Chapitre 26

35 6 3
                                    

Bip Bip

- Kai, le cadran... l'alarme, grommelle un Déreck endormi à mes côtés.

Je m'étire, puis m'exécute, éteignant la bruyante machine qui ne cessait de faire son horrible bruit tapageur. Bien que je me sente légèrement mieux, j'ai toujours l'estomac noué, incertain de ce qu'advient Maverick... Je pris sincèrement pour le retrouver aujourd'hui à l'école. Tout cela m'angoisse follement. Sans même m'en rendre compte, ma mine s'assombrit considérablement ce qui n'échappe pas à l'œil averti de mon ami.

- Kai, tout va bien? me questionne Déreck, assit à mes côtés dans le petit lit défait.

Je soupire lourdement. J'ai envie, non besoin d'en parler. Or, je ne peux m'y résoudre. Je sais, c'est stupide toutefois j'en suis simplement incapable. Je hoche donc nonchalamment de la tête, puis me lève d'un agile bond.

- Bon, déjeunons!

***

L'avant-midi vient à peine de se conclure. Or, ma hâte que la journée finisse ne fait que qu'accroître. Le beau châtain manque encore à l'appel. Par conséquent, mon angoisse ne cesse d'augmenter. Cependant, que puis-je faire excepté attendre? Peut-être devrais-je véritablement aller lui rendre visite... Si demain, jeudi, il n'a toujours pas donné signes de vie, j'irai. Je m'en fais la promesse.

- Kai, chantonne Stella, étonnamment de bonne humeur. Tu viens manger?

- J'imagine, dis-je mollement en me levant de la chaise de bois sur laquelle j'ai passé l'avant-midi qui craque à ce simplement mouvement.

Soudain, une ombre furtive franchi le seuil de notre classe avant de rapidement venir se dresser entre Stella ainsi que moi.

- Viens, lance sauvagement Samuel.

Je cligne des yeux à répétition. Que me veut-il? Que fait-il ici?

- Ce n'est pas une question. Viens.

- Tu te penses où, intervient Stella, d'ailleurs qui es-tu?

Le colosse ne prend toutefois pas la peine de lui répondre, continuant plutôt de me fixer de son transperçant regard marron.

- Kai, qui est-ce? me questionne Stella, manifestement irritée par le mutisme dans lequel se fond l'individu.

Je soupire, lasse.

- Un emmerdeur professionnel...

Ce dernier hausse alors les sourcils avant de demander, menaçant:

- Tu me cherches?

Quel idiot. Stella éclate inopinément de rire. Or c'est précisément le moment que choisit Samuel pour finalement daigner poser son regard sur elle.

- Pourquoi ris-tu?

- Penses-tu sincèrement faire peur à quiconque? D'autant plus à Kai? Tu t'en prends à la mauvaise personne... Enfin peu importe, je vous laisse. À tantôt Kai!

Se disant, la jeune fille quitte la salle en prenant soin de fermer la porte de celle-ci, laissant par le fait même mon interlocuteur perplexe.

La pièce est désormais complètement vide, à l'exception du colosse blond ainsi que de moi.

- Qu'insinuait-elle?

- Rien, dis-je sèchement pour toute réponse.

Il me fixe une kyrielle de secondes, les yeux légèrement plissés comme s'il tentait d'évaluer ma valeur ou quelque chose s'en approchant.

- Que veux-tu? je reprends donc platement.

- Où est l'autre enfoiré?

Mes yeux s'écarquillent d'un mouvement pratiquement imperceptible. De qui pense-t-il pouvoir parler ainsi?

- Je ne comprends pas ta question. Le seul enfoiré que je connais est en face de moi.

J'espère sincèrement qu'il n'aura pas le malheur de répéter de telles insanités... En effet, car autrement je ne pourrai plus garantir mon calme. Pour qui se prend-il à venir jusqu'ici pour médire sur mes amis? Toutefois, contrairement à tout humain le moindrement civilisé, Samuel m'empoigne brusquement par le collet de ma chemise avant de violemment me plaquer avec force contre le mur grisonnant dans mon dos.

- Maintenant, tu arrêtes de te foutre de moi. Il est où ce crétin de Maverick? grince-t-il entre ses dents.

À cet instant précis, j'ai l'étrange, mais vague impression d'avoir déjà eu affaire avec lui par le passé. Je balaie néanmoins cette pensée du revers de la main. Je pose un regard d'une froideur digne du grand nord dans le sien avant de le mettre en garde.

- Si j'étais à la place, je me lâcherais immédiatement.

- Ce n'est pas le cas. Alors garde tes conseils pour toi et répond-moi.

Tant pis, après tout, il ne mérite pas ma compassion ou même ma pitié. Je pose donc une main sur celle qui me retient afin de le distraire, puis de l'autre je lui envoie une solide droite visant le plexus solaire. Mon coup porte ses fruits. Effectivement, le colosse lâche aussitôt mon collet avant de reculer, titubant. Il a cependant tôt fait de se ressaisir. Je distingue avec clarté son poing dirigé sur moi. Je freine par conséquent son coup d'une main, puis fait voler mon genou contre son ventre. Le blond semble chercher son air, son souffle étant sans surprise haletant. Je m'éloigne donc de quelques pas, dos à lui. Je ne peux pas m'en empêcher... il me fait pitié.

- Restons-en là.

Contre toute attente, il ne semble guère en faveur de ma généreuse offre. Il me le démontre d'ailleurs brutalement en me frappant violement au niveau du tibia. Je perds pied, or me rattrape de justesse avant de me retourner en sa direction. Cette fois-ci, je suis véritablement de mauvaise humeur. Jusque-là je modérais mes coups, s'il souhaite cependant jouer dur qu'il sache qu'il ne sera pas le seul... Je le regarde fixement et distingue un léger mouvement de recul de sa part. Pathétique. Je prends appui sur mon pied gauche puis le frappe d'un solide coup de pied latéral au visage. Le colosse blond titube, mais saisit tout de même des manuels sur un bureau avant de me les lancer à la figure. Désarçonné par cette attaque pour le moins surprenante, je recul. Samuel en profite néanmoins pour avancer, venant m'acculer contre le mur, l'avant-bras appuyant une certaine pression contre ma trachée.

- On a maintenant fini de jouer.

Cette voix... Mes yeux s'écarquillent singulièrement et en un soudain regain de force j'échange les rôles, le plaquant au mur ce qui, vu le regard qu'il me lance, le surprend du tout au tout.

- C'était toi Sam, celui qui accompagnait le chieur. Vous avez tenté de m'enlever.

Je me surprends moi-même, or j'en suis désormais convaincu. Je détaille quelques instants son visage, tentant d'y percevoir le moindre signe qui pourrait le trahir. Il reste cependant de glace, ses pupilles se dilatant légèrement. Vu qu'il ne tente pas de nier, je prends cela pour un aveu de sa part. Conséquemment, je resserre ma prise sur lui lorsque soudain, la porte s'ouvre sur... mon titulaire...


Hello pépitos je suis telllllllllllement désolée de mon retard!!! Je n'ai pas vraiment de raisons excepté une baisse de motivation alors pardonnez-moi s'il vous plait🥺🥺

Ce chapitre est court, histoire de me remettre dans le bain. J'ose néanmoins espérer qu'il saura comblé certaines de vos attentes... À bientôt j'espère!!!💕💕

Emerald eyes 💚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant