrent. C'était bien Emilie. Son coeur s'emballa. 
Mais il devait partir.
C'est ainsi que le WICKED testa ses sujets. Ceux qui tenaient à Emilie devaient choisir : partir comme ils leur avaient été ordonnés, ou attendre Emilie, rester dans la salle. Et il fallait prendre une décision, à toute vitesse.
Newt cria le prénom d'Emilie, lui demanda de venir, de se dépêcher. Mais il n'eut aucune réponse. Thomas lui prit le bras et l'emmena de force avec lui. 

-Elle ne viendra pas, le WICKED te joue un tour, souviens-toi "méfiez-vous de tout" ! Lui cria-t-il. 

Dans un sens, il avait raison. Et Newt le savait, mais c'était trop dur. 
Il se laissa trainer par Thomas et se lança dans le transplat. "Méfiez-vous de tout", cette phrase résonnait dans sa tête. Il priait pour que ce soit un leurre, que rien n'était vrai. Qu'il n'avait pas abandonné Emilie.
Malheureusement, c'était en effet le cas.
Minho, lui, qui avait été nommé chef, ne pouvait hésiter et montrer son hésitation aux autres. Il essaya de sortir Emilie de sa tête, et sauta le premier. "Ce n'est qu'une illusion, se répetait il, qu'une illusion." 

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Voilà enfin la suite ! Désolé j'ai été assez occupé ces derniers temps. Mais bon, maintenant je suis en vacances, la suite devrait arriver sous peu. Merci pour toutes les lectures et j'espère que ça vous plait toujours ♥

Le Labyrinthe.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant