Visite nocturne.

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Chapitre 7.

-Quoi ?
Emilie se retourna violemment vers lui.
-Pourquoi personne veut rien me dire, j'en ai marre de vous tous!
Newt s'arrêta et fronça les sourcils en regardant vers le sol.
-La vérité ? On est enfermé ici comme des rats et ça fait plus de deux ans qu'on cherche une sortie et on trouve rien. On a vu des gars devenir fou, des gars qui pleuraient tous les jours. Mais les créateurs, ils s'en foutent. Ils nous observent même, y'a des bestioles qui nous suivent et nous épient. Ce qu'ils veulent de nous ? On en sait rien. On se souvient plus de rien, tous. Ah.. Combien se sont tués parce qu'ils se souvenaient plus de leurs parents, y'en a un paquet.

L'air de Newt s'assombrissait.

-Tu veux savoir ce qu'il y a dans le labyrinthe ? Y'a rien, à part des griffeurs. Pas de sorties, rien. Continua-t-il. Comment on a tout ce matériel ? Toutes les semaines, les créateurs nous envoient des marchandises, et une fois par mois c'est un nouveau tocard. Mais ce mois-ci, c'était une tocarde.

Il leva les épaules, et leva les yeux vers elle.

-Autre chose ?
Emilie hésita, mais c'était le temps des révélations alors il fallait en profiter.

-Ta blessure. Comment tu l'as eu, c'est un griffeur ?

Newt poussa un petit rire amer.

-Un griffeur ? Non.

Il renifla et continua :

-Ca faisait des mois qu'on courrait dans ce fichu labyrinthe. On trouvait rien. Tout le monde pétait les plombs, et moi aussi. Un jour je suis monté sur le lierre d'un des murs du labyrinthe et... J'ai sauté.

Emilie était stupéfaite. Newt avait essayé de se suicider. Alors qu'elle le regardait attentivement, une larme roula sur la joue de Newt.

-Mais ça ne m'a pas tué. Alby est venu me récupérer avant que les portes fermes et m'a ramené au bloc.

Une expression de dégout apparu sur son visage.

-J'ai même pas été assez fort, j'ai voulu mourir, et cette foutu blessure me le rappel tous les jours.

Newt avait les poings serrés, et les larmes se faisaient plus abondantes. Il osa relever les yeux et la regarder.

-Tu as toutes les réponses maintenant ? Finit-il.

Emilie avait la gorge nouée et les larmes commençaient à inonder ses yeux. Voilà ce que voulait dire Poêle-à-frire. Newt avait voulu mourir avant. Elle n'hésita pas, elle avança vers lui et le prit doucement dans ses bras. Il posa sa tête contre son épaule et laissa aller ses pleures. Emilie niché dans son cou, la main à la base de sa nuque, avait l'impression de ressentir toute sa tristesse. Le désespoir intense qu'il avait ressentit, un désespoir assez intense pour le pousser à la mort.

Après un petit moment, le corps de Newt se détendit et il retira sa tête. Emilie lui passa la main sur la joue pour enlever les quelques larmes encore nichées là. Sa peau était très chaude, comme toujours quand quelqu'un vient de pleurer.

-Mais maintenant, j'ai de l'espoir. Le nouveau juste avant toi, Thomas, il a fait pleins de découvertes, il va nous sortir de là. Il est un peu borné, mais il est très intelligent.

-Je l'espère. Murmura Emilie.

Newt lui fit un grand sourire. L'espoir l'habitait, et elle en déduit donc que c'était tout récent. Il avait dû passer des moments très sombres, mais c'était finis. Et elle ferait en sorte que ça ne se reproduise plus.

Elle s'assit sur sa couchette. Newt s'accroupit en face d'elle.

-Newt, pardon pour ces questions.
-C'est pas grave. Et ça m'a fait du bien d'en parler. Il marqua une pause, et continua. Merci pour le câlin.
-Y'a pas de quoi. Répondit Emilie avec un sourire.
Il sécha ses dernières larmes et lui souhaita bonne nuit. Puis il s'éloigna dans la nuit noire. Drôle de soirée, mais au moins, Emilie avait eu beaucoup d'informations, et elle savait aussi qu'un certain Thomas travaillait activement à trouver une sortie. Sur ce, elle s'endormit.

***

*crac*

Un bruit bizarre la réveilla. Elle se leva en sursaut. Des blocard étaient couché autour d'elle, mais certains semblaient être encore autour du feu au loin. Newt n'était pas là.
Une silhouette semblait courir au loin. Et puis se rapprochait.

*Emilie*

Elle entendit un chuchotement.
Puis elle vit la silhouette approchée encore plus. Son coeur se mit à battre, qui était-ce ? Que lui voulait-il ?
Il s'approcha de plus en plus près, sa démarche était bizarre. Et finalement, il se laissa tomber à côté de la couchette.
C'était Minho, qui semblait ivre. Il puait le breuvage bizarre qu'elle avait vu dans le bocal de Newt.

-Emilie !

Emilie lui fit signe de se taire. Des blocards dormaient autour et il ne valait mieux pas les réveiller.
Minho haussa les épaules et se glissa dans le sac de couchage d'Emilie. Elle ne put rien dire,et même en essayant de le pousser elle ne put rien faire, il était trop lourd pour elle. Bizarre cette sensation de son corps contre elle. Elle sentit ses jambes, puis le haut de son corps contre-elle. Il sentait bon.
Il rigola un coup, par contre, son haleine puait l'alcool.

-Minho ! Chuchota Emilie. Qu'est-ce tu fous ?

-Je voulais dormir près de toi ! Répondit-il, avec un chuchotement fort.

Il se glissa bien profondément dans le sac, se cala, et referma la fermeture sur le côté. Emilie soupira. Comment le faire sortir ? Elle n'aurait pas la force de le faire elle-même, il fallait qu'elle aille demander à un des garçons de l'aider. Gally s'en donnera à coeur joie. Elle essaya de s'extirper du sac quand Minho lui prit la main pour la retenir.

-Reste !
-Minho va t-en !

Puis un cri déchirant retentit.
Emilie se redressa, en panique.

-C'était quoi ça ?? Demanda-t-elle, paniquée, à Minho.

-Un mec qui s'est fait piqué, je pense.

-Je devrais allé à l'infirmerie non ?

-Si tu veux. Souffla-t-il déçu.

Elle sortit de son sac, et commença à marcher. La nuit était noire, mais elle jura avoir vu une autre silhouette courir. Elle se retourna et Minho était toujours dans le sac. Ce n'était donc pas lui.
"calme-toi" se répeta t-elle, "c'est ton imagination". Mais elle le sentait, quelqu'un était là. Elle continua mais la silhouette apparue, sans disparaître cette fois. Elle était juste devant elle. Elle recula de quelque pas, espérant rejoindre Minho vite, mais la silhouette se jeta sur elle, la faisant tomber sous son poids. Sa tête rencontra le sol de façon très violente. Tout s'embrouilla autour d'elle et un bruit strident résonna dans ses oreilles. Son coeur s'emballait. Elle sentit des mains la serrer au cou, de plus en plus fortement. Des mains... Noires ? Elle redressa la tête et essaya d'y voir clair. C'était Alby, les yeux injectés de sang.

Le Labyrinthe.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant