Au gnouf.

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Chapitre 10.

En effet, de nouvelles lois avaient été décidé à l'arrivée d'Emilie. Conscient que certains blocards ne se gêneraient pas pour la toucher, les matons avaient voté cette fameuse loi 20 : On ne touche pas la tocarde. Emilie sut maintenant ce qu'ils avaient fait quand ils s'étaient tous rassemblés le premier jour alors qu'elle s'occupait des plantations. Quelle était la sentence pour cette loi ? Emilie sentit un frisson lui parcourir le corps en pensant cela. La panique l'envahit. Ils ne devaient pas l'envoyer dans le labyrinthe ou...

-Il mourra... Fit Emilie d'une voix presque inaudible.

Dans la panique ambiante, Emilie chercha Gally du regard. Elle chuchotait son prénom, comme si sa voix s'échauffait avant de crier. Elle haletait, à cause de l'angoisse montante en elle. Des garçons criaient, ils se disputaient, se tapaient. Derrière elle, il y avait toujours un blocard lui tenant les bras puissamment, la rendant totalement incapable de bouger. Ses mains serraient ses poignets forts et il tirait ses bras tellement vers l'arrière qu'elle pensait que ses omoplates allaient bientôt rompre. Elle lui demanda, pas très sympathiquement, de desserrer un peu. Le garçon lui répondit avec une grosse claque, qui lui fit saigner le bas de la lèvre. Elle l'avait cherché. Puis en se faisant craquer sa pauvre mâchoire qui venait d'être martyrisée, elle le trouvât. Et sa voix augmenta son volume :

-Gally ! Cria-t-elle.

Il se retourna immédiatement, et se dirigea calmement vers elle. Ça semblait totalement irréaliste, alors que tout le monde autour se criait dessus, lui, paraissait détendu. Comme si rien ne clochait autour de lui. Il souriait même. Ce sourire dégoûtait profondément Emilie. Elle le regarda d'un air si mauvais qu'il arrêta de sourire.

-Pourquoi tu as fait ça ? Lui lança-t-elle, avec violence.

-Les lois sont les lois. Il les connaissait, j'y peux rien s'il veut désobéir.

Il dit ça de façon si détachée, il était visiblement fier de lui.

-De toute façon, il n'a pas l'air de tenir beaucoup à la vie. Je sais pas s'il t'a raconté comment il a eu sa petite blessure mais bon.. Il nous sera peut-être reconnaissant de l'envoyer dans le labyrinthe. Au moins si un griffeur le trouve, là il est sûr de mourir, ça ne ratera pas, cette fois.

-T'es qu'un enfoiré Gally. Un putain d'enfoiré.

Gally eut un rire sarcastique.

-Je fais ça pour toi Emilie.

-Tuer l'homme que j'aime ? Merci Gally, je t'en suis redevable.

-L'homme que tu aimes ? Tu le connais depuis même pas une semaine. Aimer un suicidaire, c'est ça que tu veux ? Cette mauviette de tocard n'a pas tenu le coup ici, et a même raté sa mise à mort. C'est un raté. Et remercie nous d'avoir créé cette loi, sans elle je préfère pas imaginer ce que certains garçons auraient fait de toi.

-On devrait te tuer toi aussi alors, quand tu m'as porté ! Et Minho. Il a dormi avec moi, tu te rappelles ?

-Le cas d'hier était extrême. J'ai laissé passer ça parce que tu étais sous le choc. En revanche si Minho recommence, je ne le laisserai pas aux griffeurs, je m'occuperais moi-même de lui trancher la gorge.

Gally commença à partir, mais Emilie l'interpella.

-Et si ça avait été toi que j'avais embrassé ? Dit-elle avec insolence.

Gally se retourna. Il la regarda dans les yeux, essayant de déceler si c'était une blague ou non. Emilie ne lâcha pas son regard. La tension était palpable. Elle se souvenait, de la douce sensation d'être dans ses bras, la sensation d'être protégée. Sa main en contact avec sa nuque, sa peau douce et son odeur. L'insolence d'Emilie tourna vite en scepticisme. Oui, et si c'était lui qu'elle avait embrassé ? Comment cela aurait été ? Ses lèvres contre les siennes, se retrouver encore dans ses bras. Mais Gally ne tenu pas plus longtemps, il se retourna et continua son chemin.
Dégoutée de tout ça, Emilie eu une grande envie de meurtre. Elle se contenta de cracher le sang qui s'était accumulé dans sa bouche à cause de la blessure à la lèvre. Un geste puissant et viril. Un geste exprimant un ras-le-bol total.
Elle se laissa trainer jusqu'au gnouf. Son bourreau la jeta violemment dans la fosse. Elle s'écrasa violemment contre le sol, et re-cracha du sang. Elle s'essuya le petit résidu de sang coulant sur ses lèvres avec le dos de sa main, qui devenu rouge. Peu importe si elle avait du sang sur la main, elle s'en fichait. Puis une pensée soudaine surgit : Newt. Ses yeux s'éveillèrent d'un coup. Elle se leva et regarda par les trous de sa cage en bois (ou était-ce du bambou ?) pour voir ce qu'il se passait. Il y avait encore du mouvement, mais aucun signe de Newt. Lasse, elle s'asseyait contre le mur en terre. Et elle attendit ainsi. Des cris retentissaient toujours. Elle put entendre des phrases comme "Je ne pensais pas que Newt ne respecterait pas une règle un jour...", "Il faut l'envoyer aux griffeurs !", "Gally quel con. Newt fait comme il veut, c'est n'importe quoi cette histoire.". Et puis même deux garçons se disputer : "Il mérite qu'on le tue, ce qu'il a fait est inacceptable !" et l'autre répondit : "Mais arrête tocard ! Gally est complétement borné, on ne va pas tuer Newt pour ça !". Dans toutes les conversations qu'elle avait entendues, il semblait quand même que la majorité était pour Newt. Une grande partie ne savait que dire, avait peur de Gally, ou était d'accord qu'enfreindre des règles était mal, mais que ça ne valait pas une nuit dans le labyrinthe. Et une petite minorité était du même avis que Gally.

Le Labyrinthe.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant