Chapitre 11

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Je suis présentement à l'hopital, pourtant, il n'est en effet que deux heures et quart du matin. Nous sommes donc effectivement rendus à la journée de dimanche et celle-ci ne semble nullement être de tout repos... Je suis donc ici, car vers une heure, ce matin, le bruit d'un appel entrant sur mon téléphone a, malencontreusement, interrompu mon sommeil. C'était Agnès qui m'a annoncé l'arrivé inattendue autant que prématurée des résultats de ma prise de sang. Au départ, je me demandais la raison pour laquelle elle appelait à cette heure plus que tardive, mais mon esprit comateux c'est agité, puis j'ai compris. Elle m'a donc expliqué que le taux élevé de mes globules blancs désignait le fait que mon corps combat actuellement un mal. Je m'étais aussitôt redressé, dorénavant complètement sorti des vapes du sommeil. Par la suite, Agnès m'avait questionné, inquiète, sur un quelconque symptôme de ma part.

-         Souvent, ma tête m'élance et il peut m'arriver d'être étourdi ainsi que de voir trouble. D'ailleurs, tantôt, j'ai été secoué par une violente nausée avant de ... vomir, avais-je admis, honnête.

À la suite de cette confession, son ton professionnel et confiant c'était transformé du tout au tout faisant place à celui paniqué d'une mère.

-         Viens immédiatement à l'hopital, m'avait-elle ordonné, alarmée.

Voici donc l'explication de cette venue tardive en ce lieu. Lorsque je suis entré, elle m'a fait asseoir et m'a demandé d'attendre que le médecin vienne me chercher. Mon cœur ne cesse de battre la chamade et les propose d'Agnès ne m'aident en rien, bien au contraire. Je fais nerveusement sautiller mon genoux gauche et ne peux m'empêcher d'enfoncer, en un mouvement imperceptible, mes ongles dans mes paumes de mains. Agnès s'est sans doute alarmée pour rien. Agnès doit s'être alarmée pour rien. Ces pensées se succèdent en moi. Je n'ai que 15 ans, il est pratiquement impossible que je sois atteint d'un mal incurable... Si seulement quelqu'un était à mes côtés pour m'en convaincre, car il semblerait que mon cerveau ne puisse faire autrement que d'imaginer toutes sortes de scénarios tous plus horribles les uns que les autres. Soudain, un homme plutôt imposant à la chevelure d'ébène et d'âge mur m'est présenté, interrompant le train sans fin de mes pensées.

-         Peux-tu me suivre, me demande-t-il poliment.

Je me lève et acquiesce. Il me conduit, à présent, dans le long corridor à l'allure froide jusqu'à un petit bureau. Une fois arrivés, il se présente de façon plus explicite :

-         Je suis le docteur Roy. Agnès qu'il semblerait que tu connaisses plutôt bien, m'a demandé de te voir en urgence après, bien sûr, m'avoir fait part des récents faits sur ta santé ainsi que de m'avoir partagé ton dossier médical.

Je hoche de la tête silencieusement. Il me pose des questions de routine et m'examine comme tout médecin le ferait. Son unique constat est une perte de poids significative. Il semble soucieux et songeur. Son front plissé laisse entrevoir une série de creux formée par une réflexion intense. Je l'entends alors murmurer :

-         Tous ces symptômes ne présagent...

Il s'arrête constatant ma présence, puis se redresse soudainement.

-         Serait-ce possible pour toi de passer un scanner?

Plusieurs questions se bousculent dans ma tête. En quoi consiste ce scanner? À quel effet? Maintenant? Je me contente cependant d'acquiescer gravement, puis il m'éclaire.

-         Loin de moi l'idée de t'alarmer, or je ne peux te cacher ce qu'Agnès et moi-même redoutons. Tes symptômes, les résultats de ta prise sanguine, sans oublier ta perte de poids, sont d'importants symptômes dû, il prend une pause et retire ces lunettes, à une tumeur cérébrale. La scanner est d'une surprenante efficacité pour repérer une majorité des tumeurs et il nous permettra sans doute de confirmer celle-ci ou de la rayer des possibilités.

Emerald eyes 💚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant