Chapitre 8

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-         Allo, Sofia!

-         Ça va Kai? Je t'ai entendu crier et cela fait un bout déjà que je cogne ...

-         Oui, j'ai eu un... problème...

Lorsque je prononce ces paroles, le dit « problème » se place à mes côtés.

-         Allo, Sofia c'est cela, demande-t-il, courtois.

N'aurait-il pas simplement pu se taire et rester en retrait comme je lui avais gentiment demandé ? Le regard bleuté de Sofia s'agrandie. Elle passe une main dans ses boucles bruns, semblant songeuse. Elle hoche finalement de la tête et murmure :

-         Effectivement...

-         Que nous vaut le plaisir de ta présence, demande Maverick, faisant abstraction de ma présence.

Je ne me gêne d'ailleurs pas pour le fusiller du regard. Ou se croit-il? Sofia semble déjà se sentir de trop. Je ne veux pas la blesser de nouveau, bien que je n'aie pas particulièrement envi de la voir... Je regrette mes pensées. Elle a tout de même daignée venir jusqu'ici, je devrais en être reconnaissant et non m'en plaindre. Je reporte mon attention sur Sofia qui reste silencieuse.

-         Je vais me changer, puis j'arrive. Que souhaites-tu que l'on fasse?

Son regarde semble briller de nouveau.

-         On pourrait aller au parc d'attraction...

Je hoche de la tête et l'invite à entrer pour qu'elle n'est pas à attendre dans le corridor. Elle ne se fait d'ailleurs pas prier et va même jusqu'à s'asseoir sur mon lit (défait) sans aucune gêne. Je prends des vêtements et me dirige vers la salle de bain en lançant un regard meurtrier à Maverick. Il n'a pas intérêt à dire quoique ce soit de déplacé en sa présence. S'il le fait, sa vie pourrait sérieusement se terminer prématurément. Je me change donc en vitesse, m'imaginant toutes sortes de scénarios, or quand je ressors, ils n'ont pas bougés d'un iota. Lorsqu'il m'aperçoit, le rire cristallin de Maverick résonne peu subtilement dans mon appartement. Je l'interroge du regard et il me répond :

-         Tu étais tellement pressé que tu as boutonné ta chemise de façon... peu conventionnelle.

Je prends alors conscience de mon erreur. Il a effectivement raison; ma chemise est boutonnée comme on dit, en jaloux, ce qui doit certainement me donner un air ridicule à en juger par l'expression que Maverick me lance. Il s'approche de moi et me demande, d'un ton beaucoup trop intime à mon goût :

-         Veux-tu que je t'aide à la ...

Je ne lui laisse pas le temps de finir et le frappe, d'un solide coup de pied, le tibias. Il semble avoir mal à ma plus grande satisfaction. Sofia nous dévisage tour à tour les yeux écarquillés. Je m'éloigne du souffrant à grands pas, lorsque je l'entends demandé faiblement :

-         Je croyais que tu étais faible et souffrant ...

-         Il faut toujours se méfier, dis-je pour tout réponse ne voulant pas m'attarder sur le sujet.

-         Tu es blessé, me demande Sofia soucieuse.

Je m'apprête à répondre par la négation lorsque Maverick s'exclame, me coupant :

-         Oui, il a mal au derrière... j'y suis probablement allé trop fort...

Sofia semble bouche-bé, voir sur le point de défaillir. Sa bouche s'ouvre et il en va de même pour la mienne. Sofia bégaye, livide :

-         Vous, vous avez, puis son regard se pose sur le lit défait et des images douteuses semble lui venir en tête, car elle cligne des yeux à répétition.

Emerald eyes 💚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant