Chapitre 1, réveil (Noël)

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Une fumée épaisse flottait dans l'air tandis que les lumières peinaient à éclairer la salle. La pièce était particulièrement simple. Large, avec deux portes à chaque extrémité, et les murs les reliant formant une forme légèrement bombée, comme un ovale dont on aurait aplati les deux bouts. Et la seule chose qui habillait cette salle particulièrement vide était les dix lits installés en demi-cercle autour d'une sorte de socle au milieu de la salle d'où venait la lumière, cinq d'un côté et cinq de l'autre. Et sur chacun de ces lits, il y avait un corps.

Plusieurs secondes s'écoulèrent sans que rien ne se passe, puis un petit toussotement retentit, brisant le silence qui envahissait les lieux. Un corps se redressa doucement, assez maladroitement tandis que les neufs autres reprenaient conscience petit à petit. Le corps qui venait de se lever était celui d'une jeune femme svelte, avec de long cheveux blond et des yeux verts. Elle était habillée d'une sorte de combinaison rouge et ne savait pas du tout ce qu'elle faisait là. Elle regarda ce qui l'entoura à la recherche de quelque chose qui lui était familier, mais la fumée lui bloquait la vue. Elle fronça les sourcils quelques secondes, mais elle dut se rendre à l'évidence. Elle semblait avoir perdu la mémoire. Ou du moins, une partie. Elle se souvenait toujours de son nom. Noël Valérane.

Elle avisa un instant l'une des autres personne en face d'elle. Un homme qui semblait à peine plus âgé qu'elle avec des cheveux bruns et un ventre légèrement enrobé. Mais il semblait tout aussi perdu qu'elle. Elle se redressa pour attirer son attention lorsque quelqu'un décida au même moment de briser le silence.

− Hey, je sais pas qui vous êtes, les gars, mais est ce que quelqu'un pourrait me dire ce que je fous là ?

C'était un jeune homme musclé aux cheveux coupés à ras qui venait de parler, et il regardait autour de lui les autres personnes qui l'entouraient, attendant une réponse. Mais de toute évidence, personne ne semblait pouvoir répondre à sa question. Noël eut la désagréable impression que personne ici ne semblait savoir ce qu'ils faisaient ici.

− Quoi, vous allez pas me dire que vous aussi vous avez perdu la mémoire ?

− De toutes évidences, il semblerait que ce soit malheureusement le cas, répondit une voix féminine après un instant de silence.

Noël localisa rapidement la personne à qui appartenait cette voix. Une femme aux cheveux mi-long d'un noir très profond. Elle était juste en face de l'homme qui avait pris la parole en premier. Noël fronça les sourcils un instant. Elle venait de relever un détail qui la questionnait. Elle était habillée d'une combinaison rouge, tout comme la personne à sa droite et probablement aussi l'homme qui avait parlé, mais les personnes qui étaient en face d'eux avaient les même combinaisons, mais dans une couleur bleue. Et elle n'était pas la seule à avoir remarqué cette différence.

− Pourquoi est ce qu'on est habillé dans des couleurs différentes, fit une voix qui était à l'opposée de Noël. J'espère que c'est pas pour une expérience scientifique, parce que si c'est le cas, ça va barder. Je suis sûr que je n'aurais jamais donné mon accord pour quelque chose comme ça !

Noël mit quelques secondes à identifier clairement la personne qui venait de parler à cause de la fumée qui se dissipait tout doucement. C'était un homme assez corpulent, avec un aspect assez négligé. Et vu son ton, il semblait sur le point de sauter sur la première personne qui le contrarierait. Noël soupira discrètement. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait mais si ça continuait comme ça, elle craignait qu'il y ait des morts. Elle balança ses jambes par-dessus le bord du lit de stase pour se lever et fronça les sourcils à nouveau. C'était curieux. Elle savait que c'était un lit de stase et qu'il ne fonctionnait plus. Mais elle ignorait totalement où elle avait appris cela. Ses pieds touchèrent le sol et elle se redressa avec l'intention de se relever, mais la faiblesse qu'elle ressentait dans ses jambes lui indiqua que c'était probablement une très mauvaise idée. Ils avaient dû rester un long moment allongés dans ces lits

Prisonniers de l'inconnuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant